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white blood // côme

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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-11-18, 22:14



ft. côme
&
I’m ready to fly, uncover the light // impossible heights
Il y a de ces journées qui laissent un goût pâteux dans la bouche.
De celles qui ne paraissent jamais vraiment terminées, de celle qui pèsent lourd dans les cœurs même dans la nuit oh dans les sommeils qui fuient. Tu n'aimais pas ces jours trop longs, Somnifère. Tu n'aimais pas la longueur oh ces choses étranges qui traînent et qui s'étouffent sur elles-mêmes -ces instants hors du temps, presque divins.
Tu crois pas en dieu, Somnifère.
Tu ne crois en rien du tout, à vrai dire.
Même pas en l'Homme ; même pas en la nature et oh parfois tu crois que tout se passe dans ta tête -mais alors quoi, Alex ? Si tu penses, il te faut bien une existence.
Et puis tu arrêtais de penser, comme pour renier ces entités qui te dictaient ta façon de raisonner, sans comprendre que personne, sûrement, ne pouvait te forcer. Pas toi, Somnifère, sûrement pas toi.
Il y avait un fine brise ; et peut-être que même le vent se plaignait de ces minutes qui se faisaient désirer. L'eau était un miroir et chaque rayon qui se faisait absorber par les silhouettes des building rendait l'ambiance plus morose. Encore plus.
Novembre avait la douceur d'un coucher de soleil -à chaque journée qui passait, on savait qu'on disait un peu plus adieu l'étoile hélianthine, mais ça ne te dérange pas vraiment. T'as toujours préféré la lune -oh, la lune et ses marées, tu crois que tu la comprends dans sa cyclicité et ses humeurs.
Le seul point négatif, c'est que tu n'aimais pas vraiment courir en pull -la sueur, ça reste bien dans les fibres, et t'es pas non plus un pro de la machine à laver. Bah. Tu finira par refaire ton armoire en piochant l'argent dans les cadavres de tes repas de midi sacrifiés, sûrement.
Ou alors tu gardera la même pauvre chose sur le dos pour un bon mois. Moyen, quand même.
Et les pensées s'enchaînent, il n'y a pas vraiment de liens logiques entre elles. Juste cette espèce de mélancolie, et cette manière d'abandonner l'optimisme qui ne te ressemblait décidément pas. Tu ne sais même pas pourquoi tu étais venu là. Enfin -si, en quelque sorte : parce que tu n'avais pas vraiment d'autres endroits où aller. Pas de messages à livrer, pas de places à squatter -oh, tu aurais sûrement pu trouver, mais tu t'étais assez imposé ces derniers temps. L'angoisse d'exagérer commençait à tordre ta gorge quand tu lâchais ces affirmations impersonnelles qui t'invitaient chez les gens. Ah, Somnifère et ses consciences qu'il essaie de noyer.
Du bruit, à côté. Un briquet qui crisse pour cracher ses flammes -une cigarette. Ca fait longtemps que tu n'en as pas grillé une ; t'étais pas du genre accro mais ta connerie était sans limite, alors forcément, il fallait que tu en places une. Peut-être pour t'empêcher de continuer de réfléchir. Eh. C'est mauvais pour la santé, t'sais. T'as cet air de monsieur-je-sais-tout sur la face et un sourire de connard assumé -ton visage habituel, somme toute, étincelant et étrangement horripilant. Ca t'arrive souvent de parler à des étrangers pour passer le temps ; généralement ils s'en vont en un rien de temps -parfois tu les suis, parfois ça mène à quelque chose. Parfois pas. Souvent pas.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-11-19, 13:06
Les enfants ont leur quart d'heure de récréation à chaque demi-journée, toi, tu as le droit à la pause cigarette.
Tu ne te souviens même plus du moment où tu as commencé à fumer. Peut-être est-ce le premier signe de ta déchéance, ce moment où tu as cédé à une mode qui s'est répandue comme une traînée de poudre dans les rues. Ton père ne fumait pas. Ta mère ne supportait pas la moindre odeur de tabac. Et tu as été élevé dans la sainte horreur de cette fumée toxique qui, à présent, s'immisce dans tes poumons. Tu ne comprends guère la raison d'un tel virement ; cependant, le fait demeure : tu ne peux à présent plus t'en passer. A toute heure, à tout moment, dès que le stress menace de t'assaillir, ou simplement parce que tu ne te sens pas en forme, tu ressens le besoin de tenir ce petit tube entre les doigts. Cela te fait trembler. Cela t'inquiète, un peu, également : tu es conscient qu'il s'agit d'une forme d'addiction dangereuse. Il est possible d'arrêter, avec de gros efforts. Mais tu n'en as pas la volonté, de toute façon.
La raison à ce questionnement, dans le fond, est assez simple.
Cela fait partie de l'essence du personnage.
Le Côme que tu joues est un fumeur. Un homme qui n'a pas su dire non la première fois qu'on lui a proposé une clope, qui a manqué de s'étouffer la première fois qu'il y a goûté, mais qui a continué afin de ne pas décevoir son interlocuteur. C'est ta faiblesse, sans doute : à trop essayer de devenir celui que l'on attend de toi, tu te coules dans un moule qui n'est pas à ta mesure. Il y a comme un surplus de toi qui ne pourra jamais s'y enfermer ; et, au lieu de comprendre ton problème, tu sembles te décider à ne pas dévier de ce chemin. En conséquence, tu perds quelque chose. Une partie de toi dont tu n'as sans doute jamais été suffisant conscient, même autrefois, et qui te manquera un jour. Encore faut-il, pour cela, que tu ouvres les yeux.

A tes yeux, il ne fait ni chaud, ni froid dehors - mais tu ignores si c'est parce que tu es déréglé, ou si tout le monde ressent les choses comme toi. Peut-être en raison du rapport que tu entretiens avec ton corps : tu le vois comme un outil, et te détache des signaux qu'il peut t'envoyer. Les petites douleurs, les frissons qui réclament un pull supplémentaire, les bobos te laissent indifférent, tant que cela ne transparaît pas dans ton apparence. Tu te maltraites, et tu t'en fiches pas mal. Tu fumes, de toute façon, et selon toutes les probabilités, tu attraperas un de ces cancers dont on vous rabâche tant les oreilles, comme pour vous faire culpabiliser. Cela te laisse indifférent. Tu peux bien mourir, du moment que tu as mené la vie qui sied à ton rang, tu n'auras aucun regret. Ou du moins, c'est ce que tu penses.
Tu t'assois sur un banc non occupé, non sans l'avoir soigneusement épousseté avec ton mouchoir en tissu au passage. La raison officielle pour laquelle tu n'utilises presque jamais de mouchoir papier, c'est parce qu'il est beaucoup plus élégant de recourir au tissu ; et les manants sont souvent perturbés lorsqu'ils doivent s'en sortir, retenus par une réserve face à une attitude qui diverge de leurs habitudes. En réalité, c'est bien plus dû au fait qu'il te paraît moins coûteux de rajouter quelques carrés de tissu à tes lessives que d'investir dans des montagnes de boîtes et de paquets de mouchoir. Le coût te paraît vertigineux. Et oui, tu fais attention à ce genre de détails. Si tu as une existence assez confortable, c'est parce que tu as quelques économies ; mais ces économies vont fondre rapidement si tu ne fais rien. Fumer, c'est déjà bien assez cher comme cela, n'y ajoutons pas les mouchoirs en papier.
N'est-ce-pas pathétique, dans le fond ?
Après avoir ôté la veste de ton costume trois pièces - qui au départ ne t'appartenait pas, tu l'as tout simplement volé ; en général, personne ne remarque qu'il n'a pas été fait sur mesure pour toi, toutefois tu en es cruellement conscient, parce qu'il y a, selon toi, un centimètre de tissu en trop en dessous des aisselles -, tu sors le paquet de cigarettes que tu conserves précieusement dans ta poche intérieure, sur le côté gauche - le côté du cœur - ainsi que le briquet que tu as hérité de ton père. Jamais tu ne t'en sépareras, ne serait-ce parce qu'il coûte une fortune et que c'est un accessoire essentiel pour ta mise en scène. Inconscient de ce qui se passe autour des environs, tu allumes une cigarette avec l'élégance qui t'est propre, et la colle à tes lèvres. Ce simple geste te soulage.

Cependant, tu as à peine le temps d'en profiter qu'un individu discourtois vient s'en mêler, te signalant - chose que tu ne savais pas, évidemment... - que fumer est mauvais pour la santé. Tu lèves les yeux vers lui. Avec sa coupe de cheveux peu soignée, sa tenue décontractée et sa silhouette frêle, il t'évoque ces jeunes issus des quartiers les plus défavorisés, et pour qui la provocation et l'agression sont les deux armes principales dont ils disposent. Comment les appelle-t-on, déjà ? Ah, oui. Les « petits cons » - les mots t'écorchent l'esprit, toi qui n'aimes guère employer un vocabulaire vulgaire par peur d'être assimilée à la classe laborieuse. Oui, ce jeune homme rentre parfaitement dans cette case - et c'est tout ce que tu en penses. La seule conséquence, c'est que tu n'as pas besoin de lui sortir le grand jeu, tu doutes que l'individu en question ait quelque chose que tu puisses désirer. Bref, tu as arrêté très rapidement ton opinion, estimant qu'il ne t'intéressait pas, et qu'il ne t'intéresserait sans doute jamais. Grave erreur - mais tu auras bien le temps de t'en rendre compte par la suite.
« Pour la santé du portefeuille, sans doute. » : lances-tu d'un ton agacé, tout en l'insultant de façon trop subtile pour qu'il te comprenne.
Ce que tu veux dire par là, c'est que fumer est un loisir coûteux. Peut-être est-ce aussi ce que tu aimes dans cette action. Quelqu'un comme lui le sentirait sans doute passer, dans son budget. Dans les faits, toi aussi, tu le sens passer, mais il n'est pas censé le savoir. Tu lui lances un regard mauvais, essayant de le dissuader de se mêler de tes affaires. Tu veux qu'il s'en aille et qu'il te laisse en paix - mais quelque chose te dit que ce n'est pas dans ses intentions.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-11-20, 20:22



ft. côme
&
I’m ready to fly, uncover the light // impossible heights
Il y a d'autres choses qui s'étouffent, qui se meurent -la solitude, peut-être. Elle s'étrangle dans les foules, se fait piétiner sans merci -ce n'est pas vraiment sa faute, à la solitude. On ne lui demande jamais son avis, elle l'impose juste parfois. C'est presque triste, cette manière qu'elle a d'exister par le vide, cette manière d'être là quand le reste lâche -oh, parce que tout lâche un jour. Parce qu'il y a bien un moment où elle est la seule encore debout ; et le reste semble être un de ces châteaux de cartes face à ses regards reposants. Elle a cette manière d'être mélancolique et heureuse en même temps -ça ne t'a jamais vraiment surpris, Somnifère, que cette dualité existe.
Et ce gars, là ; cet homme, assis sur son banc, t'as l'impression qu'il a laissé de place à côté de lui juste pour elle, pour cette solitude qui imprègne ses regards noirs -il ne lève même pas les yeux vers toi. Il n'en a pas besoin. A quoi bon, de toutes manières -tu n'aurais rien vu dedans, Somnifère, et il n'a pas besoin de voir ta face pour comprendre tes ironies salées.
Il te lâche une de ces banalités ; tu souris un peu -toi, toi et ton esprit simplet, tu croirais presque qu'il veut continuer la conversation. T'as pas vraiment l'habitude qu'on te donne matière à continuer, t'es plus du genre à te raccrocher aux dernières branches pour parler parler parler -ne jamais avoir trop d'espace. Et parfois t'en oublies le point important, et parfois tu aimerais qu'on vienne vers toi -ah, Somnifère.
Et puis tu croises son regard. T'as jamais été doué dans les interprétations, ça ne changera pas aujourd'hui, mais il est tellement froid que ça t'enlèverai presque ce sourire carnassier. Presque.
Et ça te donne encore plus envie de l'énerver, ce petit pantin si bien habillé, alors tu t'imposes comme toujours. Alors j'imagine que tu me pardonnera si j'fais ça, monsieur tiré à quatre épingles. T'agis de suite oh tu n'attends pas ; tes doigts vont s'emparer de ce bout de papier qui se consume -leur position est naturelle, celle d'un habitué mais pas trop non plus. Tu t'empresses de tirer une latte avant qu'il ne commence à se plaindre -et ça te fait sourire d'avantage, gueule de con. La fumée s'insinue dans tes poumons, t'as toujours eu la dérangeante sensation de t'étouffer quand tu fumais -c'est peut-être pour ça que tu continuais. Peut-être qu'à force, t'allais vraiment y passer.
Tu ne sais pas.
On le dit si souvent que c'est presque devenue une de ces légendes urbaines -on nous conseille de ne pas flancher mais l'Homme ne sait pas dire oui à la raison, alors il fume jusqu'à ce que le ciel soit noir et qu'il soit trop tard. T'étais un de ces gars-là, Somnifère. De ceux qui ne regardent ni en avant ni en arrière, de ceux qui trébuchent mais arrivent comme par miracle à retomber sur leurs pieds.
T'as ce regard victorieux sur la face, cette manière de rire de l'agacement des autres alors qu'il n'est même pas avoué -mais tu sais que ça ne tardera pas. Tu le sais.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-11-20, 22:48
Il a presque déjà disparu de ta conscience, ce jeune homme qui s'est permis une remarque désobligeante à ton propos. Pour toi, la discussion s'est déjà achevée ; tu ne lui as rien donné qui puisse alimenter une conversation, et ton regard noir se veut dissuasif. Tu te persuades qu'il va lâcher l'affaire ; alors tu l'oublies. Ou du moins, tu essaies. Il ne bouge pas, l'imbécile, et ses yeux croisent les tiens. Alors que tu pensais que tout est fini, tu comprends subitement que tu n'as malheureusement pas affaire au boulet de base. Quelque chose, dans ta réponse, semble lui donner envie d'attirer ton attention, de jouer avec toi. Oh, a-t-il remarqué l'insulte voilée que cachait ton propos banal ? Si c'est le cas, tu félicites son intelligence - mais à moitié seulement. Car il faut être stupide pour ne pas passer son chemin devant toi. Non seulement, parce que tu ne fais aucun effort pour qu'il s'intéresse à toi, toi qui ne t'intéresses pas à lui ; mais aussi parce que, de la même façon que tu étincelles lorsque tu souhaites te faire remarquer, tu peux aussi faire preuve d'une certaine discrétion. Tu n'es en rien différent de tous les hommes qui respirent dans Aeon, et il n'y a donc pas de raison pour qu'on vienne de parler.
Sans doute l'as-tu agacé, autant qu'il t'agace.
Tu l'as titillé sans le vouloir, et le voilà qui se penche vers toi, en en profitant au passage pour te qualifier de « monsieur tiré à quatre épingles » - ce que tu prends pour un compliment, curieusement, peut-être parce que c'est la stricte vérité. En revanche, voilà qu'il te ravit la cigarette que tu tenais négligemment entre tes doigts - tu ressens à peine la friction entre le papier et ta peau, la disparition est pour tes sens quasi instantanée, elle était là, elle ne l'est plus ; c'est comme de la magie, sauf que tes yeux, eux, observent tout le ménage. Tu n'as même pas le temps de protester : il fait d'elle son trophée, en prend possession. L'idée qu'elle puisse entrer en contact avec lui, que la fumée s'infiltre dans ses poumons à lui, te dégoûte. Elle est à toi. Payée avec un argent qui est à toi, même si tu l'as volé. C'est dans le vol que ta propriété se fonde. Voilà pourquoi cela te dérange profondément : en la prenant, il s'empare de ce qui est tien, t'arrache le titre de propriété. Tu le comprends, en fait - c'est un profiteur, un peu comme toi. Proche de toi, mais en même temps fondamentalement différent.
Énervé par son attitude, mais n'ayant guère l'énergie de t'énerver - Côme, tu n'as jamais été courageux, et ta paresse est une véritable tare, tu finis par dire :
« Garde-la, connard, tu l'as contaminée. »
Le mot te fait grimacer, ça doit le faire rire parce que ça nuit totalement à son effet. Mais qu'est-ce qu'il te prend, Côme ? Pourquoi un mot aussi vulgaire franchit-il la barrière de tes lèvres ? Pourquoi investis-tu ce vocabulaire que tu ne connais que des autres, qui n'est absolument pas toi ? Peut-être parce que tu sens que cela ne lui fera rien, de toute façon. S'il y a une chose qui fonctionne bien chez toi, c'est ta façon de comprendre quand les gens divergent des schémas habituels. Tu vois en lui un inadapté social, quelqu'un qui s'en fiche assez pour venir embêter un homme d'affaires - ou du moins, qui semble en être un. Il se fiche certainement de son commentaire et il ne partira pas.
Mais tu n'as pas envie de partir.
Tu ne sais pas où tu pourrais te poser.
Soupirant longuement - comme un aveu de défaite -, tu ressors ton paquet. Ça t'ennuie un peu, c'est toujours une cigarette que tu n'auras pas fumée toi. Te voilà obligé d'en allumer une autre, car tu ne peux certainement pas t'en priver. Vos fumées vont se mêler, se rencontrer. Communication indirecte ; elles sont décidément moins timides que vous. Après avoir rangé ton briquet, tu finis par faire remarquer :
« Je croyais que c'était mauvais pour la santé. »
Bah, il a la tête d'un fumeur, même s'il ne semblait pas en avoir le discours au premier abord. Attention, Côme, c'est un cliché, sans doute ne devrais-tu pas te contenter de les suivre ; garde-toi des idées trop faciles, toi qui te prétends intelligent. Arrête de considérer les gens en fonction de leur apparence. Ne critique pas ses tatouages et ses piercings ; ne te dis pas qu'il faut être fou pour avoir un top qui laisse entrevoir les flancs (bon, peut-être un peu). Tu ne sais pas ce que tu rates en le jugeant ainsi, tu n'as pas conscience de tout ce que tu pourrais perdre si tu laissais filer cette occasion entre tes doigts.
Ce n'est pas que tu le détestes.
Tu sais simplement que tu l'oublieras très vite.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-11-21, 14:50



ft. côme
&
I’m ready to fly, uncover the light // impossible heights
Tu la tiens du bout des doigts, avec une de ces poses toutes féminines -celles qui sont douces et brutes en même temps, écrasantes par leur victoire sous-marine que rien n'a pu arrêter, présentant l'évidence de la consécration ; le port de tête de celui qui attendait qu'on lui pose sa couronne de lauriers comme Saturne porte ses anneaux -fièrement, naturellement. Oh, tu t'en amuses, Somnifère ; elle fait nombre de voyages inutiles, titillent tes lèvres pour finalement repartir libérée -peut-être que tu n'aimais pas tant fumer, finalement.
Son insulte te fait rire -on sait tous que les mots violents, c'est pour ceux qui ne savent rien dire d'autre. Pour ceux qui ont l'esprit trop étroit pour envisager d'autres critiques -pour des gars comme toi, Somnifère. Alors à la fin, ça te convient bien. Que de mots doux. Je pensais pas que tu pleurerai pour une cigarette. Oh, tu reviens toujours à la charge, Somnifère. Peut-être qu'on aurait du te donner un autre surnom -quelque chose qui trahisse ta manière de t'accrocher jusqu'au bout. De ne jamais vraiment abandonner -de t'abandonner dans ces inutilités. Et alors tu ris, doucement -pas beaucoup, juste le temps d'une respiration, juste assez pour te faire assez clair. Ouais, t'es sûrement un connard, Somnifère. Sûrement.
Tu l'observes quand il répare tes mauvaises actions -il a une certaine prestance dans ses mouvements, une façon de faire craquer son briquet ; un maniéré. T'as jamais compris comment on pouvait arriver au point de s'obliger inconsciemment des mouvements si inconfortables, mais d'un autre côté, toi, tu t'es bien habitué à des milliards de choses impossibles pour d'autres. On vient tous d'un autre chemin, après tout.
Finalement, tu te décides à t'affaler à côté de lui. Tu ne demandes pas son avis -tu te doutes bien de sa réponse-, mais si tu étais si horripilant, il serait déjà parti. Ah, regarde-toi, Somnifère. De nouveau là, à t'imposer. A te détester, un peu.
J'ai pas dit que ça m'importait.
Il y a de l'égoïsme qui suinte à travers tes mots, peut-être un peu de jalousie -de ceux qui ont trouvé de quoi faire de leurs vies-, de l'exaspération oh de la mélancolie, une silencieuse invitation au suicide cachée derrière des joies trop simples.
Tu souffles la fumée en-dehors de tes poumons, peut-être que tu envahis son espace vital avec, peut-être que t'as fait exprès de la lui foutre dans la gueule. T'es pas vraiment sûr ; peut-être que tu veux une autre réaction violente. Pour te prouver que tout n'est pas mirage. Que t'existes encore, quelque part.
J'ai jamais réussi à faire des formes. J'ai essayé, pourtant. Je crois que je suis pas assez patient. Et t'expires encore ; l’ascension de ces volutes de fumée t'ont toujours calmé. Peut-être plus que la nicotine elle-même. Peut-être plus que les somnifères, que de remettre tout à demain. T'y arrives, toi ? A leur donner vie ? Tu ne le regardes pas quand tu demandes. A vrai dire, tu ne sais même pas pourquoi tu demandes ; mais peut-être que l'enfant en toi a besoin de s'émerveiller de choses adultes pour se dire que tout n'est pas perdu. Que ce n'est pas si grave, de grandir un peu.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-11-21, 15:23
Tu sembles résigné au fait que tu ne te débarrasseras pas de lui comme cela. Résultat de ta paresse naturelle qui te détourne de toute action trop fatigante, comme le fait de lutter contre quelqu'un qui a de l'énergie à revendre et semble s'être décidé à te coller pendant un long moment. Tu t'épuiserais à essayer de le détourner de cet objectif, alors le mieux que tu puisses faire, dans l'immédiat, c'est de ne pas lui accorder trop d'attention. Laisse-le dire ce qu'il pense. Tu ne devrais pas répliquer, encore moins si c'est pour tomber dans l'insulte : cela ne te ressemble pas, Côme, tu es censé être un gentleman, quelqu'un qui garde son calme en toutes circonstances. Sans compter que le mot t'a écorché la langue, et que tu en conçois une forme de culpabilité. Tu as beau te dire qu'il ne la mérite certainement pas, c'est de toi dont il s'agit, après tout ; tu n'aimes guère te laisser aller.
Tu lui as déjà beaucoup donné, pour un parfait inconnu : une cigarette déjà allumée, un peu de ton temps, et même un dérapage léger. Il devrait se dire que c'est suffisant, partir.
Au lieu de cela, il décide de s'asseoir à côté de toi, dans une position fort peu élégante - il choit plutôt à côté de toi, et tu ne peux t'empêcher de t'éloigner de quelques centimètres pour maintenir une distance de sécurité. Tu as l'impression que, si vous vous touchiez, il te contaminerait. Tu n'as peut-être pas tort de penser ainsi, d'ailleurs, vu qu'il t'a poussé à recourir à l'insulte pour te sentir mieux. Cette vulgarité lui sied bien mieux qu'à toi. Tu ne le comprends pas, cet homme ; comment peut-on se montrer aussi négligé, aussi lâche - en fait, aussi libre ? Tu fermes les yeux un instant en essayant de ne pas penser à ce dernier point. Puis, calmé, tu finis par lancer d'un ton froid :
« Oh, vraiment. Ne prends pas cela pour un mot doux, mais tu me parais un peu idiot. »
Tu ne dis même pas cela pour lui faire du mal, c'est un simple constat, énoncé avec lucidité. Peut-être pleures-tu pour peu de choses, comme il le dit. Mais c'est la preuve que tu fais partie de la société. Tel est ton objectif : tu refuses de devenir un total paria, tu désires avoir une place, quand bien même ce n'est qu'une place de parasite, un rôle de pauvre qui justifie d'avoir recours à des méthodes peu acceptables.
Tu ne veux pas penser que comme lui, tu te fiches bien des conséquences que fumer peut avoir sur ta santé.
Toute proximité avec lui te blesse.
Il est gênant, un poids dont tu ne sais pas trop comment te débarrasser. Sa fumée refuse de s'échapper loin de vous, elle t'assaille toi ; on dirait qu'il essaie vraiment de te souffler à la figure. Comme s'il voulait s'insinuer en toi, faire en sorte à ce que tu ne puisses plus te passer de lui - ridicule. Une seule addiction, c'est déjà fortement suffisant ; et en cet instant précis, tu ne peux envisager la possibilité que tu puisses être un jour attiré par lui, l'idée te paraît absurde. Ton agacement est trop fort. Alors pourquoi lui réponds-tu, Côme ?
Pourquoi lui dis-tu ceci ?
« Je n'ai jamais essayé. Je ne contrôle pas la fumée. »
Tu es comme un enfant sans rêves. Tu es si pragmatique que tu préfères économiser tout mouvement qui ne t'apporte rien. Tu es simplement paresseux, Côme, et tu ne vois pas l'utilité de t'amuser ainsi. Le concept de loisir est relié à tes objectifs. Parce que tu veux prouver au monde ta valeur, tu n'acceptes que les divertissements qui sont de grandes qualités. Tu assistes à un opéra, ou tu te payes un abonnement dans une salle de sport coûteuse dont les tarifs dissuadent les gens normaux d'y aller ; voilà le genre d'hommes que tu es, Côme. Quelqu'un qui ne pense qu'à ses besoins, et qui ne cherche pas à devenir quelqu'un de bien. Un parasite n'a pas besoin de ce qui lui est inutile.
Tu es bien sec, par rapport à lui.
« Tu parles toujours, quand tu fumes ? » : demandes-tu pour lui faire comprendre que, même s'il t'impose sa présence et que tu la tolères car tu n'as guère le choix, tu souhaiterais surtout obtenir son silence.
Tu pourrais même accepter sa compagnie si seulement il voulait bien se taire.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-11-21, 16:48



ft. côme
&
And you wonder when you wake up will it be alright // feels like there's something broken inside
Et tu ne te rends pas vraiment compte de tes poésies, Somnifère ; tu te sais espiègle malicieux un peu simplet, mais jamais tu ne vois les choses sous d'autres angles que les tiens. Sûrement parce que tu es trop égoïste pour ça, sûrement aussi parce que tu es trop attaché aux autres pour ça. Ah, Somnifère.
La chaleur du gaz s'insinue dans ton corps un peu trop froid -quelle idée de ne pas rentrer chez soi, après avoir passé la journée à courir. T'étais bon pour un rhume, mais ça t'étais égal et de toutes manières, t'avais des lymphocytes de compétition. Encore de quoi te détester.
Tu souris quand il te traite d'idiots. Il n'a pas tord. Tu le sais -et peut-être que ça te rend plus idiot. Ça, tu ne sais pas. C'est pas le genre de choses qui t'inquiètent, qui t'empêchent de dormir. On me le dit souvent, ça doit être vrai. J'vois pas vraiment en quoi c'est gênant, alors je le prends quand même comme un mot doux. Tu souris. De toutes tes dents, comme toujours, comme toi seul sait le faire -un sourire lumineux, simple. Idiot, somme toute -les meilleurs.
Et puis tu enchaînes. Comme toujours -infatigable Somnifère. Je connais un gars qui faisait ça. Le contrôle de la fumée, tout ça. Et il l'utilisait pour s'endormir. Presque du gâchis. Tu racontes d'autres choses toujours plus inutiles, mais si tu apportais quelque chose à la société, on le saurait, Somnifère. Tu essaies de faire des ronds de fumée avec ta bouche, échec total. Bah. Ça ne sera pas aujourd'hui que tu y arrivera miraculeusement -alors tu te lasses et tu écrases ta clope sur le banc. Elle lâche ses dernières fumées, finit son existence en silence. T'ira la jeter dans une poubelle dès qu'il y en aura une, t'es un mec qui a une conscience, parfois. Parfois. Je parle toujours. Tout le temps. Même quand j'arrête de fumer. Et tu souris, parce qu'il sait pertinemment ce que ça veut dire. Et tu souris, parce que tu sais que tu vas pas le lâcher de si tôt -et si tu savais, Somnifère. Si tu savais. Eh, t'as dit que tu contrôlais pas la fumée. Alors tu fais quoi, dit ? T'es ce genre de mec qui a l'air de ne pas faire attention mais qui se rappelle de tout, de tout, de tout. Sa manière de te dire ça, avant, ça pouvait passer pour une moquerie, une raillerie -et toi, Somnifère, tu l'avais un peu entendu comme un regret. Quelque chose qui s'est enfuit de son âme pour passer par les cordes vocales -une colombe qui s'en va, blanche et simple, mais non voulue oh, qui s'est échappée. Elle était libre, elle, au moins.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-11-21, 17:35
Non, le silence est décidément quelque chose qu'il te refuse.
Il n'est pas là pour te donner quelque chose. Il se contente de t'imposer sa conversation, sa présence, et comme tout être normal, Côme, tu as du mal à le supporter. Tu ne l'apprécies certainement pas. Pour autant, tu ne le détestes pas. Tu es un peu triste pour lui, dans le fond, tu te demandes s'il n'a pas besoin de combler quelque manque en s'accrochant ainsi à des inconnus, tout comme toi, tu essaies de combler ton manque d'argent en t'agrippant à ceux qui en ont. Mais que recherche-t-il ? De l'affection ? Un remède contre la solitude ? Cela te laisse sceptique. Comment peux-tu à la fois le comprendre et le considérer comme un mystère insondable ? Pourquoi te paraît-il être à la fois comme toi et ton contraire parfait ? Il est bizarre, ce jeune homme si vulgaire, il t’interpelle, et si tu n'y prends pas garde, tu vas finir par te poser de réelles questions. Par te demander pourquoi tu mènes ta vie comme tu le fais. Par t'interroger sur le bien fondé de tes actions. Sur ce que deviendra ton avenir.
Comme il t'énerve avec son innocence puérile, avec sa façon de ne jamais s'offusquer de la façon dont tu lui parles. Acceptant aisément tes paroles, même si elles sont censées le blesser. Qui, franchement, apprécierait de se faire traiter d'idiot ? Certainement pas toi. Et pourtant, lui finit par l'accepter.
« J'aurais dû ajouter bizarre. » : grommelles-tu à voix basse, sans te soucier de s'il peut t'entendre ou non.
Tu te fiches complètement de cette personne dont il te parle. Tu doutes qu'il ait une quelconque relation qui puisse t'intéresser. Il n'a rien que tu désires, et sans doute les seules personnes à tenir à lui sont comme elles. Tu es cependant d'accord sur le fait que c'est franchement du gâchis d'utiliser un pouvoir pour s'endormir. D'un autre côté, à quoi te sert le tien ? A rien, dans le fond. C'est un pouvoir de lâche qui te permettrait de t'enfuir d'une situation gênante. En laissant tes vêtements derrière toi, ainsi que, plus grave, ton porte-monnaie - tu n'es toujours pas favorable à l'utilisation du liquide, mais soyons honnêtes, dans ta situation, tu en as bien besoin. Autrement dit, c'est un don inutile. Selon toi. Et ce n'est même pas élégant ; qui aurait envie d'être un tas de poussière ? C'est humiliant. Tu ne veux pas parler de ton don.
Surtout pas quand il te le demande.
« Ça ne te regarde pas... » : commences-tu, avant de t'arrêter.
Oh, et puis, pourquoi pas ? Cela ne va pas te faire de mal et tu ne le reverras jamais. Ce n'est pas comme si ça allait te mettre en danger. Et puis, si tu peux le convaincre que tu n'en vaux pas la peine, que tu n'es pas quelqu'un d'intéressant, peut-être arrêtera-t-il de te parler ? Tu écrases donc à ton tour ta cigarette, même si elle n'est pas encore terminée - curieusement, l'envie t'est passée maintenant. Tu regardes soigneusement autour de vous pour voir s'il n'y a personne, puis tu tends la main vers lui et la tient au dessus de son corps, à une cinquantaine de centimètres. Puis tu te concentres.
Et ta main commence à se décomposer.
Des milliers de grains d'une couleur sombre se déposent sur lui, et le vent en entraîne certains plus loin.
Une pluie de poussière qui tombe sur l'inconnu.
« Je regrette vraiment d'avoir téléchargé cette application. Ça ne sert strictement à rien. »
Et tu es sincère quand tu dis cela. De toute façon, tu n'es pas un menteur. Tu tords la vérité, mais tu ne dis jamais rien de totalement faux - tu es déjà bien assez faux toi-même, en prétendant que tu es enjoué, dynamique, heureux de ta situation. Tu préfères toujours laisser sous-entendre quelque chose, plutôt que de sortir un véritable mensonge. Il devient difficile de déterminer les moments où tu es parfaitement honnête. Peut-être le comprendra-t-il, vu qu'il ne te connaît pas, qu'il ne connaît rien de ta nature profonde.
Tu ne devrais pas t'en mêler, mais maintenant, tu sens la curiosité t'envahir et tu lui demandes :
« Et toi ? As-tu commis la même erreur ? Qu'est-ce qui en a résulté ? »
Une formulation assez tordue pour lui demander quel est son pouvoir à lui, s'il en dispose d'un. Tu es presque gêné de lui demander cela, tu as l'impression qu'on dirait que tu t'intéresses à lui. Mais bon, peut-être peut-on être curieux à propos d'un inconnu dont on sait qu'on ne croisera plus jamais le chemin. Une fois unique, destinée à être ensuite oubliée.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-11-21, 19:11



ft. côme
&
We can dance in air oh // we can drive in hell // it will be over // We don't need to have dreams, we enjoy the moments
Tu ne fais pas attention aux messes basses. Tu n'aimes pas ça, Somnifère. Pour toi, tout doit être dit haut et fort, assumé jusqu'au bout des ongles -sinon, sinon ce ne sont que des choses qui font mal, généralement. Des choses trop tordues pour les dire à hautes voix, des choses qui crissent et qui s'affaissent et qui s'imposent même quand le silence est plus grand qu'elles. Les poisons ne t’intéressent pas, Somnifère. Les langues de serpent non plus, ni même les contenus des messages que tu fais passer à longueur de journée -t'es curieux, oui. T'aimes tout savoir, oui. Mais tu détestes voir les faiblesses de ces gens ; parfois tu aimerais qu'ils paraissent tous comme de grandes statues de marbre, fidèles à eux-mêmes, fiers fiers fiers et sereins, assumés oh bien trop lissés -ça t'irait très bien d'être le clown de l'univers, s'il n'y a que toi pour pleurer.
Alors non, tu ne relèves pas ses grommellements, mais quand il fait à nouveau son précieux quand il te refuse ton caprice, tu serais presque prêt à bouder. Alleeeeeeez. T'as rien à perdre.
T'as même pas le temps de finir ta phrase qu'il tend sa main. Tu sens l'excitation qui monte, t'adores toujours voir des nouveaux pouvoirs -il y en a certain que tu aimes tellement, c'est presqu'injuste. Et tu attends, t'es jamais vraiment patient alors tu détestes ça, observer sa main comme si c'était celle de Midas et -elle ne se transforme pas en or, non. Elle s'envole.
Il s'envole.
Par fragments ; il retourne à la nature et oh, tu essaies d'attraper les restes de son corps du bout des doigts -mais la poussière n'est pas faîte pour rester immobile oh pour s'attacher aux choses humaines, elle suit son propre chemin et tu la laisses s'enfuir. Il y a ton air surpris qui remonte jusqu'à son moignon et ta prose sentimentale n'arrive pas jusqu'à tes lèvres -jamais. Comme si tu n'avais pas assez de mots pour décrire l'univers. Woah. Tu ne peux pas t'en empêcher. Oh, de toutes manières, tu ne te retiens jamais vraiment. Arrêtes de dire ça. C'est trop cool -GENRE, si t'es pris entre deux tirs croisés, PAF. Plus personne. Tu disparais, sans laisser de traces et et- Tu regardes l'air, soudainement. Bon, ça doit pas être pratique de se reformer mais. C'est cool, j'te jure. Il y a un vrai enthousiasme sur ton visage, tu rayonnes tout autour.
Moiiiiii - Et tu souris. Bien sûr que tu souris ; et t'as même plus besoin de te concentrer pour endormir les gens à moitié -alors tu le fais somnoler, juste un peu. De quoi le rendre moins monté sur ses grands chevaux, de quoi lui rappeler qu'il est tout aussi humain que toi. Eh, debout, princesse. Tu lui tapotes la joue, avec cet air espiègle qui ne te quitte jamais. J'dois avouer que c'est plutôt pratique, comme truc. Tu secoues les doigts comme si t'étais le marchand de sable qui venait de larguer sa cargaison des bouts de ses phalanges. Et tu ris, toujours. Tu ris, de paraître si plein d'estime.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-11-21, 22:22
Comme preuve que tu ne comprends décidément rien à ce qui se passe dans sa tête, tu te méprends totalement sur la réaction que tu attendais de sa part. Sans doute parce que tu as toujours eu affaire à des personnes normales, et que tu ne voyais donc aucune raison de leur montrer ce qui est différent, en toi. Cette particularité que tu as recherchée, comme une béquille sur laquelle t'appuyer si jamais tu éprouvais des difficultés face à l'accomplissement de tes objectifs, tu l'as rejetée quand tu as compris le sens que celle-ci portait. La poussière. Sombres particules destinées à tomber au plus bas plus tard, contre lesquelles les ménagères luttent sans relâche pour s'en débarrasser tant celles-ci sont indignes de vivre. Une existence que nul n'aime, inutile, gênante. L'idée que tu puisses te transformer en une telle chose te dégoûte. Même si tu as conscience, au fond de toi, que tu es toi-même une existence dérangeante, qu'il est aisé de détester, qui n'apporte que des problèmes à ceux qui la croisent, tu n'aimes guère qu'on te le rappelle aussi distinctement. Et tu as beau savoir que ce choix de pouvoir n'a rien à voir avec tes qualités ou tes défauts, qu'un autre aurait parfaitement pu l'avoir, cela ne te console nullement. Tu détestes ce pouvoir, que dire - cette humiliation.
Voilà peut-être comment il arrive à te toucher pour la première fois. Cette admiration sincère, nullement forcée, face à ce que tu considères comme une gêne t'étonne, te perturbe - mais te fait plaisir. C'est idiot, et si tu étais un idiot de lycéen naïf, ce serait sans doute le moment cliché où tu te mettrais à rougir ; mais non, on n'en est pas là. Le coin de tes lèvres s'étire un peu. Peut-être. Tu rappelles à toi les grains de poussière et ta main se reforme, mais ses mots résonnent dans la tête. « Cool. » Tu es sensible à un compliment aussi simple que cela, surtout que tu sens que c'est le genre de personne à dire ce qu'il pense sans ambages. A ne pas complimenter quelqu'un s'il ne le pense pas sincèrement. Ça change de toi. Même quand tu râles, dans le fond, tu n'es jamais totalement sincère. La preuve : il t'a énervé pendant tout ce temps, et tu n'as pas explosé, alors que tu l'aurais pu. Ton agacement s'apaise un peu en voyant son émerveillement enfantin.
Malgré tout, tu es toi, et tu ne peux t'empêcher de rétorquer :
« Qu'est-ce que tu racontes ? Il n'y a aucune chance que je me retrouve dans une pareille situation. Ce n'est pas cool, comme pouvoir. Que veux-tu que j'en fasse, honnêtement ? »
N'aurais-tu pas l'air un peu amer, Côme ? Oh, et puis pourquoi pas te montrer sincère, ce n'est pas comme si un homme pareil était ta cible. Et à supposer qu'il ait de l'argent, il ne se laisserait sans doute pas prendre par tes combines, par tes manières parfaites, par tes costumes parfaitement ajustés - bref, par l'impression que tu dégages. Tu ne chercherais même pas, il est hors de ta portée. Il n'y a aucune chance pour que tu l'intéresses, pour qu'il ait l'impression que tu puisses lui apporter quelque chose - il sentirait que tout ce que tu peux promettre n'est pas ce qu'il désire. Il est pourtant si facile d'appâter les gens en leur promettant de gagner plus d'argent. D'en avoir encore plus dans la poche, c'est là ce que tout être humain normal veut - sauf cet inconnu, tu le pressens.
« Et tu vois ? Ma main s'est parfaitement reformée, ça n'a vraiment rien d'extraordinaire. »
Mais assez parlé de toi, tu n'as rien de bien à proposer, et tu te demandes ce que lui a à te montrer. Tu t'attends également à une démonstration, si c'est possible ; ce serait égal, au moins. Tu as juste le temps de constater que son enthousiasme ne diminue pas - preuve que lui, au moins, est un client satisfait. Et puis, tu ne sais pas. Il se passe quelque chose de bizarre, tu as envie de dormir. Tu as l'impression d'être dans le même état que lorsque tu tombes de fatigue et luttes pour ne pas clore les paupières ; ou lorsque tu viens à peine de te réveiller mais que tu n'es pas encore tout à fait libéré du sommeil. C'est étrange, tu as pourtant bien dormi la nuit précédente.
Et puis, il te tapote la joue, t'appelles princesse - et tu émerges.
Tu le regardes un long moment sans rien dire. Seuls tes yeux reflètent quelque émotion - mais laquelle est-elle ? dans le chaos de tes iris, à travers le trouble qui te voile le regard, elle est bien là. L'inquiétude. C'est une forme de peur qui s'empare de toi, à l'idée qu'il aurait pu faire plus, qu'il aurait pu te priver de toutes armes, te livrer à l'ennemi. Pour quelqu'un comme toi qui a besoin de tout contrôler, car tu es un acteur qui passe à son mentir, l'idée de ne rien pouvoir faire t'affole. C'est cette crainte qui fait battre ton cœur plus fort. Il est dangereux pour toi, il le comprend. Il se fiche très certainement de tes secrets, mais tout de même - tu n'as pas tellement envie que quelqu'un d'aussi franc que lui se rende compte d'à quel point toi, tu es faux.
Tu finis par rassembler ton courage à deux mains, à retrouver la parole.
« C'est. Beaucoup plus dangereux que ce que je peux faire moi. »
Tu n'arrives pas à t'offenser de la façon dont il te traite, tu l'as cherché d'une certaine façon. Sur qui d'autre aurait-il pu faire une démonstration, d'ailleurs ? Il n'allait sans doute pas demander à un tiers, surtout qu'il n'y a plus que vous dans le coin, pour le moment. L'endroit est désert, et l'idée d'être seul avec lui ne te rassure pas.
Tu dois lui faire confiance.
Il n'a aucune raison de t'endormir, pas alors qu'il veut discuter avec toi.
Mais s'il est comme toi ? S'il cherche à profiter des autres comme tu le fais ? Non que tu as de quoi lui reprocher quoique ce soit. Tu sais simplement à quel point il est dur de se défendre des gens comme toi. Et tu voudrais volontiers t'éloigner de lui en cet instant.
Tu n'aurais pas autant d'inquiétude si tu étais honnête avec les autres, Côme.
« Et... ça t'arrive souvent ? Je veux dire, de t'en servir ? »
Tu avales presque les derniers mots, tant tu hésites à poser cette question. Tu n'es pas sûr de vouloir savoir, tout compte fait.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-11-21, 23:42



ft. côme
&
Tell me how to lose // Tell me how to lose my blues
Il s'esclaffe presque, en ayant la bouche plein de déni -c'est ça ton problème avec les gens, Somnifère.
Les gens ne veulent pas embarquer avec toi dans tes voyages étranges.
Et oh, pourtant ça leur ferait sûrement du bien. Oh, pourtant, c'est toi le gars étrange, le comique celui qui fait rire par ses idées un peu trop étranges pour ce monde-ci. Peut-être es-tu prêt pour plus tard, Somnifère. Pour dans quelques millénaires.
Tu regardes sa main se reformer -t'es toujours aussi passionné ; impressionné. Il redevient humain à partir de rien -et l'univers était poussière, alors peut-être que l'univers a choisis d'être en lui. Peut-être que l'univers a décidé de se rouler en boule et de se couper du reste du monde dans une de ces pauvres enveloppes corporelles -ça doit être si fatiguant, de devoir toujours tourner rond. Ça doit être si fatiguant, de porter tellement de cons. Oh, on sait jamais, de nos jours. Mais avoues que ça serait cool, dans cette situation-là. Dans cette situation-là -le fait est que oui, tu ne le voyais pas vraiment dans un gang. Trop lustré, trop rangé pour ça. Bah. Ca n'empêchait pas les fantaisies de l'esprit, les scénarios à la James Bond -et pourquoi tu cites des films vieux d'un siècle. Ou alors juste pour fuir quelques vieux un peu trop gâteux. Et ton sourire angélique, Somnifère, il faudrait te le faire bouffer, un jour.
En réalité, t'avais pas vraiment l'intention de le faire changer d'avis. Juste le faire admettre qu'on pouvait penser autrement -et ah, pour sûr tu n'étais pas d'accord avec lui. Tu n'étais pas d'accord avec beaucoup de gens ; sûrement parce que t'es trop con pour tout prendre en compte, pour tout comprendre. Il n'y avait que l'instinct qui parlait avec toi, l'instinct et ces idées trop frivoles qui s'envolaient en un instant.
Et tu vois ses yeux terrifiés.
Et ces iris t'en rappellent trop d'autres, figées figées figées
et si expressives, pourtant.
((l'horreur a toujours su crier
même sans poumons à sa disposition))
C'est dangereux, Alex. Fais attention, Alex. Ne force pas trop, Alex. Ne fais pas ça dans la ville, Alex. Ne fait pas ça chez toi, Alex. Ne fait pas ça, Alex. Nul part. Jamais. Et même ton sourire s'est effacé un court instant -il y en a un autre sur ton visage, maintenant. Oh, il est toujours heureux, mais peut-être un peu plus mélancolique. Ce genre de rictus qu'on ne sait pas vraiment qualifier, mais simple pourtant. C'est seulement dangereux si on me contrarie, eh. C'est dit comme une blague -ce n'en est pas une. Oh, ce n'est pas une menace non ; tu serai bien incapable de faire du mal à quelqu'un consciemment. Bien incapable. C'est plutôt pratique, à vrai dire. Quand je cours. Je suis messager, tu sais, alors forcément, quand on me course, c'est toujours drôle d'endormir ses poursuivants. Et le revoilà, l'insouciant Somnifère. Il revient de sous la surface, brise les sangles de son visage. T'inquiètes pas. J'ai pas l'intention de t'endormir et de te jeter dans le fleuve, t'sais. J'aurais plus personne à qui parler, après, ça serait triste tout de même. Tu tires la langue, parce que tu blagues pour de vrai, cette fois, même si ça te peinerait vraiment de te retrouver seul ici. Tu tournes la tête vers l'étendue d'eau -elle est calme, poussée par le léger vent qui continue de souffler. Tu te masses la nuque, un peu, avant de jouer avec un de tes piercings, et tu te rends compte d'un coup de combien tu dois faire tâche à côté de lui -lui, si bien présenté, si bien empaqueté. Ca aussi, ça te fait sourire.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-11-22, 11:19
Rien ne te déplaît tant que le manque d'assurance, que la sensation que tu ne peux pas contrôler totalement une situation - ce qui est ridicule, parce que de toute façon, nul ne peut tout contrôler, il y a toujours des détails qui nous échappent. Tu as beau le savoir, tu te sens mal à l'aise quand on te rappelle ce fait. Tu vis dans l'illusion que tu pourrais être le maître absolu de ton existence ; rêve ô combien dérisoire. Le simple contrôle de tes métamorphoses ne te suffit guère. D'autant plus que ton inconnu, comme toi, ne saurait leur trouver une véritable utilité. Tu n'as aucune raison de faire fuir des vieux, après tout, ils sont en général plus riches que toi ; et s'ils sont gâteux, c'est tant mieux, tu peux plus facilement leur fait signer un contrat qu'ils ne regretteront même pas, vu qu'ils n'en auront pas conscience. C'est la preuve que lui et toi, vous appartenez à deux mondes différents. Il semble faire partie de la part sombre d'Equilibrium, là où rôde le danger, tandis que toi, tu préfères œuvrer dans la lumière. Tu veux briller, mais tu brilles d'autant plus que tes environs sont déjà eux-mêmes lumineux. Tu hausses les épaules, tu essaies de ne pas le critiquer ; si cela l'amuse d'embêter les autres, c'est son problème.
Tu as tout de même du mal à le considérer comme quelqu'un de bien. Un homme qui te parle de tirs, de vieux gâteux et qui endort les gens, cela peut difficilement être quelqu'un de moral. Encore une fois, cela le place hors de ta portée. Et tu n'es guère confiant, parce que tu ne le connais pas. Parce que, surtout, tu es très bien placé pour savoir que les premières impressions ne sont pas toujours vraies, que les apparences sont trompeuses. D'ailleurs, tu l'as perçu, ce léger changement d'attitude. Il ne dégage plus tout à fait la même aura, bien qu'il continue à sourire ; il n'est plus aussi ouvert qu'avant, il y a comme une barrière qui s'est érigée autour de lui. Est-ce une façon de se protéger, tout comme toi, tu te protèges en n'étant pas toi ? Est-ce le reflet d'une nature malade, qui a compris qu'elle devait s'enfouir au fond de lui pour ne pas lui causer du tort. Tu l'ignores, mais tu n'es guère rassuré par la lueur de son regard. Encore moins par ses mots qui t'angoissent, même si sortis sur un ton désinvolte.
Et tu le crois.
En cet instant précis, tu serais prêt à mettre ta main à couper qu'il ne plaisante pas.
Appelez cela, l'instinct de celui qui a trop l'habitude de jouer pour ne pas reconnaître les moments les plus périlleux.
Tu apprends en même temps qu'il est messager - et dans ta tête, tu associes tout de suite cette fonction au Valhalla. D'autant plus que cela lui irait bien, au vu de sa personnalité, d'exercer un emploi clandestin ; et il n'aurait pas de raison d'être poursuivi si c'était légal. Tu ignores s'il a fait exprès de t'en informer, ou s'il n'a pas la prudence de le cacher. Il ne sait pas ce que tu fais dans la vie, après tout - et à vrai dire, s'il te le demandait, tu serais bien en peine de lui répondre. Tu ne peux pas vraiment lui dire que tu essaies d'être un arnaqueur, que tu joues avec les promesses, que tes mots sont tes outils de travail, et que tu prends quand tu dis donner.
Fort heureusement pour toi, il semble préférer discuter avec toi, d'où le fait qu'il ne te jettera pas dans le fleuve - dit-il. Tu n'oses pas lui dire que ce n'est pas là ta crainte et que tu n'avais même pas envisagé une telle option. Toi, ce qui te fait peur, c'est de dévoiler ton imposture en ne pouvant pas utiliser toutes tes armes. Quand tu dors à moitié, en général, ce n'est qu'une question de temps avant que tu ne commettes une erreur.
« Si tu le dis. Je suis bien obligé de te faire confiance, de toute façon. »
Tu renfloues ton inquiétude et reprends ton masque habituel. Te revoilà l'homme que rien ne semble pouvoir ébranler, toujours soigné, toujours poli - quelqu'un que tu n'es pas vraiment, comme il a pu s'en rendre compte jusque là, mais cela t'apaise de t'emmurer dans cette façade. Tu te mens à toi-même. Ce n'est pas toi, ce Côme-là, mais il est toujours plus confortable de te dire que oui. Tu te demandes s'il te le fera remarquer. S'il t'a déjà percé à jour et que, avec sa franchise coutumière, il te le signalera. Peut-être espères-tu, dans le fond, qu'il le fasse.
Et tu te tournes vers lui, tu commences à le dévisager longuement. Comme si tu espérais faire l'inventaire de tous ses piercings, de tous ses tatouages, de la moindre irrégularité en lui. Tu n'arrives pas à lui donner un âge précis, peut-être parce que tu as conscience que cela peut se révéler trompeur ; nombreux sont ceux qui ont cru que tu avais la fin de la vingtaine, et sans approuver, tu ne les as jamais détournés de leur erreur. Quant à lui, il a un comportement que tu associes à l'adolescence, de sorte que tu aurais tendance à le croire plus jeune que toi. Mais tu n'en sais rien. Tu n'as que vingt-deux ans, après tout, et tu ne doutes pas qu'à ton âge, on puisse encore se comporter comme lui. Quand bien même cela te paraît incompréhensible. Tout en lui est un mystère, et tu te sens obligé de lui demander :
« Pourquoi as-tu envie de me parler ? Est-ce parce que je t'ai rejeté ? Ou parce que tu ne saurais supporter la vue des hommes en costard et que cela te fait plaisir de venir les embêter ? »
Mais tu lui poses la question sans amertume, sans arrière-pensée ; il n'y a que de la curiosité dans ta voix, et tu penses qu'il saura le sentir. Que même si tu n'as beaucoup d'estime pour lui et que tu t'inquiètes d'être proche de quelqu'un qui pourrait te faire chuter de ton piédestal, tu cherches à comprendre. Cela ne te coûte rien. Comprendre comment fonctionne les autres, c'est assurer ton avenir - pour toi qui ne cherche qu'à exploiter les failles. Il est comme un sujet d'études inédit, dont tu pressens l'intérêt sans trop savoir pourquoi. Tu sais juste que cela te sera utile.
Tu ne peux pas encore admettre qu'il y a, peut-être, une part de lui qui te fascine.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-11-22, 14:02



ft. côme
&
I am alone with you inside my mind, alone // I can't see in your eyes
Tu ne te rends jamais compte que tu parles trop -oh, tu sais que ton flot de paroles est exagéré, qu'il ira jusqu'à t'étouffer un jour, mais tu dis trop. Quand on t'écoutes, tu te livres sans appel ; c'est stupide, Somnifère. Et peut-être que c'est désespéré, cette manière de t'exposer pour qu'on fasse attention. Et peut-être que c'est inné, cette façon de ne plus te cacher. Peut-être.
Tu n'as pas compris tout ce que tu as confié, Somnifère. C'est aussi ça, ton innocence -ta proportion à ne jamais regarder en arrière même quand tu devrais, même quand tu dois. T'as jamais été un gars prudent. Tu ne le deviendra pas demain non plus. Oh, sûrement que tu ne t'en rendra compte que quand il sera trop tard -quand ta bonne étoile en aura assez de veiller sur toi. La pauvre, elle doit déjà être bien fatiguée.
C'est vrai. Pauvre de toi, obligé de me supporter et de me faire confiance. Tu ris. Tu ris, parce que tu n'arrives jamais à faire grand chose d'autre, tu ris parce que tu veux pas qu'il parte et parce que tu ne veux pas le forcer à rester. Dommage pour toi, Somnifère, ce n'est pas comme si les deux étaient possibles. Alors tu ris. Pour chasser tout plus loin, sûrement.
Tu ne le regardes pas, mais tu sens ses yeux braqués sur toi. T'as l'habitude qu'on te dévisage, tu le demandes même, avec ces cellules encrées comme pour encore mieux ressortir de ta peau de fantôme. Fantôme. Ectoplasme. Insignifiant -peut-être. Peut-être pas. Parce qu'à la fin, t'es toujours là.
Et cette fois-ci, tu ne savais plus quoi dire. Peut-être que t'allais le laisser seul, comme il l'était de base. Peut-être que t'allais te lever et marcher, sans un mot. Pourquoi dire adieu quand on n'a pas dit bonjour ? Tu ne sais pas vraiment, ça te semble terriblement étrange comme sensation, à chaque fois. T'as jamais envie de partir ; et pourtant tu sais que c'est la finalité des choses. S'en aller.
Mais il te parle. Il t'enchaînes à ce banc sans même le savoir et oh, ça te convient très bien. T'as pas envie de retourner dans ton appartement miteux, t'as pas envie de voir ton frigo vide, t'as pas envie de faire la queue pour la machine à laver. T'as pas envie.
Tu ramènes tes jambes sur le banc, en tailleur -tu t'installes, somme toute. Histoire qu'il sache qu'en posant ces questions, il venait tout seul de s'obliger à rester.
Peut-être un mélange des deux ? Je sais pas. T'étais là. J'étais là. On était seuls. Il faut forcément une raison ? Et ton corps se penche en arrière, s'appuie sur le dossier de bois et de métal. J'ai envie de parler à beaucoup de monde. Alors quand je peux, j'hésite pas vraiment. Les revoilà, tes fragiles espoirs ô combien brillants, ô combien doux -ça arrondis tes angles trop aigus, Somnifère, ça allège tes manières trop fortes. Et toi, pourquoi tu m'écoutes ? Pourquoi tu me réponds ? Et peut-être que tu voulais qu'il te dise que t'étais intéressant, que c'était parce que tu valais le coup -mais oh, Somnifère. Tu sais bien que le monde n'est plus comme ça désormais.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2015-11-22, 15:45
Alors qu'il rit, tu conserves ton calme et ton sérieux. C'est ça qui vous sépare. Sa désinvolture face à sa gravité ; il te semble que, dans l'éventualité où vous continuiez à vous voir, quand bien même les choses seront amenées à évoluer, ce fait ne changera jamais. Il sera joyeux, peut-être pour cacher une peine profonde, et tu continueras de le regarder en silence, sans en être si gêné que cela. Il y a quelque chose qui t'interpelle, chez lui. Sa façon d'être, tout simplement. Il est tout ce qu'il n'est pas ; autrement dit, il possède aussi les qualités qu'il te manque, et que tu désires inconsciemment, sans même t'en rendre compte. Tel que tu le vois, il te paraît sans entraves, et tu apprécies ce fait. Même si cela te fait prendre conscience de tout ce qui ne tourne pas rond chez toi, de tous les problèmes que tu te crées par pure fierté. Ton refus de mener une vie plus humble, de tourner la page sur ton passé, t'empêche d'avancer. Tu n'as pas d'avenir, Côme, pas plus que lui. Mais lui, au moins, a l'air d'avoir le choix. Tandis que toi, tu es l'esclave de tes désirs de grandeur. Tu refuses d'obtenir moins que ce qui te semble nécessaire ; tes critères sont trop exigeants, tes références trop hautes. Tu devrais prendre exemple sur lui, Côme. Ce n'est pas si difficile que cela de le supporter, essaie de faire un effort.
Qu'est-ce qui brille dans ses yeux à lui ?
Tu ne le sais pas, mais ça t'intrigue.
C'est assez étrange. L'agacement que tu éprouvais au départ disparaît un peu, comme si tu commençais à percevoir toute la complexité de cet être qui se tient à tes côtés. Non, ce n'est peut-être pas qu'un imbécile qui aime embêter le monde. Tu le sens dans son phrasé. Ses mots hurlent, c'en est presque douloureux ; tout en lui crie cette émotion que tu avais cru deviner en lui. « On était seuls », il te met dans le même sac mais tu ne peux pas protester, parce que c'est vrai, tu es seul. Tu refuses généralement toute compagnie, par peur de te trahir. Tu ne le tolères que parce que tu n'as rien à perdre avec lui. Est-ce à dire que vous « étiez » seuls, au passé, mais que vous ne l'êtes plus ? Tu ne le sais pas encore.
Sa question te piège, t'emprisonne. Tu ne peux pas mentir, tu ne l'as jamais pu. Mais tu ne sais pas quoi lui répondre, et le silence s'installe pendant quelques instants, pesant et lourd. Tu as peur de le briser. Tu détestes te montrer honnête, tu as l'impression d'offrir ton cœur en pâture. Et tu ne le connais pas assez, cet inconnu, tu ne sais même pas comment il s'appelle. Mais tu sais qu'il a soif de ta réponse, qu'il espère que tu lui diras ce que tu t'apprêtes à lui dire. Tu ne peux pas retenir cette vérité à jamais, ou elle étouffera en toi. Combien d'entre elles sont mortes en ton sein, faute d'avoir pu sortir à temps ?
Toi aussi, tu voudrais être honnête, pour une fois.
Alors tu te lèves de ton banc, et tu te places face à lui. Tu veux qu'il te regarde. Qu'il lise la vérité dans tes yeux. Qu'il comprenne qu'il y a peut-être de nombreux moments où tu n'es pas sincère, mais que quand tu te décides à l'être, tu l'es vraiment.
« J'ai l'impression que tu m'appelles. » : confies-tu quand tu parviens à plonger tes yeux dans les siens.
Tu ne comprends pas. Il ne te comprend sans doute pas plus que toi. Mais tu es humain, tu as le droit de te montrer irrationnel. Tu n'en es pas encore au stade où tu peux le considérer comme un ami - tu le désires, cependant. Tu as comme l'intuition qu'il en sortira quelque chose de bien.
« C'est parce que tu ne m'intéresses pas que tu m'intéresses. Tu es étrange, je ne sais pas qui tu y es, mais j'aimerais bien le savoir. »
Tu t'arrêtes un instant. Tu as l'impression d'être stupide, on pourrait presque croire que tu viens de sortir quelque chose de fondamentalement important - et peut-être est-ce le cas, au fond. C'est le premier pas que toi, tu fais vers lui. Tu sais pertinemment qu'à partir de ce moment-là, tu ne pourras plus revenir en arrière. Tu ne pourras plus le rejeter, tu ne pourras prétendre qu'il est un parfait inconnu. Malgré tout, tu veux tenter l'expérience. Devenir ami avec quelqu'un que tu ne peux que mépriser, voilà qui te devrait te changer.
Tu lui tends la main.
« Je m'appelle Côme. »
Tu évites le nom de famille non par modestie - tu es très attaché à ce patronyme de Kowalski, la source de ta fierté, la preuve de ton lignage, quand bien même cet assemblage de syllabes lui est sans doute inconnu - mais parce que tu sens que ce serait superflu. Le nom importe peu ; le prénom seul suffit. Et le tien est court, et résume assez bien l'être que tu es. Tu n'as besoin de rien d'autre pour te définir.
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Somnifère
Somnifère
IS IT TOO LATE NOW TO SAY SORRY ?
2015-11-22, 19:15



ft. côme
&
Like the stars chase the sun // Over the glowing hill, I will conquer // Blood is running deep // Some things never sleep
A vrai dire, t'attends pas de réponse, Somnifère. Tu t'attends presque à ce qu'il prenne ses affaires, à ce qu'il s'en aille d'un coup -en silence, comme toi tu aurais pu le faire. Et tout aurait été terminé.
Oh, c'est étrange comme tout peut aller si vite.
Oh, c'est étrange comme on peut passer si facilement à côté de sa vie.
Tu te tapotes les doigts, remets tes cheveux en arrière, joue avec ton piercing du bout de la langue -tu t'occupes, parce que tu ne tiens jamais en place, Somnifère. T'as toujours été du genre à trop vivre, et tu sais pertinemment que tu finira comme ça -vivant, et sans aucun regret à signaler pour le moment. Mais t'aimes pas le silence -pas celui-là, en tout cas. Pas celui où il n'y a que le vent pour montrer qu'il y a de la vie, pas celui où l'air semble plus chargé et plus toxique, étouffant. Tu détestes créer toutes ces sensations dans ta tête sans le vouloir.
Il y a du mouvement -d'un coup tu peux respirer, ce n'est plus aussi anxiogène de diriger tes pupilles vers lui. Oh, que c'est étrange d'être gêné, Somnifère. Tu ne remontes pas de suite tes yeux vers les siens non, ton regard s'attarde sur les détails de sa tenue. Il est impeccable, son costume -et tu demandes ce à quoi tu t'attendais en le détaillant. C'est pas le genre de mec qui discute avec toi. C'est pas le genre de mec à donner une cigarette, ni même à partager son briquet sauf si c'est pour montrer qu'il est fait d'or et d'argent. Peut-être que tu comprends mieux ses questions maintenant -pourquoi est-ce que tu lui as parlé, Somnifère ? pourquoi est-ce que tu l'as dérangé, Alex ? pourquoi est-ce que tu dois toujours tomber sur des gars pareils ?
Oh, et puis dès le moment où tu as réussi à faire le deuil de sa présence, tu remontes le regard. Il n'est plus brillant, pas sec non plus. Neutre. D'une neutralité horripilante, de celle abusée par des choses déjà passées, de celle qui était en colère à un moment mais qui s'est tassée face à son incapacité à faire bouger les autres. Et puis il parle.
Il parle, avec ses propres mots et oh, Somnifère. Tu ne sais pas quoi répondre, pour une fois dans ta vie.
Peut-être que dans tes prunelles revit une petite lumière, peut-être que tu te dis que, finalement, tu ne vas pas passer la soirée seul ou inconfortable chez quelqu'un d'autre, peut-être que, finalement, lui aussi ne veut pas te laisser partir. Tu n'as pas vraiment compris sa remarque, tu crois. Les gens t'appellent tous -leurs sourires, leurs pleurs, leurs joies et leurs douleurs. Peut-être que tu aimes trop les gens pour passer à côté. Peut-être que pour une fois tu as réussi à faire passer ce sentiment à quelqu'un d'autre.
Il continue. Oh, il essaie de se justifier mais ça ne t'intéresse pas vraiment, pour dire vrai -peut-être est-ce parce qu'il y a cette ambiance étrange, celle où finalement plus rien n'a d'intérêt.
Tu te sens heureux, Alex.
Tu te sens heureux, et tu ne sais toujours pas quoi dire.
Il te tend la main, te dévoile son patronyme. Tu préfères toujours quand les gens te disent leur prénom plutôt que le demander. C'est comme s'il glissait une petite part d'eux-même au creux de ta main. Son nom lui va bien, d'ailleurs -Côme. Européen, sûrement -oh, tu ne sais pas vraiment, qu'importe. Il est court, sobre, élégant ; à son image.
Et puis tu souris enfin, Somnifère ; tu souris d'un sourire solaire, de ceux que toi seul sait faire. Tu lui prends la main, d'abord comme un homme pour finalement la capturer et lui apposer un baiser sur le bout des doigts -princesse, comme pour de nouveau te moquer doucement de son nom. Tu le libères en un instant -de toutes manières tu te doutes qu'il allait vite s'enfuir de ton contact-, et tu te redresses un minimum. Les mots semblent un peu faibles, à moins que ce ne soit que ta voix qui te trahit. Alex. Pour Alexíus. Tu précises rarement ton vrai prénom. Ce n'est pas que tu n'es pas fier de ton pays d'origine, c'est plus qu'il te paraît éloigné de toi, ces temps-ci ; alors à quoi bon dire une vérité qui n'en est pas totalement une. A partir de là, tu peux deviner pas mal de choses, monsieur l'intéressé. Tu repars dans ton ton léger, dans tes manières floues, un peu effacées -peut-être parce que t'es embarrassé. Sûrement. J'te propose quelque chose. On pose chacun son tour des questions. Si l'un refuse de répondre, l'autre peut sauter une question. Et revient ton âme d'enfant à travers le jeu -et l'adulte, curieux, qui se cache derrière ces excuses qui n'en sont pas. Et comme j'ai eu cette idée géniale, tu me paies une pizza.
Oui, Somnifère commence un peu à avoir faim et froid.
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white blood // côme
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