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white blood // côme

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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-02, 21:21



ft. côme
&
i want to be immortal
On dirait presque un scientifique qui découvre un boson de Higgs bis, un biologiste qui arrive à synthétiser un dinosaure -ce regard fixe, un peu dérangé, un peu flippant même, et tes sourcils froncés. Mais il la mange, sa pizza, t'en es sûr -il ne fait pas un tour de magicien, à la faire passer derrière sa joue ou quelque chose dans le genre, non. Il mâche. Pire. Il avale.
Mais bon, tu comprends vite à son air qu'il n'apprécie pas. Bah. C'était pas ça que tu lui avais demandé ; c'était pas le but de la manœuvre non plus. T'en profites pour t'attaquer à un autre bout, plus lentement cette fois-ci -tu commençais à avoir l'estomac calmé, c'était bon signe. Tu ris un peu à sa remarque ; t'es pas un mec compliqué, tu te contentes de ce que t'as et ah, t'as aussi cet optimisme au fond de la voix qui fait comprendre aux autres que t'es satisfait, qu'importe ce qu'il arrive. C'est un peu étrange, tout compte fait, Somnifère, combien tu es juste heureux d'avoir encore la tête sur les épaules. Siiii, elle est pas mauvaise. Tu croques encore un fois. Et j'avais très faim. T'avales, t'as oublié qu'il ne fallait pas parler la bouche pleine -bon, c'était pas non plus écœurant, ça va. J'dois compter ça comme une question ? Tu souris, parce que tu plaisantes -ça te paraît évident, mais bon. Si ça pouvait annuler ton joker, ça t'arrangerait, pour être honnête. C'est pas que t'aimes pas être à la merci des autres, plus que tu préférais l'équilibre. L'égalité.
Et il te donne des conseils. Ça te semble être un comble ; alors oui, tu ris. Encore -et pourtant tu l'as écouté attentivement, promis, parce que tu comprends combien c'est agaçant quand on essaie de partager mais qu'en face on ne fait pas attention. Oh, je. Je demande juste pour me dépanner momentanément. J'essaie de rendre, après coup, mais bon. C'est un peu compliqué, quoi. T'es tellement absorbé dans l'idée que t'essaies de faire passer que tu ne captes pas l'accélération de ses mâchoires -t'es pas observateur en dehors des heures de boulot, et à vrai dire tu t'en fous un peu.
Mais il te répond -et oh, sa réponse te fait peur, tu crois. Elle te fait peur parce que tu redoutes d'être comme ça ; d'effacer cette question avec un peut-être qui viendrait des profondeurs, de là où tu te sens vraiment seul oh de là où il n'y a pas eu d'éclat de rire -elle existe sûrement, cette partie de toi. Tu ne l'as juste pas encore trouvée pour l'instant, sûrement.
Il y a un peu de silence, alors que tu te perds un peu dans tes pensées dans ces labyrinthes sans fils d'Ariane pour te remettre au point de départ -tu aurais oublié de le défiler, de toutes manières. Ca ne te dérange pas tant de te perdre -pourquoi, quand de toutes manières rien n'attend une fois rentré chez soi. Quand on a déjà tout au fond des poches et qu'on fait sa propre loi.
Il continue. Peut-être que tes mâchoires ne font que plus se tendre, peut-être que ta face paraît encore plus anguleuse oh plus tendue, peut-être que tes yeux clairs font plus fantômes que clown, désormais. Tu trouves ça triste -et pourtant, Somnifère, quelle différence ? quelle différence quand on se moque de soi tout le jour durant ?
Peut-être que tu réalises enfin, Alex, que tu ne vas pas très bien non plus.
Oh, rien de très grave. Un manque d'estime de soi, un pierre manquante ah cette sensation de ne pas être indispensable pour personne et cette manière de le savoir et de ne pas s'en préoccuper -tout le fond du problème est là.
Je ne sais pas. Est-ce que tu penses que je pourrais te faire rire ?
Oh, Côme.
On dirait presque des loups, ces pupilles qui te fixent.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-02, 22:31
Toute nouvelle expérience est bonne à prendre. Même quand elle s'avère désagréable ou, du moins, pas forcément des plus plaisantes. C'est tout un monde qui se dresse en lui et toi : vous n'avez pas les mêmes goûts, pas les mêmes attentes, et il te semble impossible que vous puissiez un jour vous accorder. Tu as de hautes opinions qui fait de toi un être foncièrement critique, alors que lui s'accommode plus facilement des défauts. La pizza n'est pas mauvaise ; cela semble être suffisant, à ses yeux, pour le motiver à la manger. Elle n'est pas mauvaise. Il ne dit pas qu'il la trouve bonne non plus, tu t'en rends bien compte. Juste qu'elle n'est pas mauvaise, et que de toute façon, son estomac avait besoin d'être rempli. Tu as un peu pitié de lui, tout de même. Comme il est triste d'être capable de se contenter de si peu. Tu aurais envie, tu ne sais pas... de lui montrer ton monde à toi. Juste un peu. Cette zone grise entre le luxe et la misère. Il n'a pas l'air riche, il pourrait peut-être comprendre les allers-retours que tu effectues entre ces deux univers qui s'opposent. Malgré tout, tu sens comme un mur entre vous deux, un mur que tu ne penses pas être capable de surmonter. Cela ne te serait pourtant pas impossible : tu es beaucoup plus proche d'Alex que tu ne le penses. Vous pouvez vous accepter l'un l'autre ; peut-être même finirez-vous par être contaminé par l'autre. Toi surtout ; si tu n'y prends pas garde, tu pourrais adopter certaines de ses habitudes, certains de ses tics de langage. Il a l'air si libre, et tu l'envies ; il est donc normal que cette jalousie t'amène à te rapprocher de lui, d'une façon ou d'une autre.
« On ne peut pas dire qu'elle est bonne pour autant. »
Tu lui lances un regard faussement excédé en réaction à sa plaisanterie. Encore plus quand il se met à rire à tes remarques ; bon sang, comme tu étais sérieux en ce moment-là. Qu'il en rit, cela te blesse plus que tu ne le veux admettre ; tu as été trop sincère à ce moment-là, c'est comme s'il se riait de toi. Et on ne se rit pas de toi impunément, n'est-ce-pas. Pourtant, tu ne peux pas t'empêcher de vouloir poursuivre la conversation, de lui montrer en quoi il a tort. En particulier, une notion de sa réponse t'interpelle, tout simplement parce qu'elle t'est étrangère. Qu'il demande lorsqu'il en a vraiment besoin, passe encore ; c'est parce que tu es dans le besoin que tu t'accroches aux autres, tu es bien placé pour comprendre ce qu'il veut dire. Mais la suite...
« Je ne comprends pas. Pourquoi essayer de donner quelque chose en retour ? »
S'il daigne te regarder, alors il pourra se rendre compte de la grande perplexité dans laquelle sa remarque t'a plongé. Oui, tu ne comprends pas pourquoi il faudrait rendre ce qu'on a pris. Tu n'es certes pas étranger à la notion de don et de contre-don, toutefois, tu envisages cet échange dans un cadre très précis. Il s'inscrit dans des pratiques de sociabilité, il a un sens qui n'est pas vraiment moral. Mais rendre quelque chose, non, jamais. Quand on prend et qu'on est dans le besoin, c'est une simple façon de réguler les biens. L'autre n'en avait pas l'utilité, cela ne lui manquera jamais. Le don est plus précieux aux yeux de celui qui l'offre.
C'est drôle.
Presque.
C'est à son tour de ne pas savoir. La question de ton rire vous laisse apparemment indécis ; tu ne sais pas si tu peux rire, il ne sait pas s'il y arriverait. A sa place, tu aurais répondu oui sans réfléchir, partant du principe que tu y arriverais forcément un jour - pendant dans des décennies, au détour d'une conversation sérieuse, où une allusion anodine provoquera un rire que toutes les plaisanteries de la Terre n'auront pas réussi à provoquer. Et c'est à son tour de te questionner.
Tu ricanes. Non, ce n'est pas un rire, il en faut bien plus pour dégeler un cœur glacé.
« Tu tiens vraiment à gâcher une question ? Je ne sais pas si tu es un homme drôle, et je ne pense pas que tu aies envie que je rie de toi. »
Non que tu en aies envie toi-même, d'ailleurs. Tu es méprisant, c'est un fait ; mais il faut être aussi hautain que toi pour comprendre que, par moments, le mépris est une émotion difficile à supporter. Elle est un peu comme la haine, elle demande de l'énergie. Et, parfois, on ne s'en sent tout simplement pas la force. L'idée de moquer d'Alex te fatigue d'avance. Surtout, cela te paraît affreusement vain. Qu'y a-t-il de vraiment risible chez lui, après tout, mis à part la faible qualité de ses exigences, ses goûts douteux ? Pas grand-chose. Alex est peut-être décalé, mais il a le goût de la liberté, du refus des convenances. Tu te sens enfermé face à lui. Et honteux de ces chaînes que tu arbores telles des bijoux dont on s'enorgueillit. Bravo, Côme, tu colles parfaitement avec le modèle que la société te propose. Et maintenant, es-tu heureux ?
Alex a sans doute des problèmes, mais c'est aussi ton cas.
« C'est quoi, ton rêve, dans la vie ? »
On l'a tous eue un jour, cette interrogation. Elle se manifeste d'abord par le prisme des adultes qui vous demandent ce que vous ferez plus tard, quand vous serez grand. Puis vos amis la relaient. Et vient le jour où vous êtes confronté à elle, le moment où vous êtes aux portes de votre vie, et où vous vous demandez comment vous désirez mener votre existence. Ton rêve à toi est trouble, imprécis, impossible ; mais tu y crois, c'est ce qui te fait vivre.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-03, 19:13



ft. côme
&
j'suis comme un air de sable, perdu dans l'océan // j'ai perdu mon cartable j'ai perdu mes parents
Oh, sûrement que ça serait trop écorcher sa bouche que de mentir pour que le monde tourne plus doucement -tu crois que Côme était de ces gens qui ne mentaient pas quand il s'agissait des autres et qui façonnait la vérité quand il était question d'eux-mêmes ; peut-être une manière de ne pas s'avouer ses méfaits ah de se dire que l'on est bien plus heureux que d'autres -et ces théorèmes, ces lois énoncées objectivement feraient parties de ces axiomes sans racines, des aphorismes d'un regard ah d'une lapalissade, presque. Presque. Si c'était aussi drôle.
Je l'apprécie. Je crois que je l'aime bien, cette pizza. C'est étrange, ta manière de parler de choses comme d'Hommes ; peut-être ne fais-tu plus très bien la différence quand les objets sont devenus aussi intéressant que les libres penseurs -oh, à moins que ce ne soit les vivants qui sont devenus aussi inintéressant que la matière inerte, tu ne sais pas vraiment. C'est bizarre, Somnifère, pour quelqu'un comme toi -quelqu'un qui s'extasie de tout. Mais peut-être bien que tu ne fais tout ça que pour trouver quelques importances à ton regard d'acier. Pour rétablir un équilibre ? Ils m'ont dépannés, parfois en se mettant en danger eux-mêmes. Je crois que ça vaut bien quelques remerciements ? Ta voix monte dans les aigus, signes de ta question mais oh, ce n'est que rhétorique -tu crois que rien ne te fera jamais changer d'avis. Jamais. Jamais. Et tu le regardes, Côme, et tu te demandes bien ce que tu pourrais faire pour le remercier -tu crois que tu ne te rends pas compte de ce que tu fais déjà ; ce n'est pas si mal. Ce n'est pas si mal.
Et oh tu t'en fiches qu'il rit de toi ; tu préférerais être victime de ses moqueries que d'autres qui n'ont pas ton recul -oh, tu ne te crois pas vraiment plus fort plus apte à des critiques acerbes et bien placées, non. Tu crois juste qu'il y a des gens avec bien plus d'importance oh des personnes à ne pas stopper, à ne pas gâcher à ne pas souiller -à juste regarder partir un peu plus loin de nous, comme une jolie fille qu'on n'abordera jamais parce qu'on sait que ses projets sont plus grands que nous et que oh. ça ne pourra que mal finir. Tu ne comprends pas ces gens qui s'engagent alors qu'ils savent ne pas pouvoir tenir leurs promesses éphémères.
Tu souris, doucement, comme pour lui dire que ça te va. Comme pour lui dire que tu ne sais pas si tu es drôle, mais que tu essayera. Comme pour dire promis. promis.
Et toi, Alex, tu gardes toujours tes promesses dans un coin de ton coeur ; et toi, Alex, tu n'oublies pas aussi vite que tu croises d'autres sourires.
Woah. Tu sais, c'est trop pour moi, un grand but comme une espèce de récompense ultime. J'suis plus du genre à me fixer des petits objectifs, tu sais ? La stabilité, c'est pas mon genre, alors j'ai plutôt plein de petits buts. Tu t'adosses contre ta chaise, ça change de ta position affalée -pas ta faute, si cette table est trop basse pour toi. Réussir à sortir de ma flemme et faire les tâches habituelles. Me faire tatouer autre chose. Ou percer, on sait jamais suivant l'humeur du moment. Eviter de me faire coincer. Me lécher le coude -et rigole pas bordel, je vais être le premier à y arriver. OH, prendre un bain au champagne aussi. Même si ça je doute que ça arrive. Tu regardes vers le haut, et tu te prends le plafond en plein dans les rétines -tu voulais voir les étoiles, toi. Mais je crois que je me suis trompé entre rêves et buts, non ? Bah.
Tu balaies l'air de ta main ; t'as répondu comme tu pensais devoir répondre. Tu n'attends pas son aval.
Tu fumes beaucoup ? T'avais cette fascination pour les dépendances, sans comprendre le fond du problème, sans avoir ça dans les gènes, sans pouvoir rien que saisir ce que c'est -d'être un prisonnier d'autre chose que juste soi-même, somme toute.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-04, 20:19
Tu ne comprends pas, tu ne comprendras sans doute pas grand-chose, Côme ; pour quelqu'un qui se veut cultivé et intelligent, tu es affreusement obtus. Tu peux à la limite comprendre qu'il puisse manger pour vivre, c'est un réflexe animal mais après tout, l'homme est une bête soumis à des besoins matériels, et l'on n'y peut rien. Tu ne peux pas comprendre comment il peut la trouver bonne. Mais tu es triste pour lui, triste d'avoir si peu d'exigences, de ne pas avoir connu mieux dans la vie. Ce n'est peut-être pas si mal ; après tout, il sait se satisfaire de peu, alors que toi, tu ne cesses d'en demander, encore et encore. Mais tout de même. Tout cela t'échappe. Tu n'es vraiment pas fait pour vivre dans ce monde, Côme ; peut-être n'as-tu pas tort de tout faire pour ne jamais y appartenir. Cela ne te correspond pas. Ce n'est pas toi. La seule différence, peut-être, c'est que le mépris que tu ressens habituellement en parlant du peuple s'estompe légèrement en sa présence. Comme si tu entrevoyais un début d'explication. Tu ne comprendras jamais avec la tête, cela t'est impossible ; mais peut-être comprendras-tu avec le cœur, avec les tripes, en l'expérimentant toi-même. Rien ne vaut la connaissance empirique des choses - n'est-ce-pas ainsi que tu fonctionnes, en essayant sans cesse, en renouvelant tes possibilités. Goûter cette pizza toi-même, pour décider que tu ne l'aimes pas - mais qu'elle reste avalable. Tu es sur la bonne voie, Côme.
Mais pour ce qui est de la chose que vous partagez en commun, de votre vie de parasites, les choses se complexifient. Parce que vous vivez des expériences similaires, mais n'en retirez pas les mêmes choses. Lui te parle d'équilibre, alors que toi, tu ne cesses d'arracher. Tu es violent, Côme, mais tu le caches derrière des sourires sarcastiques et des paroles mielleuses. Tu as beau songer que tu respectes une forme d'équilibre toi aussi, tu ne le places pas sur le même plan que lui. Et puis, ta pensée est troublée, paradoxale, on sent qu'elle n'est pas tout à fait formée, qu'elle mérite d'être éclaircie. Tu es comme un philosophe qui croit avoir compris quelle est l'origine du monde en dehors de Dieu, mais tu ne parviens pas à mettre des mots sur ce que tu ressens, et tu finis par te contredire toi-même. Non que ce soit un problème à tes yeux : tu ne cherches pas à te justifier. Tu es celui que tu es, tu es détestable et lâche, et alors ? Il y a du jeu dans ton attitude ; une comédie incessante de laquelle tu ne parviens pas à t'extraire. Et lorsque l'erreur t'assaille et te fait comprendre que tu es le mal, tu peux toujours te dire que ce n'est pas toi, que c'est ton personnage. Tu parviens encore à te dissocier, dans la théorie, de celui que tu incarnes. Mais dans la pratique ? Tu es lui, n'est-ce-pas ? Cette ombre si fausse qu'elle en est devenue toi-même ?
« Non, je crois que tu n'envisages qu'une partie du problème. Tu considères l'échange comme un absolu, mais il s'inscrit dans tout un système social dans lequel nous sommes enfermés. Ces gens-là ont plus que toi. Même s'ils risquent leur vie, ils ne te donnent rien qu'ils ne possèdent pas. Je crois qu'il est là, l'équilibre. Ce n'est pas normal qu'on n'ait rien quand d'autres ont tout. »
Tu pourrais passer pour un altruiste, un idéaliste, quelqu'un qui rêve d'une société égalitaire. Pas du tout. Ce « on » te désigne, toi, Côme Kowalski. Et, par extension, parce que tu cherches à le convaincre de tes dires, tu l'enfermes également dans le pronom. On. Lui et toi. C'est sans doute la première fois que tu fais ce rapprochement, comme si lui et toi, vous formez un duo. Et c'est vrai qu'avec son pouvoir, il pourrait très certainement t'être utile ; à deux, vous seriez plus forts. La question étant de savoir si vous avez vraiment envie de vous associer. Ou si vous préférez n'être qu'un passage dans la vie de l'autre : unique, inoubliable, un souvenir le poursuivant jusqu'à la fin de ses jours, mais sans plus aucune réalité matérielle. Tel du vent que l'on ne peut attraper de ses propres mains, mais que l'on sent souffler autour de toi. Votre amitié, dans le fond, n'a même pas commencé ; vous n'êtes rien. Deux inconnus, qui se connaissent de plus en plus, qui découvrent ce que le reste du monde n'a jamais su sur eux. Est-ce suffisant ? Est-ce que vous vous reverrez après cette rencontre ? Tu ne crois pas au destin, Côme ; mais tu espères le revoir. Tu ne saurais dire pourquoi, sans doute parce que tu pressens qu'il peut modifier ta vie de façon révolutionnaire.
Et il y a un grain de lucidité en toi qui devines le désastre vers lequel tu t'achemines.
Et cette parcelle de raison te pousse à désirer le changement.
Les rêves d'Alex sont si étranges. Difficiles à cerner, un peu illogiques par moments - mais pourquoi diable veut-il être capable de se lécher le coude, c'est insensé et surtout complètement inutile ? -, tu les trouves cependant très révélateur du mode de pensée instable qu'il revendique. Il est quelqu'un qui vit au jour le jour, ne se projette pas dans l'avenir. Et ne mens pas, Côme, tu es un peu pareil. Tu as un projet d'avenir, bien sûr, mais ton vrai désir, c'est de retrouver la richesse qui était tienne autrefois. En dehors de cela, est-ce que tu attends quelque chose du futur ? Pas vraiment. La richesse est absolue ; tant pis si tu te ruines la santé entre-temps. Et s'il faut jeter ton honneur aux orties, tu essayeras. Progressivement, tu arriveras à te défaire de cet orgueil - ou peut-être que ce sera un échec, peut-être que ton rêve est déjà condamné parce que tu ne sais pas avoir l'humilité nécessaire pour obtenir le plus important. Même quand tu joues, tu es un homme arrogant, hautain. Toutefois, lorsqu'on demande à avoir le monde à ses pieds, peut-être faudrait-il taire un peu son ego, et attendre que le monde veuille bien de soi.
C'est quelque chose que tu ne peux pas faire.
Le simple fait de parler de tabagisme provoque une bouffée de manque. Tu serres cependant les mains l'une dans l'autre, comme pour te retenir d'aller chercher une cigarette. Ce n'est pas que tu t'y refuses par radinerie, ou parce que tu veux te montrer raisonnable. Mais tu sens comme une pointe d'accusation dans sa question. Une accusation qui ne vient pas de lui - il s'en fiche totalement - mais de la société dans laquelle vous évoluez. Car si Alex te pose cette question avec une curiosité fascinée, tu entends l'écho d'autres interrogations. Encore en train de fumer, Côme. Tu vas te tuer à force d'inhaler tous ces produits toxiques, tu devrais lever le pied. Ces conseils et ces inquiétudes t'agacent tellement, tu les crains un peu. Alors oui, tu la sens, l'accusation. L'accusation portée par le monde à ton encontre.
« Les autres diront que oui. Moi, j'estime que tant que cela ne grève pas mon budget, c'est que je fume normalement. »
De la rhétorique, tout ça, Côme. Tu n'en as pas assez de sortir les mêmes arguments ? Alex n'est pas bête, il peut le voir, que tu es un peu perturbé par la question. Il peut très certainement percevoir ta lassitude. Alors tu te dois d'être honnête avec lui. Tu soupires, avant de rajouter :
« Oui, sans doute beaucoup trop pour mon bien. Pourquoi tu as commencé, toi ? »
La raison pour laquelle tu fumes t'est totalement inconnue. En lui demandant la sienne, peut-être espères-tu obtenir une réponse à cette interrogation qui te taraude depuis si longtemps. Pourquoi fumer ? Qu'est-ce qu'on cherche à faire quand on prend soudainement la décision de mettre en péril sa santé ?
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-05, 12:17



ft. côme
&
how did it feel // to be alone
Il te parle comme un professeur parlerait à son élève oh comme si tu avais encore cet esprit malléable et vierge et si ignorant -mais Somnifère, tu es tellement varié qu'il serait presque impossible de te faire accepter de nouvelles choses. Tu l'écoutes. Tu écoutes toujours oh même si on ne le remarque pas même si ce n'est pas forcément si évident même si tu ris avec d'autres -t'as cette oreille qui traîne, cette manière de faire semblant de te couper des autres mais de toujours faire trop attention ah de ne pas te sentir accepté dans un groupe même quand on t'a demandé d'en faire partie ; parfois tu ne parles pas, et les autres pensent que ça ne t'intéresse pas que tu n'as pas le temps. Mais c'est faux. Tu ne sais juste pas quoi dire, Alex.
Toi, Alex, le mec bavard qui ne s'arrête jamais et qui crie fort fort fort. Toi, Somnifère, le gars qui a tellement peur et qui forme des phrases dans sa tête mais les abandonne quand il pense que finalement ça n'intéressera personne. C'est étrange, non ? D'être si libre et enchaîné en même temps. ... Je crois que j'ai pas besoin de dire que je suis pas d'accord, non ? Enfin. J'crois aussi qu'on peut pas vraiment se comprendre sur ce point. T'as pas envie de paraître condescendant mais oh, qu'est-ce qu'il en sait, ce petit riche et ses vestes satinées et ses montres de diamants et ses briquets de platine. Qu'est-ce qu'il en sait, Côme, des soirées passées à côté d'une poubelle avec cette tentation de tous les endormir pour fouiller fouiller qu'est-ce qu'il en sait, lui, des prix qu'on paie pour des gens qui risquent de ne jamais revenir. Pour des illusions des espoirs qui ne sont au fond que de nos ressorts.
T'es pas d'humeur à faire un débat là-dessus, pas aujourd'hui, pas maintenant, pas alors que tout paraît si léger -pourtant votre conversation est comme un de ses icebergs. On dirait qu'elle ne rime à rien, et pourtant. Et pourtant.
Il y a un peu de silence -tu crois que c'est bien normal. Tu finis ton repas ; tu l'auras avalé en une dizaine de minutes. Rien de bien anormal pour toi, somme toute. Il te répond -rien d'anormal non plus, il a toujours cette conscience portée au bout de sa langue comme quelque chose de plus haut, qui regarde les autres depuis d'autres cieux. Tu prends sa réponse comme un non et oh pourtant il se reprend ; te dis oui. C'est étrange comme les gens changent parce qu'ils pensent des points de vue des autres. J'ai commencé parce que tout le monde le faisait. Et ça dévoile ta manière de vouloir être accepté oh cette période où t'étais un peu perdu et pas très sûr ; ça parle de tes années plus jeunes et de ta stupidité qui est peut-être un peu trop restée. Pourquoi est-ce que tu continues ? Oh, ne prends pas ça comme un jugement, Côme, ce n'en est pas un. Ne prends pas ça comme une remarque ni même comme une constatation mais comme un continuum, comme la question de celui qui n'avait plus rien dans la tête pendant quelques instants.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-05, 16:27
Quelque chose ne va pas dans tes discours. Tu la sens, la faille rhétorique qui pourrait faire chuter tout ton raisonnement, faire de toi un menteur qui n'a jamais eu souci de rien - et tu ne veux pas être un menteur. Tout ceci est une posture ; et dès lors que l'on sera capable de te montrer en quoi ton raisonnement pèche, celui-ci s'effondrera tel un château de cartes. Tu as construit ton discours ; tu as bâti toute ta nouvelle identité avec des mots, sans penser une seule seconde à ce que tu pourrais y perdre. Et tu répètes inlassablement les mêmes erreurs, les mêmes formules vides de sens. Qui espères-tu convaincre, dans le fond ? Essaies-tu de le faire adhérer à ton idéologie ? T'attends-tu à ce qu'il te regarde avec révérence, en te disant qu'il n'avait jamais vu les choses sous cet angle et qu'il te remercie de lui avoir montré la voie ? Réveille-toi, Côme ; c'est toi qui est dans le faux, et il doit le sentir. Même s'il se trompe sur ton compte. Il pense que tu ne peux pas le comprendre sur ce point - alors que c'est peut-être le seul sur lequel vous pourriez peut-être parvenir à un accord. Votre lutte est la même, même si elle se déroule sur des plans différents ; tu es descendu un peu moins bas, mais tu es tombé de plus haut. Mais il ne voit rien de ta chute ; il semble percevoir d'instinct ta différence, les quelques signaux étranges que tu laisses retentir derrière toi, comme pour indiqué que ceci n'est qu'une mise en scène. Tu le sens : tu vois bien qu'il prend tes mots pour de jolies paroles énoncées par quelqu'un qui n'y connaît rien ; il ne dit rien, mais c'est manifeste dans son attitude. Ton visage s'assombrit. Il a le droit de ne pas être d'accord, tu ne le lui reprocheras pas ; mais s'il pouvait te le dire autrement, au lieu de fermer la conversation comme il le fait, l'air de dire : « tu ne sais pas de quoi tu parles ».
Cela te rend fou.
« Dans tous les cas, ne me remercie pas pour la pizza. Je ne veux pas avoir l'impression d'avoir fait une bonne action. »
Non, c'est plus compliqué que cela, Côme ; en vérité, tu ne veux pas de merci parce que ça te rappellerait le nombre de fois où toi, tu n'as jamais rien donné en retour. Pas même ces deux syllabes qui ne coûtent rien, et qui font plaisir. Il a peut-être raison de te trouver détestable, c'est tellement immoral ce que tu dis. Mais tout de même. Il y a quelque chose qui te dérange, dans l'attitude d'Alex ; une forme de défaitiste qui te donne envie de le secouer, de lui dire que rien n'est une fatalité. Qu'il faut se battre jusqu'à la mort pour obtenir ce que l'on veut, et plus encore.
Tu as envie de lui montrer ton monde - ton vrai monde.
Mais tu sens que le moment n'est pas venu, que vous pourriez vous séparés en cet instant. A parler trop sérieusement, vous en sortiriez brouillés. Ce n'est pas parce qu'il semble un peu comme toi qu'il est comme toi ; n'oublie pas que ce qui t'a d'abord frappé, ce sont toutes les différences qui vous séparent. Elles sont tellement plus nombreuses que vos points communs.
Il a déjà fini de manger, et tu te demandes pourquoi il est allé si vite. N'aurait-il pas dû en profiter un peu plus ? Faire durer le plaisir ? Se fiche-t-il donc de savoir ce qu'il avale ? Oui, voilà, tu vois bien qu'il est différent, qu'il n'a presque rien en commun. Mais tu ne peux pas te défaire de cette impression que si, il y a quelque chose que vous seuls partagez. Une façon de survivre dans ce monde cruel que l'on ne retrouve nulle part ailleurs.
Ah, mais il ne sait rien de toi.
C'est pour ça que vous vous posez des questions. Pour découvrir un peu plus l'autre, savoir ce qu'il cache derrière ses apparences. Même si tu penses en avoir plus à cacher que lui. En partie, parce que tu assumes moins de choses que lui. Allez, avoue-le, que tu mens plus que tu ne le voudrais.
« C'est classique. » De commencer comme tout le monde. Et en même temps, tu ne peux rien dire, parce que toi, tu ne sais pas. C'est sans doute la même chose pour toi. Le monde t'attire tant que tu as voulu répondre à ses attentes. Et il semblerait que les fumeurs bénéficient d'une aura particulière dans cette société ; stigmatisés par les campagnes anti-tabagisme, ils ne cessent pourtant d'envahir l'espace public, en se disant que de toute façon, ils sont conscients des risques, c'est leur décision de les encourir. Et puis, ce voile de fumée qui encadre leur visage - il y a quelque chose d'éperdument romantique dans cette image, du romantisme noir, où l'on sent, si l'on y prête attention, les griffes de la Mort qui se posent sur leur épaule, si discrets que l'on dirait des plis d'ombre. On trouve cela beau, même si on ne devrait pas. C'est peut-être cela qui t'a attiré ; c'était un accessoire idéal à ton personnage. Ou peut-être est-ce que cela te permettait d'aller voir les autres en demandant du feu, c'est toujours une bonne raison.
« Je continue parce que je n'ai pas la volonté d'arrêter. C'est simplement plus fort que moi. Et j'ai d'autres problèmes plus importants à régler. »
Même s'il doit ignorer tout du genre de problèmes dont tu parles. Il n'y a que toi pour te les créer, ces problèmes-là.
Tu finis par te lever, et tu lui fais signe de t'imiter. L'odeur de la pizzeria n'est pas des plus agréables et tu n'as pas envie que tes vêtements prennent leur odeur. D'ailleurs, alors que tu ramasses la veste dans laquelle se trouvent toujours tes affaires, une pensée te traverse l'esprit.
« Tu comptes prendre une douche, bientôt ? Si tu as couru, ce n'est pas très propre de rester comme ça. »
Tu lui poseras ta question un peu plus tard. Pour le moment, il te semble qu'il est plus urgent de t'enquérir de la propreté corporelle de ton interlocuteur.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-05, 22:03



ft. côme
&
Boy with a broken soul // Heart with a gaping hole // Dark twisted fantasy turned to reality
Ne me remercie pas. Et d'un coup, tu te rends compte qu'effectivement, tu ne l'as pas remercié. Evidemment qu'elle te brûle la langue, l'envie de soudainement lui dire -oh, peut-être un peu parce qu'il l'a dit, mais surtout parce que c'est dans ta nature. Ah, et pourtant il a fait une bonne action, et pourtant il pourrait être un peu fier, même si ça ne reste qu'une pizza et pas non plus le monde sur un plateau. D'après ce qu'il t'a confié, ça ne doit pas arriver souvent, les bonnes actions -même si elle concerne un mec qui est venu lui voler sa clope et qui s'est révélé un peu trop curieux. Tu gardes le silence -tu crois que tu l'as assez dérangé contredit comme ça.
Oh, et oui, c'est classique, mais tu n'as jamais vraiment clamé être spécial, tu n'as jamais vraiment prétendu sortir de la masse -tu essaies juste, parfois, avant de te renoyer dans le commun pour ne pas avoir la tête qui sort de la masse. ((elle serait trop facile à couper))((trop facile à démasquer))
Et encore vos différences s'affirment ; il continue parce qu'il n'a pas de raison de s'arrêter, tu t'arrêtes parce que tu n'as pas de raison de continuer. Et pourtant, Alex, tu crois que tu peux le comprendre, tu crois que tu peux voir ce qu'il se passe dans sa tête. Tu ne dis rien -à quoi bon. Il doit y avoir assez de monde qui lui fait des remontrances et oh, tu n'es pas ce genre de personnes. Tu t'en fous, qu'il se nique les poumons ; tu t'en fous, qu'il ait la volonté d'arrêter ou non ; tu t'en fous -oh, quoi que, Somnifère. Ce n'est pas que tu t'en fous -c'est que tu sais que tu n'as pas ton mot à dire. Alors tu te tais. Encore. C'est étrange comme ton débit de paroles diminue au fur et à mesure qu'on apprend à te connaître.
Tu le suis quand il se lève, l'air est toujours aussi frais ; tu regrettes un instant qu'il ait repris sa veste. Enfin. Tu enfouis tes mains dans tes poches -oh, tu tombes sur quelque chose que tu identifies sans trop de problème. Prendre une douche, hein ? C'est pas l'envie qui manque, même pour un mec comme toi. Aaaah. Si l'eau est enfin rétablie dans mon immeuble, j'pourrais éviter de devoir squatter les douches de la piscine, ouais. Et tu ne sais pas si ça compte comme une question ou s'il a l'intention d'arrêter votre petit jeu -ça te sert un peu le cœur, tout ça, parce que tu sais, Somnifère.
Il est là.
T'es là.
Dehors.
Et plus rien pour vous rattacher l'un à l'autre.
Tu sors quelque chose de ta poche ; tu lui tends. Bien sûr, c'est absolument pas pour te remercier. Une boîte de chewing-gum, pas encore ouverte -dieu soit loué, sinon t'étais sûr qu'il n'en voudrait pas. Ça craint un peu mais bon. J'imagine que ça te surprend pas, si ? Et tu ris. Tu ris, et comme toujours quand t'es un peu gêné, tu cherches à t'occuper les mains -alors tu défais ta tresse, et tes cheveux, toujours aussi lisses malgré ta natte. Ils viennent chatouiller ta nuque un instant, avant que tu ne les ébouriffes d'autant plus. Et voilà, Alex. Et voilà -maintenant, quoi ?
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-06, 11:37
C'est à présent le moment crucial, le moment qui va déterminer ce que vous allez être, en fin de compte.
Ta veste sur le bras, les yeux levés vers lui, tu te rends compte que tu ne lui as jamais dit que vous voulez continuer. Jusque là, votre accord était tacite, et c'est lui qui a pris l'initiative de vous déplacer, de vous amener à un autre endroit que celui où vous vous étiez rencontrés. Voilà que tu vous as fait sortir, et que la décision t'appartient. Tu essaies de percevoir quelque chose, dans son regard. Une forme d'inquiétude, peut-être. Et tu ne sais pas si tu la vois. Tu es doué pour juger les gens, mais pas forcément pour déterminer s'ils veulent sincèrement de ta présence, ou sont simplement éblouis par ta façon d'être. Tu ne l'as pas aveuglé, il peut donc se rendre compte que tu n'es pas un dieu, que tu n'es qu'un simple mortel avec des défauts, et qu'il serait facile de te lâcher sans rien dire. C'est à toi de prendre l'initiative, cette fois, afin de respecter l'équilibre des choses. Vous êtes faits pour vivre dans l'alternance, pour décider chacun à votre tour. Et c'est plutôt agréable, comme sensation ; cela fait du bien d'être avec quelqu'un avec qui les choses semblent naturelles, avec qui l'on peut discuter sans essayer de l'attaquer, sans avoir besoin de se défendre. Cette sérénité que tu n'as jamais recherché, tout entier pris à ta quête de la richesse, te paraît soudain extrêmement désirable. Tu ne sais pas si tu en sortiras indemne. Si tu n'auras pas, au fond de toi, toujours ce regret d'un moment où tu as pu tenter d'être toi-même.
Choisir entre un appartement sans eau et les douches de la piscine - le choix te dégoûte. Mais où peut-il bien vivre pour connaître de telles conditions de vie ? Tu as l'impression d'avoir affaire à l'un de ces pouilleux du gang Nord - et le fait que tu appartiennes à ce gang-là ne semble pas du tout t'encourager à plus de clémence, au contraire -, mais tu sais qu'il n'en fait pas partie, cela est une certitude. Comment est-ce qu'il peut accepter une telle existence ? S'il n'est pas content de son immeuble, il n'a qu'à déménager. Et s'il n'a pas les moyens de déménager, alors il doit se le donner. Encore une fois, tu regrettes cette forme de défaitisme que tu perçois en lui. Tu as l'impression qu'il se stoppe au moindre obstacle, qu'il essaie de fuir quand quelque chose ne va pas - alors pourquoi ne te fuit-il pas ? Toi, l'esprit malade ? Il aurait tort de vouloir continuer ce jeu. Car s'il est à même de l'influencer, tu ferais sans doute pire. Tu lui ferais entrevoir un avenir doré, mais que tu n'es pas capable de lui offrir. Tu n'es même pas capable de te l'offrir à toi-même, après tout.
Il te tend un paquet de chewing-gum, et tu l'observes quelques secondes, un peu sceptique. Puis tu le prends sans rien dire. (Et effectivement, le fait que ce paquet ne soit pas encore entamé a contribué à ta décision.) Tu ne le remercies pas. Tu l'as prévenu, de toute façon, que tu ne le ferais pas. Tu ouvres le paquet pour t'en prendre un ; tu n'as pas mangé des masses, mais tu n'as plus la bouche très sèche et tu ne peux pas encore te brosser les dents, alors ça suffira pour le moment. Et tu ranges la boîte dans la poche de ton pantalon, avec un geste si naturel qu'il ne peut pas douter un seul instant que cette attitude impolie fait partie de toi.
Quelque chose t'interpelle. Pourquoi défaire sa coiffure, tout à coup ? Tu critiques beaucoup sa tenue et son apparence, mais tu reconnais quand même que la natte était bien faite. Tu observes sa chevelure libre ; tu aurais pensé qu'elle était plus longue, en fait. Mais qu'importe. Tu as l'impression que c'est un trait de son caractère, qu'il ne tient pas en place. Qu'il n'avait pas une raison précise pour libérer ses cheveux, que c'était plutôt comme un instinct primaire. Tu trouves cela... intéressant. Même si cela te laisse un peu perplexe également.
Et puis, tu ne sais pas pourquoi - les mots s'échappent tous seuls.
« Si tu veux, je te prête ma douche. Mais tu me seras redevable dans ce cas. »
Rien n'est gratuit dans la vie, surtout pas avec toi. Tu le lui proposes parce que, d'une part, tu peux te le permettre : ce n'est pas une douce qui va alourdir ta facture d'eau, à moins qu'il ne se montre trop gourmand - mais tu penses être capable de le recadrer si c'est le cas. D'autre part, tu as envie d'éveiller quelque chose en lui. De le bousculer. De lui montrer qu'on ne doit pas se contenter de ce que l'on a. Il peut venir dans ton appartement, de toute façon : tu déménages tout le temps, alors aucun de tes domiciles ne correspond vraiment à ton foyer. Tu as peu de possessions afin que ce soit plus pratique ; et ton logement est froid, sobre, impersonnel. Et surtout, fait assez remarquable, dépourvu de possessions luxueuses. Pas de tableaux de maître, pas de décorations onéreuses - c'est fonctionnel et élégant à la fois. Un peu à ton image.
Tu précises :
« Et je te poserai ma question à ce moment-là. »
Tu joues avec lui, Côme. Tu sens d'instinct qu'il n'a pas envie que votre échange s'arrête ; alors tu lui promets une continuité, mais il faut qu'il te suive. Tu lui as laissé le choix, mais ce n'en est pas vraiment un. Parce que tu lui fais comprendre que s'il dit non maintenant, tout va s'arrêter. Tu rentreras chez toi, et tu l'oublieras. (Bien sûr, tu ne l'oublieras jamais, mais tu ne vas pas le dire à voix haute, ce serait gâcher ton effet.) Voilà comment tu fonctionnes, Côme. Tu essaies de faire en sorte à ce que les désirs des gens coïncident avec ce que tu veux leur faire faire.
Cependant, il a toujours la possibilité de refuser.
Et tu crois que cela te fait un peu peur.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-12-06, 18:24



ft. côme
&
Selfish // taking what I want and call it mine // I'm helpless // clinging to a little bit of spine
Tu t'attendais à un réaction, n'importe quoi -un de ces sourires qui te laissais deviner qu'il jetterait le paquet à la première poubelle croisée, un haussement de sourcil de celui qui n'en avait pas l'utilité, un regard supérieur qui te brûlerait sur place. Mais rien. Il le prend, t'as l'air un peu con avec ta main bloquée dans l'air, mais tu ne t'y attendais pas vraiment. Bah. T'espères au moins qu'il aime bien la menthe -mais qui n'aime pas la menthe. ((tu te dis quand même, dans un coin de ta tête, qu'il était totalement du genre à détester ce que tout le monde adore))
Et même tes cheveux libérés ne parviennent plus à totalement te distraire ; c'est un peu étrange cette situation où il faut partir mais où personne n'ose dire qu'il veut rester. C'est le propre des débuts et des fins, ces flottements où le dialogue est souvent à sens unique oh quand on envoie des signaux des messages -mais que personne ne répond. ((pourtant tu croyais, Somnifère, que l'honnêteté payait toujours // pourtant tu croyais, Somnifère, que les au revoir étaient moins compliqués que les adieux))
Tu remontes ton regard -face lunaire, avec ton teint squelettique et tes joues creusées, tes iris opalescentes. Le fait est, Alex, que tu ne t'attendais pas à une de ces réciprocités qui n'arrivaient jamais.
Le fait est, Alex, que tu n'es pas très sûr de vouloir te greffer à sa petite vie si tranquille.
((et c'est dans ces moments de choix que tu t'oublies toi-même dans ces moment de calvaire que tu ne sais jamais quoi faire dans ces moments suspendus que tu te pends toi aussi oh dans ces moments béants que tu es le plus non-croyant))((non-croyant en tes propres atermoiements // tu essayais toujours de gagner du temps, Somnifère -c'est si triste, quand on est encore si jeune))
Et les questions reviennent comme ce petit fil rouge qui vous relie -tu l'as commencé, il le fait se prolonger. Est-ce que tu vas le finir, Somnifère ? Est-ce que tu vas t'éloigner parce qu'au fond, il n'y a que ton égoïsme tes projections tes envies tes humeurs tes paroles en l'air qui ont forcé cette chose étrange à se créer ? Somnifère Somnifère -non, Alex. Alex ; est-ce que tu crois que c'est une bonne idée, de l'attacher à ta propre bouée ?
((oh, comme c'est étrange, ce moment où tout semble se décider))
A tes risques et périls.
Peut-être que c'est ta manière de t'éloigner ; ta manière de dire c'est de ta faute, Côme oh de tout rejeter -parce qu'au fond, tu n'arrives jamais à rien assumer. Jamais. Et comme t'as tout retardé, ça vaut bien une annulation de joker. Ou alors un prêt d'habits. Sinon la douche ne servira pas à grand chose, tu vois. ((Est-ce que tu vois, Côme ? Est-ce que tu vois dans quoi tu t'embarques ? // Est-ce que tu vois, Côme ? Est-ce que tu vois qu'il n'est pas encore trop tard pour ne pas laisser de marque ?))

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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-12-07, 18:17
Jamais des secondes ne t'avaient paru aussi longues.
Tu as l'impression qu'il s'écoule une éternité entre le moment où tu lui proposes de venir chez toi, et le moment où il te donne sa réponse. Pourtant, cela ne dure que quelques instants ; le temps d'une respiration, d'un battement de cil. Mais pour toi, cette attente est insupportable. Parce que tu te rends compte que tu n'as pas le pouvoir de le contraindre à regarder dans ta direction, à acquiescer au moindre de tes caprices - tu comprends que tu vas devoir composer avec ses propres aspirations, et cela ne te correspond pas. Toi qui n'es pas attentionné, tu ne sais pas si tu seras capable de supporter cette attente. Est-ce que tu peux chercher à répondre à ses besoins ? Vérifier que tes actions ne sont pas en contradiction avec ses propres désirs ? Tu ne peux pas forcer, tu n'en as pas le droit. Tu dois t'efforcer de faire preuve de naturel. Et accepter sa décision, quelle qu'elle soit.
Alors tu t'en fiches que ta proposition soit dangereuse pour toi. Tu te fiches de savoir s'il va déranger tes habitudes, bousculer ton train de vie ; tu souris comme un idiot en l'entendant. Et puis tu te reprends, adoptant une expression plus calme, composée. S'il savait. Tu n'attends que cela, dans le fond ; que l'on te secoue un peu. Et puis, tu ne sais pas pourquoi, même s'il a tout d'un squatteur, tu le vois comme quelqu'un de gentil. De plus gentil que toi - parce que lui sait dire merci, et toi pas. Il ne peut pas être pire que toi. Pas même s'il se met à faire flamber ton immeuble ou à te piquer toutes tes économies - non, vraiment, tu sais que tous les risques que tu peux encourir avec lui sont minimes à tes yeux. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu sembles avoir déjà accepté le fait qu'il te posera problème. Alors tu acquiesces, tranquillement - trop tranquillement. Il ne peut pas savoir que tu n'as pas vraiment peur de ce qu'il peut te préparer, parce que tu n'arrives pas à concevoir qu'il puisse être pire que toi.
De toute façon, ce n'est pas comme si tu étais du genre à te laisser faire. Tu lui tends la veste que tu ne portes pas - tu as peur qu'elle soit déjà teintée de ses odeurs corporelles, c'est psychologique ; mais ce n'est pas le dégoût qui te retient vraiment, non, ce n'est là qu'une excuse pour ne pas admettre que tu n'as plus vraiment l'impression qu'elle t'appartienne. Et tu ajoutes d'un ton moqueur :
« Jamais de la vie. J'ai le droit à mon joker et je l'utiliserai quand j'en aurai envie, c'est non négociable. »
En revanche, le prêt d'habits ne semble te poser aucun problème. Vu que tu l'as déjà fait. Vu que la plupart ne sont pas totalement à toi, que tu ne peux pas t'offusquer s'ils ne restent pas en ta possession bien longtemps. Vu que de toute façon, il a raison, il ne va pas remettre des vêtements sales. Il n'empêche, cela te fait un peu rire. Parce que tu vois bien que lui et toi, vous n'êtes pas du tout taillés de la même façon. Il est grand et maigre ; tu es d'une taille plus moyenne et bâti plus large ; vous contrastez, c'est assez amusant. Tu n'aurais pas pensé que c'était possible de nager dans des vêtements trop petits ; mais c'était avant de le rencontrer. Tu aimes bien cela, chez lui. Cette façon qu'il a de défaire tes modes de pensée. De te dire que tu as une réflexion trop étriquée. Ah, Côme, tu ne sais pas dans quoi tu t'engages.
« Allez, suis-moi. On a un peu de chemin à faire, ce n'est pas la porte à côté. Tu cours, tu devrais pouvoir résister au trajet. »
Parce que tu n'as pas de voiture, c'est un peu trop coûteux pour ton budget minuscule ; quant à te mêler à la populace au sein des transports en commun, non merci, si tu peux l'éviter, tu le fais. Du coup, tu marches. Tu marches énormément ; tu accordes beaucoup d'importance à ton choix de chaussures afin que celles-ci soient le plus confortable et te permettent de parcourir de longues distances. Tu vois cela comme une promenade, le moment propice à toute méditation ; et le fait que ce soit un mode de transport long a un côté aristocratique certain à tes yeux, car se promènent ceux qui ont le temps, ceux qui ne sont pas astreints à des horaires fixes et aux exigences d'un patron. Marcher, ça t'aide à t'aérer, à réfléchir.
Et, avec lui, ça veut dire que vous avez le temps de discuter.
Beaucoup de temps.
Tu félicites ton éclair de génie, Côme.
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