Heart of glass | Elias

Même enfant tu étais terrifiant. Tes parents t'avaient envoyé au loin, dans un autre pays, à des milliers de kilomètres car il ne pouvait pas te gérer. Trop intelligent pour eux. Le chat disséqué pour découvrir le fonctionnement de la digestion, ça avait été trop. Te voilà à six ans dans un institut pour enfants comme toi, au loin. Tu n'y resteras pas longtemps. Racheté par quelqu'un d'autre comme un objet. Tu retrouveras ta liberté pour tes 17 ans, mais marqué à vie.

Ce n'est pas le moment de te souvenir de ça. Devant toi un corps à la respiration irrégulière. Irrégularité causée par la peur. Ton visage reste de marbre, tu t'approche à nouveau, marchant dans une petite flaque de sang causée par les doigts aux ongles arrachés. Tu lui passes une main sur le visage, doucement, une caresse. "Ca va aller" murmures-tu "il suffit que tu me dises tout et tu sera libre à nouveau" tu le regarde dans les yeux, ils ont perdu leur flamme de vie, mais l'idée d'une sortie ravive quelque chose en eux. L'instinct de survie. C'est à ce moment que tu sais que tu as gagné. La Valkyrie abandonne sa fidélité au Valhalla. Il t'auras fallut moins de 24h pour lui tirer ce qu'elle s'apprête à te dire. D'une oreille attentive tu écoutes l'information qu'elle te livre, celle qui normalement aurait du rester secrète. C'est sans doute digne d'intérêt pour tes supérieurs, mais toi ça t'ennuie. Avec les bons éléments, il t'aurait fallut moins de dix minutes pour comprendre, mais les éléments vous ne les aviez pas. Alors il avait fallut que tu partes à la chasse, et une fois ta proie entre tes griffes, rien n'était plus facile que de lui faire dire tout ce qu'elle voulait garder pour elle. "C'est bien" tu lui susurre ces mots après qu'elle t'ai tout dit. Tu t'installe en face d'elle, approche ton visage du sien et tes lèvres effleurent les siennes. Tu ne ressens rien. Dommage.
Tu te lèves, fais le tour de la chaise, prends le pistolet qui est à ta ceinture et d'une balle achève la vie que tu avais promis d'épargner. Ragnarök. La fin du monde. La fin de son monde. A partir du moment où elle a parlé, elle a perdu sa valeur, autant pour toi que pour ses employeurs, la tuer est un geste de pitié. Tu es trop bon pour ce monde.

On te dit monstre, tu penses le contraire, tu es plus humain que l'humanité, toi qui es capable de comprendre comment elle marche. Oh Elias, qu'est-ce qui t'as rendu comme ça ? Tu ne le sais que trop bien, mais tu n'en parleras pas. Cela est hors de propos, et quel intérêt, honnêtement, ça ne concerne que toi, après tout.