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Ton erreur était donc de ne pas savoir qui il était. Il t'avait répondu sans s'en rendre compte, en essayant de jouer avec toi alors qu'il était au bord de l'agonie. Mais ce n'était pas une réponses satisfaisante, oh non. Elle ne soulevait que plus de questions. Qui était-il. Un coursier de Vahalla d'une vingtaine d'année, tatouée, fumeur, inconscient, répondant au nom de Nausicaa. Voilà ce que tu savais de lui. Tu savais que malgré tout, il était assez fou, brave, irréfléchi pour s'opposer à toi. Tu savais surtout que la situation s'était retournée. Tu n'avais plus le pouvoir. Tu avais beau être en contrôle de la torture, de son corps, tu n'avais plus l'avantage sur son esprit. C'est lui qui l'avait sur le tiens. Tu as perdu Elias. Game Over. Sauf que cela ne peut pas se passer ainsi. Ce n'est pas possible. Cela dépasse toute la logique des évènements. Rien n'aurait du se produire ainsi.
Tu ne poses pas de question, tu ne dis rien, tu ne lui remet même pas le sac sur la tête. Tu es accroupis en face de lui et tu plonges tes yeux dans les siens. Comme si tu avais le pouvoir d'y sonder quelque chose. Tu observes le visage de celui qui t'as vaincu. Tu ne sais même pas si il est au courant de ce fait. Tu ne le laisseras pas savoir, ce n'est pas par honneur, c'est simplement car tu as encore une mission. Tu t'en souviens Elias de ton objectif ? Bien sûr que non, car tu veux savoir qui il est. Plus que tout. Plus que ce que tu sais déjà. Tu veux savoir ce qu'il te cache, pourquoi il le cache alors qu'il t'as livré son prénom si facilement quelques temps plus tôt.
Tu caresses sa joue et incline la tête sur le côté avant de passer un pouce sur ses lèvres, sur ce sourire dont il ne veut pas se départir. Si tu le tuait, serait-il un mort souriant ? Tu te rapproches à nouveau, à quelques centimètres à peine, tu peux sentir son souffle court balayer ton visage. "Et qui es-tu Nausicaa ?"
Invité
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2016-03-04, 00:40
to the happy few
musique – Alors que tu t'apprêtes à fermer les yeux pour endurer la suite de ta torture, il n'en est rien. Il demeure silencieux un lourd moment sans ciller. Tu oses l'affronter du regard mais celui-ci te glace le sang. Il est si vitreux, abandonné par toute émotion. Ton cœur se pince un instant : comment un être humain peut-il en arriver au stade de coquille vide ? Toi-même ayant eu des mauvaises aventures – et le mot est faible – ne t'est jamais senti aussi brisé ou... Ou tout simplement tu réfutes ce fait par des sourires interminables. À l'instant où son pouce traverse tes lèvres, ton sourire s'affaisse et lorsque son visage se rapproche, tu te sens étrangement mal à l'aise. Tu n'as jamais été pudique ni contre le contact humain mais le fait d'avoir son bourreau si proche n'est pas commun. C'est une situation inédite pour toi – que tu ne tiens pas vraiment à réitérer.
Tu as des nausées. Ca y est. Ah. Ce corps de lâche aura ta mort.
Et qui es-tu Nausicaa ? Encore une question surprenante. Tu ne l'avais jamais vraiment entendu et ne t'y es jamais préparé. De fait, tu ne sais pas trop comment y répondre. Tu hésites un moment et si tu le pouvais, tu te mettrais à rire d'embarras, à détourner le regard, lever les yeux en l'air et faire des grands gestes pour essayer de l'expliquer. Mais tu ne peux ni bouger ni te permettre de l'esquiver. Tu restes le toiser comme il le fait, finissant par t'accoutumer à son souffle qui se fracasse sur ton nez.
« Mh, c'est marrant que tu me poses la question parce que... je l'ignore. »
Tu oses creuser tes joues et plisser un peu tes yeux avant de reprendre :
« Je suis mon frère, mon père, mon meilleur ami et mon ennemi à la fois. Je suis ton futur, peut-être, qui sait. »
ma bouche aura des ardeurs de géhenne
Elias Kavinsky
2016-03-04, 00:58
MA BOUCHE AURA DES ARDEURS DE GEHENNE
Peux-ton réellement ignorer qui nous sommes ? Sommes nous seulement quelque chose, une unité ? Ne serions-nous pas pluriels à la place ? C'est ce qu'il a l'air de vouloir te dire. Serait-il réellement ton futur comme il le prétend ? Comment peux-t-il être toutes ces choses à la fois. Comment peux-t-il prétendre être ton futur alors qu'il ne te connait pas ? Tu ne le sais pas. Sais-tu seulement qui tu es, toi, Elias ? Aurais-tu pu mieux répondre que lui ? Non. La réponse est non et c'est la seule chose dont tu as la certitude. Sans rien dire tu réfléchis à ce qu'il vient de te répondre, à chacun des mots qu'il a prononcés, car tu le sens, la réponse à toutes tes interrogations sont là. Vos souffles continuent à s'entremêler, vous êtes si proches que tu peux sentir la chaleur de sa peau rayonner contre la tienne.
C'est alors que tu comprends. Enfin. Et cette fois, c'est un sourire qui va naitre sur tes lèvres. Fugace, à peine dessiné, seul quelqu'un de proche, d'observateur aurait pu le voir. Quand est-ce la dernière fois que tu as sourit Elias ? N'est-ce pas la première fois que tes lèvres s'étirent ainsi, même si c'est pour ne serait-ce qu'une seconde ? Qu'as-tu compris de si important ? Cette erreur que tu as fait. Oh comme tu aurais du le comprendre plus tôt. Mais voilà, c'est fait, tu sais.
Tu brises brusquement cette proximité qu'il y avait entre vous et le fait se relever en le soulevant par l'épaule, mais pas trop fort. Encore une fois la violence n'est pas nécessaire, et après le traitement qu'il vient de subir tu n'es pas sûr qu'il tienne correctement sur ses jambes. Sans rien dire, tu le fais se retourner et tu retires les menottes, laissant tes mains contre les siennes plus longtemps qu'il ne conviendrait; mais ce n'est pas le genre de choses auxquelles tu penses. "Tu as raison. Tu peux partir." dis-tu en te mettant face à lui, tes yeux dans les siens. Sans rien ajouter de plus.
Invité
Invité
2016-03-04, 11:36
to the happy few
musique – Tu n'es pas certain de comprendre ce qui est en train de se passer et pourquoi l'ambiance a-t-elle changé radicalement. Tu ne souris pas et tu demeures silencieux, à l'affût du moindre geste ou du moindre mot qui pourrait te mettre sur la voie mais en en vain. Tu ne comprends pas ce que lui a bien pu comprendre. Toujours est-il que cela fut ton ticket de sortie. En effet le jeune garçon te relève et te défais de tes liens. Tes poignets sont soudainement soulagés mais tu peines encore à tenir debout si bien que tu te raccroches à tout ce que tu peux : ses poignets, ses mains, ses avant-bras. C'est maladroit, ta tête tangue et tes yeux te brûlent. Tu n'as jamais été dans un état pareil depuis fort longtemps.
Tu lui fais face pour la énième fois. Tu as raison. Tu peux partir. Ton cœur se pince et tu ne parviens pas à lui répondre : que pourrais-tu dire après tout ? Tu tournes les talons en lui adressant un dernier regard et très vite, tu disparais dans la pénombre. Tu parviens à courir – ton pas est aléatoire, tu butes contre le mur pour t'empêcher de tomber à plusieurs reprises. Tu cherches à ne plus exister dans son horizon tandis que de ton côté, tu rejoins enfin le cœur de la ville. Les lumières t’abasourdissent. T'as d'ces airs de camé qu'on ne ramasserait même pas.
ma bouche aura des ardeurs de géhenne
Elias Kavinsky
2016-03-04, 11:50
MA BOUCHE AURA DES ARDEURS DE GEHENNE
Tu peux le sentir faible contre toi. Cette faiblesse est ta faute, tu en es conscient, mais pourtant aucun regret ne semble parcourir ton âme. Es-tu insensible à ce point Elias ? N'as-tu réellement pas de coeur, comme ils le disent ? Tu n'y penses pas, tu ne fait que l'observer. Tu le regardes quand il s'éloigne en titubant, quand il disparait dans la nuit. C'est la première fois que tu en relâches un. D'habitude ils ne ressortent pas vivants de tes interrogatoires. Tu n'as pas pu lui donner le baiser de la mort, et voir ce que ça fait. Es-tu déçu Elias ? Pensais-tu qu'avec celui-ci cela serait différent. Peut-être. Peut-être Elias que cela aurait été différent. Mais tu ne le sauras pas, car tu l'as laissé partir. Oh tu avais tes raisons; c'était ce qu'il y avait de plus logique à faire. Mais la logique prévaut-elle à chaque fois ?
Tu t'assois là où il gisait quelques instants plus tôt et laisse ta tête reposer sur tes bras, posés sur tes genoux relevés. Tu as besoin de réfléchir. De réfléchir à quoi Elias ? A ce qui se passe en toi en ce moment ? A ce que tu as vécu à l'instant ? A ton petit coeur de glace qui semble s'être réchauffé un instant. Pourquoi ça fait mal, de ressentir des choses ? Tu ne veux pas de cette douleur, tu n'en as jamais voulu. Mais elle est là, malgré tout, car Nausicaa a gagné et que tu as perdu. Et il ne le sait pas. Il ne sait même pas ton nom, Elias.
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