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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
FONDATEUR // CHEF DU NORD
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2016-02-02, 14:12
say, are we ever gonna stop ? hell no !
musique – Les migraines n'ont pas stoppé cette semaine. Plus les jours défilent, plus tu as l'impression qu'un clou s'enfonce dans son crâne. Tu n'en dors pas la nuit et tu en sues le jour : tu as une mine affreuse, à tel point que tu évites de passer trop de temps dans ta salle de bain. À chaque fois c'est un désastre et tu ne comptes pas remettre la faute sur le froid, tu y es habitué dans ta petite baraque isolée grossièrement au beau milieu du bidonville.
Le temps est étrangement calme ces trois derniers mois ; pas d'histoire entre gangs ni aucune trace de mouvement de la part du gouvernement, tu vas presque à dire que tu t'ennuies et quelque part, tant mieux. Tu ne veux pas songer à une quelconque guerre ou un conflit avec un autre chef, vivre sous tension n'est définitivement pas dans tes cordes et tu n'es pas prêt à envisager une telle situation.

Tu es passé voir ton médecin dans la matinée – ou tout du moins un médecin peu coûteux dans le cœur du bidonville. Tu avais eu l'impression de te retrouver devant une sorte de vieux gourou, avec sa longue barbe et sa peau crasseuse. Tu as eu des doutes quant à sa formation mais tant pis, tu n'as pas d'argent. Tu serais prêt à gober n'importe quoi du moment que tu pouvais finir de payer ton loyer – oui parce qu'en plus de vivre dans une maison pourrie, tu dois la louer. Tu t'estimes même chanceux quand tu vois certains se contenter d'un toit en vrac et une couverture, sans murs. Mangez des légumes, beaucoup de légumes, ça ira mieux t'a-t-il dit. Euh... Et des médicaments ? ce à quoi il avait répondu Pas besoin. Juste des légumes. Tu as été dubitatif – et tu l'es toujours – mais te voilà en face du rayon légumes dans le supermarché du centre commercial. Carottes, haricots, petits pois... Tu détestes ces trucs. Ton alimentation est assez enfantine et peu responsable. Tu regardes ton ventre. Heureusement que tu fais du sport, sinon tu serais gras.
Tu attrapes un concombre, un peu hésitant. Puis tu te perds dans tes pensées. Jack. Ca fait un moment que tu ne l'as pas vu. Plus d'une semaine, peut-être. Attends pourquoi je pense à lui avec un concombre dans la main ?! Le bout de tes oreilles vire au rouge immédiatement et au moment où tu t'apprêtes à reposer cette œuvre du diable, quelque chose heurte ta jambe et chute.

Tu baisses les yeux. Une gamine. Tu ne sais pas trop comment réagir mais tu imagines que si tu la laisses par terre, elle va se mettre à chialer jusqu'à en cracher ses poumons et tu vas te prendre une raclée par les parents – non merci. Tu te baisses et la ramasses – littéralement – en l'attrapant par le col de son haut, comme le ferait un chat avec son petit. Tu la remets sur pieds et tu lèves le bout de ton nez.

« Fais attention où tu vas la mioche... »

Jack.
Tiens, qu'est-ce qu'il fait l-
Attendez. Aurore ?
Tu baisses les yeux sur elle. Puis les relève sur lui, et ainsi de suite. La ressemblance est frappante quand même, maintenant que tu y penses. Ton cœur s'accélère et pUTAIN POURQUOI TU N'AS PAS REMIS CE PUTAIN DE CONCOMBRE. Tu étouffes un râle et LE REPOSES IMMEDIATEMMENT DANS LE BAC.

« ... Ah euh. Euh. »

Et si tu partais en courant ?



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Carbone
Carbone
COLONEL // PREDATOR
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2016-02-02, 19:08

HOW TO BE FATHER, STEP ONE

carbone x hannibal


Cela doit faire près de vingt minutes que j'attend qu'elle choisisse quelle sucette, d'entre la rouge et la violette, je dois lui acheter. Vraiment... Je commence à perdre patience. La vendeuse me regarde avec compassion et m'offre ce sourire qui, si la parole lui était octroyé, me dirait "je comprends mais, elle est tellement mignonne." Je soupire.

Aurore, décide toi. Il faut encore que je fasse quelques courses et j'aimerais qu'on ne rentre pas trop tard. Je me penche vers elle. Je trouve la rouge jolie, en plus elle est à la fraise. Tu aimes la fraise non ?

Elle lève le menton et me regarde de ses grandes mirettes, la moue boudeuse. Aussi tôt je me radoucis et mes lèvres s'étirent. La maligne...  Son petit nez froncé m'indique que ce choix est pour elle ce qu'est une décision politique pour un président : crucial et dur à prendre.

Violette, comme ça elle va avec tes cheveux.

Je ris, étonné qu'elle privilégie la couleur au goût. Bref. Pas question de s'attarder davantage ou de lui laisser le temps de se rétracter. Je paie et empoigne sa main libre - l'autre étant déjà promise à la friandise.

Les lampadaires s'allument un à un alors que nous empruntons une autre ruelle commerçante. Je la sens enchaîner quelques pas légers puis plus réguliers, c'est une vraie sauterelle ! Je ne la quitte pas des yeux, absorbé par son minois de poupée. Marie, c'est ton portrait craché... Sauf peut-être pour les yeux. Oui. Elle a mes yeux. C'est seulement la troisième fois que je la vois cette semaine et pourtant, j'ai l'impression qu'elle ne me quitte plus.

Auparavant, je lui accordais très peu de mon temps. Mes visites, qui ne duraient jamais plus d'une heure, se dénombraient à une ou deux tous les trois mois et encore... J'ai honte en y repensant. Tellement honte. C'est jeudi dernier, suite à cette promesse que je me suis faite de changer, que je suis allée lui rendre visite alors que cela faisait six mois que nous ne nous étions pas vus. Cette promesse... si je l'ai tenue, c'est un peu grâce à Hannibal.

Hannibal. Je rougis rien que de prononcer intérieurement son nom. Jeudi dernier, c'est également la date où je l'ai vu pour la dernière fois. Moins d'une semaine à peine s'est écoulée mais il n'y a pas eu un seul jour où son visage ne laissait mon esprit et mes rêves en paix. À vrai dire, il me manque. Je rougis de plus bel. Jack, allons !

Papa t'es comme une tomate  ! ahahah

Elle glousse et pointe mes joues de son index. Je me passe une main sur le visage en ronchonnant. Je presse un peu le pas, cherchant à fuir ma gêne au détour d'une étale ou d'une vitrine. Nous empruntons alors un nouvel embranchement et arrivons enfin à l'entrée du centre commercial.

Aurore traîne des pieds, son attention papillonnant sur tout objet assez coloré et farfelu susceptible d'attiser son intérêt. Or elle ne réclame jamais rien, ni ne se plaint, au contraire. À seulement quatre ans, je lui concède, non sans admiration, la qualité d'être raisonnable.

Quelques minutes plus tard, nous entrons dans le supermarché. Elle lève sa sucette en l'air en direction du rayon des légumes.

Papa, r'garde, y a des gougettes, c'est c'que tu voulais hein ?
On dit "courgette" Aurore. J'étouffe un petit rire moqueur face à ses sourcils froncés. Tu vas m'en repérer des rondes et pas trop grosses ?
Ouuuui !

Si je ne suis pas le plus exemplaire des pères, j'ai au moins le mérite d'être pointilleux sur l'alimentation en plus d'être bon cuisiner. Ce soir, j'a prévu de nous concocter à elle et moi un gratin de potirons et courgettes ainsi que du filet de cabillaud. J'en salive d'avance.

Je vois ma petite fée filer à toute allure droit devant elle. Soudain, elle percute un poteau et tombe. Je tique. Un poteau ? Non. J'hallucine et manque de laisser échapper un hoquet stupéfait. Hannibal... C'est Hannibal !

Je m'empresse de les rejoindre tandis qu'il relève Aurore. Lorsque j'arrive à leur hauteur, cette dernière se réfugie immédiatement entre mes jambes en balbutiant un petit Pardon Monsieur ! Je lui caresse tendrement les cheveux. « ... Ah euh. Euh. » Je reporte mon attention sur la surprise du jour. C'est quoi dans sa main, un concombre ? Je penche la tête sur le côté, intrigué... Oh non. Mes pensées se brouillent. Jack... Non !

Hannibal... Heureux de te voir...

Je sens mes joues s'empourprer à nouveau. J'ai le coeur déchaîné et les mains moites. Ce qui est un peu rassurant, c'est qu'il semble aussi perturbé que moi. Aurore entour de ses petits bras l'une de mes cuisses. Elle me rappelle à plus de sérieux. Hébété je me frotte un instant l'arrière du crâne.

C'est ma fille, Aurore... Elle est un peu étourdie, je suis désolée qu'elle t'ai percuté.

Je baisse la tête à son niveau et la pousse à s'avancer, à vaincre sa timidité.

Aurore je te présente Hannibal. Un am... Un ami de papa.

Courageuse - plus que moi d'ailleurs car j'ai encore du mal à le regarder dans les yeux - elle se dégage de mes jambes. En vraie petite lionne, elle se poste pile en face, mais surtout en dessous, de ce grand bonhomme intimident.

Bonjour Hannibal ! s'exclame t-elle avec enthousiasme.

Elle sourit, fière de sa vaillance mais retourne tout de même se coller à moi. Une main enroulant une mèche de sa tignasse blonde, l'autre toujours allouée à la sucette. Elle nous épie avec curiosité. Quelle chipie.

Hannibal... Pour une surprise, vraiment c'en est une... Mes prunelles plongent dans les siennes et je me sens plus confiant, plus calme. Il m'a vraiment manqué.

Tu vas bien ?


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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
FONDATEUR // CHEF DU NORD
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2016-02-02, 19:58
Someday, blue and downhearted You'll long to be with me right back where you started
musique – À l'instar de son vieux père, la petite dégage la joie de vivre. C'est du moins ce que tu te serais permis de penser quelques temps auparavant quand tu voyais les cernes qui avaient posé bagage sous les yeux de Jack. Mais aujourd'hui, Jack semble différent. Il est détendu, souriant, il passe un bon moment – tu le devines. C'est surprenant de le voir avec sa gamine, tu ne t'attendais certainement pas à le voir avec un jour. Tes paroles n'avaient pas fini dans l'oreille d'un sourd et tu n'as pas pu t'empêcher de sourire intérieurement. Extérieurement, tu es encore trop perturbé par la situation – et surtout par la présence d'une enfant. Tu n'as jamais su y faire. Tu ne sais pas comment t'en occuper, ni comment les consoler et encore moins comment jouer avec. La seule chose à laquelle tu es doué c'est de les mettre en colère ou de les faire pleurer – sans doute une des raisons pour lesquelles tu n'as jamais eu de progéniture avec Ellen. Tu songes bien à ne pas faire perdurer le nom de Somerset de toute manière. Tu seras le dernier de ta lignée et, quelque part, tant mieux. Ce n'est pas nécessaire de salir ce nom plus qu'il ne l'a été par ta faute. Aurore je te présente Hannibal. Un am... Un ami de papa. Tu fronces les sourcils. Il a hésité ? Vraiment ? Il aurait pu se contenter de « connaissance », franchement...
Tu ne te sens que plus mal à l'aise quand la petite s'approche de toi avec un grand sourire sur les lèvres, bonjour monsieur, s'exclame-t-elle. Si seulement tu étais un tantinet sensible, tu te serais mis à fondre. Fait est que ton amour pour les gosses est pratiquement inexistant que tu ne sais juste pas comment réagir.

« Y-Yo. »

Fais-tu, gêné.
On reviendra plus tard pour le social.

Tu reposes tes yeux sur Jack. « Ouais. Jusqu'à ce que mon médecin me dise que je fois faire une cure de légume pour soigner mes migraines. T'y crois toi, franchement ? Putain. » Tu agites un des concombres de la pile avant de le balancer de rage dans la caisse pour la seconde fois.

« Papa, papa, il a dit un gros mot. »

Kjdsifiqurzejroorezaijr.
Putain. De bordel. De merde. Tu vas devoir te tenir à carreau, tu ne tiens pas à te prendre des coups en public par ce fameux Jack pour avoir une mauvaise influence sur sa petite. Tu soupires, embêté, te grattes la nuque. « Ouais, pardon. Faut pas faire comme moi. » Tu parles à moitié dans le vide, les joues cramoisies. Fait chier. « Sinon Jack, je me demandais- »

« Il est plus grand que toi ! »

Dit-elle en te pointant du doigt.
Garde ton calme Hannibal, garde ton calme...
Mais c'est vrai qu'en y repensant, tu dépasses Jack de quelques centimètres à peine. Il doit détenir des records en terme de taille dans sa famille, alors tu supposes que pour Aurore, tu es inédit. « J'suis plus grand partout, ahah. »

Tu lances un clin d'oeil vers le père avant de pouffer de rire grossièrement. Évidemment, tu t'assures qu'il ait bien saisi le sous-entendu. Tu n'es pas très sympa, c'est vrai, de le taquiner quand sa fille est là. Elle n'a que quatre ans après tout, elle ne peut pas comprendre.

« T'as l'air en forme, Jack. C'est... Fais un effort, allez. Ca me fait plaisir. »



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COLONEL // PREDATOR
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2016-02-03, 02:19

HOW TO BE FATHER, STEP ONE

carbone x hannibal


Je souris, amusé de voir Hannibal aussi peu à l'aise face à Aurore. Il ne semble pas être très sensible aux enfants - un point que nous avons en commun. Évidement lorsqu'il s'agit de votre progéniture, c'est différent, tous les parents s'accordent à ce sujet.

Si je lui prête toujours une oreille attentive, je ne peux m'empêcher de chercher du regard les légumes répondant à mes critères. J'ai de la chance, ils sont quasi tous de la première fraîcheur. Tranquillement je remplis mon panier de courgettes, tomates et oignons. « Ouais. Jusqu'à ce que mon médecin me dise que je fois faire une cure de légume pour soigner mes migraines. T'y crois toi, franchement ? Putain. » Je me tourne vers lui, dubitatif.

Ah ? Tu as des migraines ? Fréquentes ?

Je n'ai ni le temps de réagir, ni le temps de chercher une explication à son petit manège avec le concombre, qu'Aurore me coupe la parole. Si elle ne me l'avait pas fait remarqué, le "gros mot"  se serait perdu dans les limbes de mon inattention. Évidement je fronce les sourcils et fustige Hannibal du regard. Fort heureusement pour lui, il s'excuse - même si son excuse resemble davantage à un balbutiement de gosse grondé. Aurore glousse.

En attendant, ma question demeure sans réponse, pour cause de cette brève coupure d'étique linguistique. Je soupire. Je la lui reposerais plus tard. Mes yeux examinent à nouveau les légumes et je me rends compte qu'aucun ne manque à mon panier. « Sinon Jack, je me demandais- » Je pivote et hausse un sourcil, intrigué, mais encore une fois ma petite fée - petit démon serait plus approprié - coupe court à l'intrigue.

« Il est plus grand que toi ! » Je tique, un tantinet vexé par cette réalité qui jusqu'à lors ne m'avais pas dérangé. Je suis quoi, un gamin ? Jack, ce n'est pas sérieux. « J'suis plus grand partout, ahah. » Je rougis presque instantanément et sent la colère gravir prestement mon échine. Je pourrais le tuer... Je pourrais le. Aaaah, putain ! Mes doigts se resserrent sur le panier avec force ce qui n'échappe pas à la blondinette.

Papa, tu es bien ?

Je lui tapote la tête, forçant les traits de mon sourire. Je vais bien puce ! Je bouillonne et me fais violence afin que mon envie de cogner l'hilare imbécile en face de moi ne prenne pas le dessus sur ma raison.

Puis je sens Aurore gigoter ce qui a le mérite d'attirer mon attention et de couper court à mon agitation interne. Elle tourne autour de nous en enchaînant les grimaces. Je ne peux m'empêcher de rire, elle a des airs de petit singe. Qu'elle soit louée, mon calme est de retour.

« T'as l'air en forme, Jack. C'est... Ça me fait plaisir. » Ma moue cousue de surprise ne peut mieux définir mon état quant à ses paroles. Hannibal, tu me donnes le tournis. Un sentiment fort en chaleur et tendresse m'envahit et éradique les derniers débris de ma précédente - et idiote - colère.

Merci. Tu... Tu m'as aidé à l'être.

Sans même m'en rendre compte j'engloutis les quelques pas nous séparant. Son visage, ses marques, ses cicatrices. C'est étrange, elles me semblent si familières, si rassurantes. J'avance une main sur l'une de ses joues et incline son visage de biais. Sa joue est fraîche.

Je ne t'ai pas trop abîmé la dernière fois en fin de compte.

Mes lèvres s'étirent tandis que ma main quitte à regret ce toucher - qui comme tous les autres avant lui, n'est que mélange de gêne, envie et incertitude. Ce que je n'avais pas remarqué, et le magnétisme de certaines prunelles ne sont pas hors de cause, c'est le regard malicieux qui nous dévisage du haut de ses 106cm.

Papaaa. Il peut manger avec nous ? Hein, dis ?

Je reprends mes esprits, pris au dépourvu par tant de spontanéité et ouvre la bouche pour... pour qu'aucun son ne sorte. Si je la regarde, si je fond dans ses mirettes, je ne serais pas apte à lui dire non. Du coup... Embarras oblige, je fixe un point au loin, étouffant une toux sourde.

Allllez, dis oui, dis oui ! Par manque de réaction de ma part, elle se tourne vers Hannibal, lui tirant un bout de son haut avec frénésie. T'es ok ? Papa il cuisine bien ! Il veut faire du gratin de gougettes... Tu viens ?

Là, j'ai peine à retenir mon rire,"gougettes"... Elle se retourne alors aussi sec vers moi et m'assène un regard réprobateur. Je suis grillé, je n'aurais pas du bouger d'un poil. Merde.

Confus, j'agite le panier dans le vide avant de m'adresser à l'intéressé.

Cela ne me dérange pas et puis... Tu as besoin de manger des légumes si j'ai bien compris et c'est ce que je vais faire... donc... Enfin, tu peux venir, si le souhaites.

Cela me ferait plaisir que tu manges avec nous Hannibal. Jamais je n'aurais osé lui dire cela, quand bien même je le pense.

Aurore s'excite de satisfaction et m'enlace en n'omettant pas de coller sa sucette à mon pull. Je lève les yeux au ciel avant de lui caresser le dos. Je n'arrive tout de même pas à saisir qu'est ce qui a bien pu la pousser à me demander d'inviter Hannibal - mystère que l'esprit d'un enfant ! Peut-être est-elle télépathe ? Peut-être a t-elle décrypté les souhaits de mon subconscient ? Je pouffe dans ma barbe. J'suis con putain.

Une minute à peine et déjà elle me lâche pour faire face au géant. Elle incline tant la tête vers le bas de sorte de mieux le voir que j'en ai peur qu'elle se décroche !

Tu viens hein ?

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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
FONDATEUR // CHEF DU NORD
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2016-02-03, 12:29

Someday, blue and downhearted You'll long to be with me right back where you started
musiqueMerci. Tu... Tu m'as aidé à l'être.
L'espace d'un instant tu te maudissais de l'avoir poussé à reprendre contact avec sa gamine. Tu te maudissais parce qu'il y a tant de choses que tu aimerais dire, tant de choses que tu aimerais faire mais que la pudeur face à une enfant faisait barrage. Tu serres les poings. Tu ne peux pas être si égoïste. Après tout, Jack semble heureux de la situation actuelle alors non. Non, tu ne pas penser de cette façon. Si seulement tu pouvais te gifler sans avoir l'air d'un malade mental...
Puis le contact d'une grande main contre ta joue te fait redescendre sur Terre, calmant par la même occasion ta colère passagère contre ta propre personne. Il te touche le visage et constate les dégâts, relativement discret. C'est vrai que quand tu t'es rasé ce matin, tu n'as pas vu une marque dérangeante, même la trace de tes dents sous ta lèvre avait disparu. Une chance, ceci dit. Tu lui souris doucement et tu es presque prêt à fermer les yeux pour apprécier un peu plus cette caresse maladroite. Mais très vite, il reprend ses distances tandis que toi, tu reprends tes esprits. Quelque part au fond de toi, tu t'es accoutumé à ta relation ambiguë avec lui et, peut-être même que ce n'est pas si déplaisant. Peut-être même que tu en veux un peu plus, des fois. C'est difficile de l'accepter, encore aujourd'hui mais, il faut le dire ; oui, tu t'y es habitué et tu aimes ça.
Tu n'en as pas dormi pendant quelques nuits, remuant dans ton lit sans cesse dès que des souvenirs de Jack émanaient. Tu ne philosophes pas souvent mais ces fois-là, c'est arrivé. Tu y as réfléchi et tu es plus en paix avec toi-même, quelque part. Ou tout du moins c'est ce dont tu t'es persuadé – tu n'es pas certain du résultat, rien que de l'avoir en face de toi te rend dingue.

Il peut manger avec nous ? Hein, dis ? Tu entrouvres la bouche et tu lèves un peu les mains en constatant que ta réaction est plutôt similaire à celle de Jack. Décidément... Vous n'êtes pas sorti de l'auberge.
T'es ok ? Maintenant elle s'adresse à toi. Tu restes la fixer, un peu médusé. C'est de famille d'être aussi étrange ou... ? Ton expression est embarrassée. Tu ne sais pas trop quoi répondre. Tu lèves les yeux vers le jeune père mais il semble faire la sourde oreille. Tu m'aides pas Jack, bordel. Tu tires la gueule un instant en le fusillant du regard. Ce dernier se met à rire et te répond enfin. Cela ne me dérange pas. Argh. Ton cœur se tord dans tous les sens. Pourquoi n'a-t-il pas dit non ?! Tu te pinces les lèvres et souffles. Tu viens hein ?

« C'est-à-dire que j'ai beaucoup de travail- »
« C'est quoi ton travail ? »

Euh... Ce soir je dois accessoirement rencontrer un mac qui vient offrir les services de ses prostituées pour le gang, je dois gérer deux trois affaires avec des dealers et faire les chiffres du mois dernier... Non j'peux pas sortir ça à une gamine.

« ... Non je plaisante, je. Je vais venir. »

Tu te grattes la tête, un peu embêté. Tu passes ton temps à ne rien faire et forcément il fallait que tout le travail te tombe dessus, le seul jour où tu as l'occasion de passer un moment sympa avec Jack. Et Aurore. Tu lui pinces le nez d'ailleurs. Elle couine gentiment et tu t'étonnes à sourire, amusé.
Puis tu fixes Jack.
Tu fixes Jack et tu ne sais pas pourquoi tu te sens gêné qu'il t'ait vu faire ce petit geste.Tu rougis et reprends tes airs sévères habituels.

« Bon, je vais t'aider pour les courses. »
« Moi d'abord ! »

Sans que tu puisses prononcer un mot de plus, Aurore s'est empressée de rejoindre le caisson de courgettes un peu plus loin – mais toujours dans votre champ de vision. Tu soupires de soulagement et prends appui sur le premier truc qui te tombe sous la main : forcément il fallait que ça soit une machine d'étiquetage. À peine ta main posée dessus, la chose s'est mise à parler.

Bonjour Hannibal Dae-Jung Somerset. Veuillez sélectionner votre produit.

Tu sursautes et te crispes.
Tu détestes vraiment ces trucs et tu t'en écartes plus vite que l'éclair avec une moue de dégoût. Ton attention se reporte sur Jack et ta main vient se poser sur son épaule.

« J'suis fier de toi, Jack. »

Tu n'es pas du genre à faire des compliments mais il le méritait bien, après jeudi dernier qui fut fort en émotion – au bar, tout du moins. Tu te sens satisfait : il t'a écouté et t'a fait confiance. Et pour le moment, ne semble pas le regretter. Ta main glisse le long de son dos et stagne au creux de ses reins avant de retomber contre ta cuisse – effleurant ses doigts au passage, de façon involontaire, ou peut-être pas ?

« Tu es sûr que ça ne te dérange pas ? On aura tout le temps de se voir une autre fois. Je veux pas m'imposer si elle est là... Même si... Je dois avouer que tu m'as man- »
« Voilà les gougettes ! »

Hahaha tu vas péter un câble. Quelque part, tu peux remercier Aurore. Elle t'a coupé en plein élan et tant mieux – tu ne veux pas que Jack voit cette partie de toi. Cette partie plutôt dépendante, attachée.
Tu finis par souffler et prendre le sac qu'a préparé la petite. Ca fait quand même un paquet de courgettes... Si Jack n'avait pas été à l'origine de cette fameuse cuisine, tu es certain que tu aurais refusé l'invitation.

Aurore retourne dans les pattes de son père et lui attrape la main. Tu les regardes de loin, comme un spectateur face à un film. Tu as l'impression qu'ils sont dans un autre monde et que, tout à coup, quelque chose te sépare d'eux. Ca te fait sourire, un peu tristement, certes, mais une part de toi est heureuse. Tu n'as plus de famille, seulement des amis que tu comptes sur les doigts d'une main. Tu te demandes à quoi pourrait ressembler un gamin né de ton union avec Ellen. Est-ce qu'il jouerait avec Aurore ? L'idée te semble amusante mais tu ne t'imagines décidément pas en parent. Jack tenait son rôle à merveille, en revanche, ça t'étonne presque.

« Tu le connais d'où le monsieur Hannibal papa ? »

Ok, non.
Tu ne répondras pas à cette question.
Tu fais mine de n'avoir rien entendu et tu es subitement intéressé par les carottes qui traînent par là.



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COLONEL // PREDATOR
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2016-02-03, 19:38

HOW TO BE FATHER, STEP ONE

carbone x hannibal


Une étrange et agréable sensation s'est emparée de moi depuis quelques minutes maintenant. J'essaye de comprendre pourquoi une chose aussi banale que marcher avec Hannibal et Aurore dans un supermarché sans grands discours ni sérieuse conversation... me rend si heureux.

D'un autre côté, c'est aussi drôle et un peu gênant. De quelle manière nous perçoivent les autres clients qui croisent notre chemin ? Se disent-ils, comme moi, quel improbable portrait de famille ? Je souris. Vraiment, Jack, il faut que t'arrêtes de t'nouer les pensées. Oui, mais voilà, celles-ci ne font que s'emmêler et mon sourire lui, ne fait que s'élargir.

« ... Non je plaisante, je. Je vais venir. » Un soupire de soulagement s'échappe de mes lèvres sans que je puisse en atténuer l'echo. Il vient. C'est presque trop beau. Aurore est je crois, d'un enthousiasme plus sain que moi et ne se prive pas de le faire savoir en applaudissant énergiquement. J'éclate de rire, le noeud de mes élucubrations volant alors en fumée.

Hannibal lui pince le nez, elle grommelle. Je ris davantage. Quel improbable portrait, vraiment. Le plus touchant c'est de le surprendre à rougir et de troquer ce moment d'égarement contre son habituelle mine renfrognée. Quel idiot ! Il m'arrache une larme tant m'esclaffer me secoue les tripes.

Tu n'es pas honnête Hannibal !

Je lui offre un petit clin d'oeil en cessant de me moquer et retrouve un peu plus de sérieux. « Bon, je vais t'aider pour les courses. » D'un léger signe de main vers l'avant je l'invite à exécuter sa proposition. Aurore le prend de cours et file au devant de nous.

Je nous oriente en direction de la poissonnerie, quittant le premier rayon des légumes - rayon aux engins néfastes à la santé d'Hannibal au vu de sa peur lorsqu'il passa par erreur sa main sur une étiqueteuse. Sérieusement ... Il est indécrottable.

Sa main se pose sur mon épaule, glisse. « J'suis fier de toi, Jack. » Un frisson m'électrise. Use t-il de son don ou est-ce ce putain de désir d'en vouloir toujours plus... de son toucher... Je passe un bras derrière ma tête en me concentrant sur la tête blonde qui flotte devant nous histoire de garder les pieds sur terre.

Et tandis que je l'écoute poursuivre sur sa lancée, mon coeur loupe un battement au dernier mot. À ce dernier mot que je devine, que j'espère être ce qu'il est. À ce dernier mot qu'Aurore a coupé de moitié de par sa joie impudique. Je m'avance vers elle et la débarrasse des gougettes que je balance dans le panier et lui prends une main.

Merci ma petite fée, tu as choisi les plus belles !

Elle se remet à sautiller et sa gaité me rappelle celle qui était la mienne à son âge. Un vague soubresaut nostalgique m'inonde mais n'a cependant et heureusement, pas le temps de durer. Sa question un peu singulière en est la cause.

Oh et bien...

Je remarque alors qu'Hannibal, sujet de la dite question, est non plus à nos côtés mais derrière nous. Je m'arrête et me retourne pour lui faire face, sourcils froncés, un tantinet contrarié qu'il se mette en retrait.

Tu te la joues solitaire ou quoi ?

Mon visage se radoucis à la simple vision de son air bougon tandis que nous quittons enfin le coin primeur. Aurore, incurable malicieuse, s'élance alors vers lui pour attraper l'une de ses mains et la joindre à celle qu'elle m'avait libéré. Immédiatement, je passe de blanc à rouge.

Là, comme ça tu restes pas derrière et papa est content ! s'exclame t-elle en gloussant avant de poursuivre à mon attention. Alors papa, tu m'as pas dis, tu le connais d'où ?

Vite de l'air, de l'eau. Je défais presque aussitôt l'étreinte de nos paumes et si je ris pour détendre l'atmosphère, je ris nerveusement.

Je l'ai connu au cours d'un voyage en train. Mes joues s'empourprent. Je presse le pas. Bon, dépêchons-nous de finir les courses, j'ai envie de rentrer.

Arrivés en face de la poissonnerie, je me dépêche de passer commande tout en évitant de rire aux grimaces d'Aurore ou de me noyer dans les prunelles d'Hannibal. J'suis vraiment pas aidé aujourd'hui... Jack, détends-toi, prends les choses comme elle viennent, prends les choses simplement. Sois honnête.

Mon poisson dans le panier, Aurore entre nous, j'engage la marche vers les caisses. Une petite claque mentale ne fait pas de mal - preuve étant que je me sens bien moins "brouillon".

Pour en revenir à tout à l'heure Hannibal, dis-je avec calme en poursuivant notre chemin, tu ne t'imposes pas. À vrai dire, je suis même heureux qu'on soit tombé sur toi. J'avais envie de te revoir.

Nous arrivons aux caisses, enfin ! Aurore se donne la mission de vider le panier sur le tapis roulant, émouvant par la même occasion la caissière. Il faut dire qu'elle prend la tâche très au sérieux. Elle a le chic pour m'attendrir et je la remercie d'une tape sur la tête avant d'obliquer vers Hannibal.

De plus, la dernière fois, tu as passé plus de temps dans mon lit qu'en ma compagnie, dis-je en un murmure, penché à son oreille. Au moins ce soir, nous aurons l'occasion de parler un peu plus.

Taquiner n'est pas dans mes habitudes mais lorsqu'il est là, je n'ai pus d'habitudes.

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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
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2016-02-03, 21:23

Eyes wide closed, my lips are trembling again. did he realize that when he moves my soul starts to drain all over his neck
musique – Tu te racles le fond de la gorge. Tu n'as pas spécialement envie d'expliquer la façon dont tu as pu rencontrer son père. Tu n'es pas un bon menteur et la vérité est encore trop compliquée pour une enfant de cet âge et tu es d'ailleurs étonné de la simplicité avec laquelle il a réussi à lui répondre. Pendant un voyage en train. C'est bien Jack, ça. Ton cœur se réchauffe rien qu'à y repenser. Si tu as cru perdre la vie – ou tout du moins ta liberté -, c'est avec un large sourire que tu te remémores cette soirée un peu particulière. Dès cet instant, les faits et gestes que vous partagiez étaient tout aussi étranges, sensationnellement parlant, mais Aurore n'arrange rien. Elle t'oblige à glisser ta main dans celle de Jack et tu restes le regarder avec des grands yeux sans trop savoir quoi faire – alors qu'il te suffit simplement de la lâcher et de reprendre tes distances.
À peine chassée qu'elle revient à grandes enjambées : la gêne.

J'avais envie de te revoir. Tu n'arranges rien, Jack. Vraiment rien.

Vous commencez à presser le pas, comme si vous fuyiez quelque chose, mais quoi ? Le temps qui passe ou cette tension qui vous colle à la peau ? Tu le suis, sans broncher. La fille s'empresse de verser les courses sur le tapis et tous les regards sont collés vers vous. Pourquoi les gens deviennent-ils si niais dès qu'un gamin est dans les parages ? Sérieusement. Tu as l'impression d'être une bête de cirque. Les couples gays ne sont pourtant pas un tabou à Equilibrium, alors quoi ? Loin de toi l'idée de vouloir passer pour un couple mais... Mais. Putain.

De plus, la dernière fois, tu as passé plus de temps dans mon lit qu'en ma compagnie... Te souffle-t-il discrètement. C'est quoi ça ?! Un reproche ?! Tu grommelles un moment et tu lances au tac au tac :

« Personne ne t'a obligé à partir du lit. »

Tu hausses les sourcils comme s'il s'agissait d'une évidence. Puis tu comprends la portée de tes mots. Tu vires instantanément au rouge et tu baisses la tête en espérant que Jack ne remarque rien. Mais il est si proche...

« Ce... C'est pas ce que je voulais dire. »

Peut-être que il fallait me laisser le canapé ou me garder éveiller aurait été plus convenable mais c'est trop tard. Tu as encore fais une boulette. On ne te changera jamais.
Les bips incessants de la caisse viennent de s'arrêter mais le brouhaha aux alentours, non.
Il n'est pas question pour toi de laisser Jack payer. Tu imagines qu'il est plutôt du genre à vouloir être modeste, surtout lorsqu'il s'agit d'inviter quelqu'un pour un repas. Discrètement, après avoir jeté un coup d'oeil autour de vous, tu poses ta main derrière sa cuisse et lui envoie un coup de jus assez fort pour qu'il soit surprenant et déstabilisant, mais pas douloureux. Cela te permet d'avoir quelques pas d'avance et tu profites de la surprise pour t'élancer vers la caissière. Tu sors de ta poche quelques billets verts.

« Ca va papa ? Tu fais une tête bizarre ! »

Tu ne peux pas t'empêcher de sourire, victorieux, empoignant les sacs en plastique. « C'est vrai ça... Ca va Jack ? Tu fais une tête vraiment bizarre. » Aurore te regarde avec un grand sourire, comme si elle venait de comprendre. Ca te fout un froid dans le dos. Tu espères que ce n'est que ton imagination et qu'elle n'est pas aussi machiavélique que toi.

_

Le chemin t'avait semblé interminable tant tu étais hâté de rentrer à l'appartement pour profiter de cette soirée. Tu es resté fixer la fenêtre tout le long sans oser décrocher un mot. Quand tu voyais le paysage urbain défiler, tu te voyais encore à courir sous la pluie dans ces mêmes rues jusqu'à ta salle de boxe. Tu avais les cheveux un peu plus longs à l'époque, tu les attachais avec une queue de cheval mais ton professeur de l'époque – car oui tu es passé par là, toi aussi – t'avait beaucoup tanné sur ta coupe de cheveux. Il faut dire que tu étais négligent et que ça se voyait. Mais est-ce quelque chose que tu as vraiment changé ?

Tu déposes les sacs sur le plan de travail de la cuisine. Que de souvenirs. Non, ne pas y repenser. Tu te secoues la tête.

« Crapuuuule ! »

La soirée va vraiment être mouvementée. Vous êtes quatre. Oui, tu comptes le chat comme une personne à part entière. D'ailleurs, c'est quoi ce nom ? Peu importe. Tu rejoins la petite et observe attentivement qu'elle ne fasse pas mal au chat. Bon d'accord, que le chat ne lui fasse pas mal. Elle représente une part de Jack. Si jamais elle se blesse, Jack le serait aussi. Du moins, c'est ce que tu imagines. Et tu n'as pas loupé ton coup car Crapule n'est pas très ouvert aux caresses ce soir. Tu le vois agiter sa queue et plaquer ses oreilles vers l'arrière et par réflexe, tu attrapes Aurore par son haut pour la tirer vers l'arrière – peut-être un peu brusquement – au moment où le fauve sort ses griffes pour attaquer. Tu soupires.

« Fais attention, tu aurais pu te blesser. Ce n'est pas un jouet. Tu parles doucement, tu essayes de ne pas paraître agressif. On entend bien à ta voix que tu es maladroit et que tu ne sais pas t'y prendre mais y fera-t-elle seulement attention ? Elle n'a que quatre ans. C'est le chat qui choisit quand il veut être caressé. C'est la première règle. Et tu verras qu'une fois que tu l'auras compris, ils viendront tous à toi. »

Ou tu finiras comme moi, vieux célibataire avec une quinzaine de chats.
Tu te frottes le visage, honteux comme à chaque fois que tu te dis ça. Quel cliché, sérieusement...

« Tu veux de l'aide Jack ?
Tu veux de l'aide papa ? »

… En même temps. Tu la fusilles du regard, et elle aussi. Puis un coup d'oeil plus complice accompagné d'un sourire malicieux. Dans la seconde qui suit, te voilà lancé dans la course vers Jack contre Aurore. Tu ris, elle aussi. C'est un drôle de moment.

Jusqu'à ce que tu heurtes le coin du plan de travail en arrivant dans la cuisine avec ton genou.

Ca te stoppe net dans ta course, et déclares forfait tandis que la blondinette s'est jetée contre son père. « Bon ok ok, t'as gagné. Moi je vais... Souffrir et rejoindre Crapule. »

Tu parles en te retenant de respirer. Ca te lance vraiment. T'es trop con, c'est pas possible. Tu te frottes la jambe en grimaçant et rebrousse chemin à cloche-pied sous les éclats de rire d'Aurore dans ton dos. Sale mioche... Tu souris, un peu. Heureusement que personne ne te voit.



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2016-02-03, 23:52

HOW TO BE FATHER, STEP ONE

carbone x hannibal


Le trajet de retour en voiture ne m'a pas été franchement agréable. Rien de bien méchant en soit. J'étais juste, disons, vexé, frustré ? La ruse électrique, terme très approprié, d'Hannibal pour me devancer sur le paiement à la caisse me resta en travers de la gorge. Évidement lorsque nous arrivâmes à l'apartment, c'était déjà oublié.  

Tandis que je défais les sacs de courses et débarrasse le plan de travail, Aurore et Hannibal chahutent. Je les observe du coin de l'oeil, plus étonné qu'inquiet. Je n'imaginais pas qu'Hannibal puisse faire autant d'efforts avec un enfant. Il vient tout de même de lui éviter les griffes de Crapule et Dieu sait qu'elles font mal. Même son petit conseil en approche féline est pour le moins, disons, surprenant. En résumé, il est doux avec elle. Est-ce par égard pour moi ? Oui ou non, qu'importe, cela me fait dans tous les cas plaisir - preuve étant que depuis cinq bonnes minutes je souris.

Je sors trois assiettes, des couverts et des verres avant d'enfiler un tablier. L'eau est déjà bouillante sur le feu, le poisson grille déjà dans son huile. Jack, t'es efficace ce coir, j'te félicite. Toujours est-il que je ne peux m'empêcher de me moquer de ma situation... Je suis derrière le comptoir à cuisiner, ils sont devant le comptoir à s'amuser. Je suis père d'un enfant ou de deux ?

« Tu veux de l'aide Jack ? / Tu veux de l'aide papa ? » J'écarquille les yeux, bouche bée alors que les deux monstres sont déjà lancés à mon attaque. De les voir courir côte à côte m'arrache un franc sourire. Sourire qui se transforme subitement en rire suite à la défaite cuisante d'Hannibal.

Vous êtes terribles ! Hannibal, tu vas bien ?

Je le vois s'en retourner vers le salon, penaud. Aurore, elle, se cramponne à ma chemise, lèvres en croissant de lune incurvé. T'as vu, j'ai gagné papa ! Comment lui résister, sérieusement ? Je l'attrape et la lève au dessus de moi en la faisant tournoyer quelques minutes. Elle s'esclaffe tout en faisant mine d'avoir des ailes. Lorsque je la repose, elle me remercie d'un câlin à ma cuisse.

Si tu veux m'aider, va donc mettre la table ma puce.

Sans demander son reste, elle s'exécute et part chargée des assiettes. Mes yeux se reportent sur notre invité d'honneur.

Hannibal, viens tout de même, ne reste pas dans ton coin !

Mon sourire s'étire. Il n'y coupera pas - pas la peine de se cacher derrière Crapule. Je sors une planche à découper et y dépose les courgettes, les oignons ainsi que le quart de potiron. Lorsqu'il arrive à ma hauteur, je plaque un couteau contre son torse avant de lui indiquer de l'index les légumes.

En rondelles s'il te plaît.

C'est plutôt ironique car c'est le couteau avec lequel il s'était amusé sur moi... Merde. Jack, pourquoi maintenant ? Pourquoi y repenser, maintenant !? Je rougis et me dépêche de lui tourner le dos avant qu'il ne le remarque.

Je me concentre à nouveau et il le faut bien si je ne veux pas louper ma sauce. Elle mijote dans la casserole et ses parfums de coriandre m'enivrent...  De son côté, ma chipie continue ses allers-retours, décorant la table de tout ce qu'elle trouve joli.

Papa, t'as vu Pitch ? me cri t-elle depuis le salon.

L'espace d'une minute je demeure perplexe. Pitch ? C'est quoi Pitch ? Mh... Ah, oui, sa peluche.

Sur mon lit !

Elle déguerpit la seconde suivante, me laissant reprendre le cours de mes affaires. Ma gouteuse préparation, à présent hors du feu est presque à température ambiante. J'y trempe un doigt, trop gourmand et impatient et pousse un petit soupire de satisfaction. Sauce : réussie ! Je réitère le même geste avant de me tourner vers Hannibal.

Dis moi, t'en penses quoi ?

Sans plus tarder je colle mon doigt à ses lèvres et en force l'entrée. Jack, idiot... C'est en posant mes yeux sur ces dernières que je me rends compte d'à quel point mon geste est tendancieux. Alors pourquoi je ne retire pas mon doigt... Pourquoi je me rapproche ? Pourquoi mon bassin me démange autant...

Hannibal je voud...
Papa ! Je bondis presque en arrière, tel un coupable prit sur le fait. Un rire nerveux me traverse.
Oui ?
Je peux mettre la musique de ce matin ?
Oh euh oui, vas y.

Aurore s'éclipse à nouveau et je sens mon coeur au bord de l'implosion. Hannibal je voud... Je voudrais quoi ? Je me râcle la gorge, cherchant à fuir la fin de cette phrase flottant à la surface de mes désirs. ...drais t'embrasser. Trop tard. Bien, si tu ne veux pas sombrer dans l'aliénation mon vieux Jack, tu l'admets et on en parle plus. Je soupire. Je l'admets. Mais hors de question que j'y cherche une explication !

Crapule vient alors se glisser entre mes jambes. Son contact me rassure et mon stress disparaît. Bien que restant dos à lui, je lui tends une carafe d'eau fraîchement remplie.

Mh.. Tu peux la déposer sur la table ?

Ma voix trahit un reste de gêne seulement ce n'est pas grand chose et je garde le cap. Je viens d'ailleurs de finir de mettre en place les ingrédients dans mon plat à gratin. Je m'en félicite, il est beau et appétissant.

Tandis que je l'enfourne avec précaution, la musique s'éveille. Aurore a enfin réussi à mettre le CD. J'en ris... Ce matin, elle avait mit bien plus de temps à trouver ! Les notes sont chaudes, latines. Presque automatiquement mais de manière imperceptible, je me déhanche. J'adore cette chanson et Aurore le sait, la maligne.

Aurore... J'ai honte qu'elle m'ait surprit dans une posture aussi louche avec Hannibal. Posture à laquelle il faudra bien que je chercher tôt ou tard une explication - tard, c'est préférable. Terminée la fuite Jack, terminée la lâcheté Jack !

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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
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2016-02-04, 00:45

Now wait wait wait for me Please hang around I'll see you when I fall asleep
musique – Le pire dans cette histoire, c'est que tu t'es vraiment fait mal. Tu ne fais pas le douillet d'habitude mais ce coin de meuble a été sans pitié avec ton pauvre genou. Tu tentes d'occuper ton esprit jusqu'à en oublier ta douleur en jouant avec le chat. L'espace d'un instant tu te retrouves dans ta bulle, un peu comme à la maison. Tu te sens bien tout comme tu te sens étrangement vide. C'est sans compter Jack qui finit par faire appel à toi. C'est dans un ronchonnement un peu enfantin que tu te lèves pour le rejoindre une nouvelle fois – cette fois-ci en prenant garde à tous les éventuels pièges de la pièce. Pas question d'offrir davantage de spectacle à ton hôte, tu n'es pas un clown. Et à peine viens-tu d'esquiver ce vil plan de travail qu'il te plaque un couteau contre le poitrail – tu ne t'y attendais pas, ça t'a surpris. Te voilà à devoir jouer au cuisinier. Franchement... Tu ne sais pas faire ça, toi.
Tu t'y prends maladroitement, tu sais à peine comment tenir le couteau. Tu aurais préféré que Jack soit assez fainéant pour avoir une machine, ça doit bien se trouver dans les commerces. Tu te souviens que ta mère en avait une quand tu étais plus jeune, ça change la vie – oui comme ça elle passait plus de temps derrière toi à te hurler dessus pour un oui ou pour un non (mais il fallait avouer que tu cherchais les ennuis, aussi).

Aurore fait des allers-retours sans cesse et tu te surprends à bailler. C'est fatiguant un gamin, c'est dingue.
Tu te concentres sur ta tâche, les rondelles ne sont pas très jolies. Ca te fait honte, vraiment. Puis tout à coup... Dis-moi t'en penses quoi ?

« Mh ? »

Tu te retrouves avec le doigt de Jack dans la bouche. Et c'est tout sauf involontaire. Ta tête bascule un peu vers l'arrière comme pour t'en dégager mais une autre force te rapproche de lui. Ou peut-être qu'il bouge de lui-même ? Tu n'as rien compris. Hannibal je voud... Quoi ?
Papa !

Tu ne sais pas si tu dois remercier sa fille ou au contraire regretter sa présence. Tu es déchiré entre la curiosité et l'embarras le plus total. Ton cœur bat à tout rompre et les choses ne sont jamais devenues aussi intenses avec Jack. Ce n'est pas une chute, pas une maladresse, il n'avait aucune excuse : c'était juste bizarre.
Tu ressens comme des chatouilles au niveau de ton ventre et tentes de dégager toutes les pensées impures qui tentent de corrompre ton esprit. Crapule s'en mêle, lui aussi. Jack également semble dans une lutte intérieure.

Pendant ce temps, une musique se déclenche et les rires d'Aurore disparaisse. C'est comme si vous vous retrouviez enfin à deux mais au lieu de terminer sa phrase, ton hôte t'invite à poser l'eau sur la table. Sans doute par peur ou par prudence, la petite débarque toujours au moment propice. Tu te tais, comme à chaque fois qu'une péripétie comme celle-ci se déroule. Tu empoignes la carafe et tu préfères fuir.

Mais tu t'arrêtes à seulement deux pas. Tu es devenu une bombe à retardement, quelque chose gronde en toi et ce n'est certainement pas la faim. Ou du moins pas celle-là.
Tes talons se tournent, tu poses bruyamment le récipient n'importe où – tu n'y fais même pas attention – et pousses Jack contre le mur le plus proche. Tes doigts s'emmêlent dans le col de son haut, tu tires un peu plus fort dessus quitte à déformer le tissu. Puis doucement, ton visage se rapproche du sien. Tu n'as clairement pas conscience de ce que tu es en train de faire, tu es comme... Envoûté, pris dans un mauvais sort. Ta bouche s'entrouvre, tu sens son souffle contre toi. Tu peux même ressentir la chaleur de son visage sans le toucher. Tes yeux ne se décrochent pas de lui jusqu'à ce que tes paupières se ferment et au moment où vos lèvres s'effleurent, tu te stoppes. Tu ne recules pas pour autant. Ta respiration est saccadée et l'une de tes mains longe sa mâchoire avant de s'accrocher à ses cheveux.

Tu en as envie.
Terriblement envie.
Mais le visage d'Ellen se loge dans un coin de ta tête. Le visage d'Ellen : tes chaînes. Tu passes ta langue sur tes propres lippes. Elles sont sèches.
Tu n'as aucune explication à lui fournir. Tu restes absorbé par son visage si proche. Vos nez se touchent, ça a quelque chose d'amusant, d'enfantin, mais tu ne parviens pas à sourire.

De peur qu'il t'en veuille – et te colle son poing au travers de la figure pour ne pas changer les bonnes vieilles habitudes – et avant qu'Aurore ne débarque sans crier garde, tu lui fiches la paix. Tu reprends ta carafe et la pose sur la table et, quand on parle du loup...

« Danse avec moiiii Hanni ! »

Tu tiques. Hanni ?
Tu es prêt à refuser, comme d'habitude. Mais tu as bien besoin de te changer les esprits et quoi de mieux que de regarder l'innocence d'Aurore. Tu restes un peu statique, c'est ridicule. Tu lui attrapes la main et la fait tourner sur elle-même. Tu l'emportes dans une danse un peu maladroite et finalement, tu parviens à sourire doucement. Du coin de l'oeil, tu surveilles Jack.

« Papa, vieeens ! On fait une ronde ! »

Tu lâches la petite un moment avant de retourner vers lui, difficilement. « Va t'occuper d'elle si tu veux, je surveille le repas. » Ton air est à la fois triste, frustré, et intense. Tu murmures : « Tu me rends dingue là. » Sous-entendu : vaut mieux qu'on établisse une distance de sécurité pendant quelques minutes au moins.


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2016-02-04, 02:53

HOW TO BE FATHER, STEP ONE

carbone x hannibal


J'ai chaud. Chaque centimètre de ma peau brûle, chaque poil s'y trouvant s'élève. Tous mes muscles sont tendus. J'ai chaud. Mon coeur dégorge, ma respiration est chaotique. J'ai tellement chaud. Le mur froid n'y fait rien, la musique n'y fait rien, Aurore à quelques mètres n'y fait rien.

Hannibal... Je suis happé par ses yeux, ses lèvres qui frôlent les miennes, nos nez qui se touchent. Son souffle se perd dans ma gorge. Je ne pense plus, quand bien même je le souhaiterais, je ne pourrais pas. C'en est de même pour mon corps. Il ne bouge pas. Je suis paralysé. Plus... Je veux plus...

Il me libère si vite que j'en perds un instant mes moyens. Je me laisse glisser jusqu'au sol et lève les yeux vers le plafond. Mes mains se posent sur mon buste et je peux alors sentir les battements qui le déchirent avec force. Hannibal... Il faut que je me calme. Je me laisse trente secondes, une minute, une minute et demie...

Doucement je me relève - mais doucement n'est pas suffisant. J'ouvre le robinet et passe discrètement mon visage sous l'eau froide. Elle m'extirpe de cet état de transe. Je soupire. La musique me parvient à nouveau. Mes pensées également...

J'ai besoin d'une cigarette mais je ne peux pas, Aurore est là. Cela me frustre. Ah putain... Fais chier ! Je frotte mon menton d'une main et me surprends à le trouver trop lisse - ah oui, c'est vrai, je me suis rasé ce matin. Le fumet du gratin s'échappe alors du four et c'est avec inquiétude que je vérifie sa cuisson. Fort heureusement, il n'est pas carbonisé.

Peu à peu, je me sens redevenir moi-même sans que cette sensation bizarre ne me quitte pour autant. Quoique je fasse à présent, elle est là. Elle attend, pareille à un fauve tapit dans l'ombre à l'affût de sa proie.

« Papa, vieeens ! On fait une ronde ! » Je n'avais même pas remarqué qu'ils avaient dansé. J'inspire une grande bouffée d'air et sourit à leur adresse. Hannibal semble aussi décontenancé que moi et cela m'apaise davantage de le constater. L'instant d'après, il revient vers moi et instinctivement je fais un pas en arrière. Non pas que j'ai peur, non pas que je le fuis. Alors quoi ? Je ne sais pas.

Sa voix est un peu cassée, un peu bizarre. Premièrement, ll me demande d'aller la rejoindre ce qui n'est pas une mauvaise idée. Deuxièmement : il m'achève. « Tu me rends dingue là. » Je n'arrive même plus à rougir et ce n'est pas faute d'avoir le feu aux joues, non, au corps. Je me fais violence pour ne pas l'attraper et terminer ce qu'il a commencé. Et putain, ça me fait mal. J'en ai les tripes engourdies et le ventre noué.

Je n'ai rien à lui répondre qu'un regard d'une même intensité que le sien. J'ai compris le message et il est sage. Je m'éloigne donc et vais retrouver Aurore pour débuter une valse plutôt grotesque. Mes lippes se dérident avec plus d'insouciance. Elle a de l'énergie à revendre et je me sens les jambes d'un vieillard.

Papa au fait, le dessert c'est quoi ?

La chanson se termine et une autre commence. Ma petite fée s'arrête et me joue la carte du sourire en croissant de lune. Je reprend mon souffle avec peine. Vraiment, j'suis trop vieux pour ça.

Crème de chocolat ! Ça te va ?
Oh ouuui ! Mamie dit que c'était le préféré de maman en plus !

Au lieu de répondre, je lui caresse ses cheveux blonds, un peu déstabilisé par ses paroles. Aussi inopinément que la pluie peut tomber, le rire de Marie jaillit du puit de mes souvenirs. Il résonne en moi et son visage se dessine trait après trait. Jack, un cinéma, ça te dis ?

Je délaisse Aurore pour me servir un verre d'eau à table. Marie. Pourquoi ai-je eu ce souvenir précisément ? Je ne sais pas. La mémoire est définissable en un seul mot après tout - mystère. Je remarque alors que cela fait un moment que je n'ai pas pensé à elle et c'est un choc. Je culpabilise. Avant, je m'infligeais son visage tous les jours, toutes les heures... Une manière assez cruelle pour me punir de l'avoir perdu. Avant, oui.

Je regarde Hannibal. Comment, en si peu de temps, est-il parvenu à me changer ? Je tique. Je m'en veux de ne pas souffrir. Idiot pas vrai ? Mais souffrir me rattache à Marie. Je ferme les yeux. J'entends Aurore pouffer, je rouvre les yeux. Elle est aux prises avec Crapule et tente de le faire danser. Je ris - si soudainement que je me surprends tout seul. Ce n'est plus la souffrance. C'est elle qui me rattache à Marie. Libère toi Jack.

La minute qui suit, je m'en retourne à la cuisine et sort le gratin du four. Vraiment, une claque mentale fait du bien ! Tout en l'amenant à table, je donne un léger coup de coude à Hannibal au passage.

Tu peux chopper la bouteille de vin à droite du frigidaire ? Et le tire bouchon dans le tiroir en dessous de l'évier.

Je pose le plat à table et m'en retourne une seconde fois pour chercher les accompagnements.

Aurore c'est prêt, viens manger !

Guillerette elle arrive et prend place à un bout. Crapule semble s'être enfin habitué à elle - ce vieux ronchon à puces - car il se couche aux pieds de sa chaise.

Voilà, comme ça je suis entre papa et Hanni ! Crapule il peut v'nir sur mes genoux ? Han ça sent booon !

Elle gigote, impatiente de voir son assiette garnie. Un éclat de soleil ne ferait pas plus de lumière qu'elle, c'est impressionnant. Je souris, attendris et m'assois à mon tour.

Non, Crapule reste là ou il est, dis-je calmement tout en la servant d'une grosse cuillerée de gratin.

Je pose mes yeux sur Hannibal et le sers à son tour avant de m'attaquer à la bouteille. Le bouchon vole dans les airs, je remplis nos verres. Je me sens différent. Je ne le regarde plus comme je le regardais avant. Je ne le considère plus comme je le considérais avant. Il n'est pas un ami, il n'est pas un ennemi, il n'est pas une connaissance. Quel terme conviendrait ? Je ne sais pas. Ce que je sais et j'ai du mal à me le justifier, c'est que je le désire.

Hanni, t'as une chérie ? interroge niaisement et sans crier gare le petit démon.

Aurore ou l'art de mettre les pieds dans l'plat. J'aurais dû lui dire pour Ellen ? Non... Enfin peut-être. Je ne suis pas sûr... Être père, c'est franchement compliqué.


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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
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2016-02-04, 11:35

But suddenly I feel the shining sun Before I know it This dream was all gone
musique – Tes yeux ne lâchent pas le four. Tu glisses tes mains dans tes poches et tu te perds dans tes pensées ; tu en avais bien besoin, pour tout avouer. Ton cerveau est en ébullition depuis tout à l'heure et rester auprès d'Aurore n'était définitivement pas une bonne idée dans l'état dans lequel tu te trouves. Ca te rend facilement irritable car tu n'as aucun contrôle sur toi. Absolument aucun. Tu te pinces les lèvres et prends une grande respiration avant de te frotter frénétiquement le visage. Tu n'as pas envie de songer tu ne sais pas ce qui t'a pris alors que, si, tu le sais. Tu avais clairement envie de l'embrasser. Mais t'es pas gay. Non, tu le sais ça. Alors quoi ? Qu'est-ce que c'est que tout ce bordel ? Te l'avouer est une chose mais tu es effrayé à l'idée de passer un l'acte un jour ou l'autre car plus les minutes auprès de Jack défilent, plus te retenir devient ardu. Puis lorsqu'il revient vers toi, tu sursautes, extirpé de ton entretien avec ta conscience. Ton cœur fait un bond violent dans ton poitrail au moment où il ouvre la bouche et te cogne le coude mais rien ne se passe. Les choses redeviennent comme elles étaient. Tu restes planté comme un idiot, perdu. Tant pis, songes-tu. C'est mieux ainsi.
Tu attrapes la bouteille et le tire-bouchon et rejoins la petite famille à table. Et c'est face à face avec Jack que tu vas devoir profiter du repas. Tu ne veux même pas avoir à le regarder, mais lui le fait. Merde arrête de me fixer quoi... Tout à coup le coin de la table devient très passionnant. Jusqu'à ce que le son d'un verre qui se rempli attise ton regard. Etait-ce vraiment une bonne idée pour toi de boire ? Argh.
Tant pis.
Tu apportes le vin à tes lèvres. « Cheers. »

Et à peine viens-tu de laisser couler le liquide contre ta langue que Aurore débarque de nulle part. Hanni, t'as une chérie ? Tu manques de tout recracher et ça se voit. Elle se met à rigoler et tu essuies ta bouche en tentant de ne pas avaler de travers. Putain, sérieux quoi.

« Euh. Non. »

Tu tentes de vite chasser les souvenirs d'Ellen te ta tête. Ce n'est pas le moment d'être nostalgique.

« Nul ! Alors t'es amoureux ?! »

Tu fronces les sourcils. Amoureux, toi ? De qui, franchement ? « Non plus. » Lâches-tu. Aurore semble mécontente de la réponse et tire la moue. Puis son sourire revient, cette fois-ci un peu plus moqueur. « Menteur ! Hein ? Je t'ai vu rougir avec papa tout à l'heure ! Tu parlais d'elle hein ? » Ton cœur s'arrête et tu finis par accepter de regarder Jack un moment, un peu paniqué. Qu'est-ce qu'elle avait pu voir ? Tu espères qu'Aurore ne finirait jamais dans la police, auquel cas les gangsters de la future génération n'auront qu'à bien se tenir... En tout cas, toi, tu trouves ça flippant. « Dis-moi dans l'oreille c'est qui ! » Elle tire sur la manche de son père.
Puis tu rougis, encore. « AH ! » Elle te pointe du doigt. Tu fais un léger bond en arrière et tu te caches derrière ta main. « Non c'est. C'est le vin qui rend la peau rouge... » Mais bien sûr... Tu t'attaques à la nourriture le plus vite possible. Et... Wah. C'est vraiment bon. Tu ne l'imaginais pas cordon bleu, même si tu avais pu goûter à la sauce en avant première et- Non. Non, pas ce souvenir.

« ... C'est très bon. »

Tu ne mentionnes même pas son nom. C'est comme si tu étais en train de parler à ta propre conscience. Tu n'arrives plus à lui faire face, la situation devient vraiment tendue. Tu espères qu'il parvienne à briser la glace, Jack est sans doute plus doué que toi pour ça.

« Oui crô bon ! On peut jouer à un jeu ? Papa ferme les yeux ! Hanni donne moi un objet et papa va devoir deviner ! »

Tu ne comprends pas tout de suite ce qu'elle cherche à faire et en voyant son air insistant, tu finis par te plier à ses désirs et ses ordres. Tu regardes autour de toi mais aucun des objets ne semblent t'inspirer. Il doit les connaître par cœur... Ah. Tu as trouvé.
Bien caché derrière tes vêtements, tu te défais d'un collier pour le moins particulier : un dog tag. Les deux plaques en métaux scintillent en se heurtant et tu les tends à la petite, qui elle-même les offre à son père. Tu n'oses jamais montrer ce bijou, il est glauque. Sur les plaques, on peut y lire ton nom entier gravé, ta date de naissance, ton groupe sanguin et plein de petites informations purement identitaires. Tu les portes au cas-où un malheur arriverait et... Que ton corps ne soit plus identifiable. Tu as un testament qui traîne quelque part chez toi adressé à tes proches et ta famille ; tout ce que tu avais sur le cœur qui reposait. Devrais-tu y ajouter le nom de Jack ? Tu ne sais pas.

« Alooooors ? »


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Carbone
Carbone
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2016-02-04, 15:22

HOW TO BE FATHER, STEP ONE

carbone x hannibal


Je trinque à la suite d'Hannibal et Aurore termine ce petit geste symbolique en levant son verre de sirop. Drôle de repas de famille... Plus j'y pense, plus ma gorge s'engonce de perles d'émotions. Je deviens quoi ? Une grand-mère ? Non mais Jack, ressaisis-toi bon sang.

Sans trop oser regarder ni l'un, ni l'autre, je porte toute mon attention à mon assiette et les allers-retours de ma fourchette entre celle-ci et ma bouche. Évidement je les écoute et non sans une certaine inquiétude de voir la chipie outrepasser les limites. Je crois que j'aurais dû lui dire pour Ellen en fin de compte. Cela nous aurait évité ce petit désagrément... Surtout qu'elle est tenace Aurore, une vraie tique !

J'avoue être légèrement amusé par la scène et fais au mieux pour cacher l'esquisse d'un sourire. Hannibal, amoureux ? De qui, franchement ? J'avale une gorgée de vin en songeant à quelle genre de femme réussirait à faire à nouveau battre son coeur. Il faudrait qu'elle ait du répondant et de la patience assurément. Bizarre...Je me sens bizarre. Au final, y songer me déplaît, mieux vaut que j'arrête là. « Je t'ai vu rougir avec papa tout à l'heure ! Tu parlais d'elle hein ? » Je manque de m'étouffer.

Elle vient de me tirer de mes pensées si violemment que j'en ai du mal à réfléchir. Je regarde en face de moi, supplique d'un appel à l'aide dans le regard. Hannibal, dis quelque chose ! Trop tard, Aurore s'en prend à ma manche et je sais que ce n'est pas pour réclamer plus à manger. « Dis-moi dans l'oreille c'est qui ! » J'inspire profondément et cherche une excuse plausible. Pas la peine... Autant jouer la malice et m'amuser un peu.

Elle s'appelle Carbone, mais chut c'est secret.

Très peu de personnes connaissent mon nom de code et ma fille n'en fait, c'est là l'avantage, pas partie. Soudain, je tique -  pourquoi je n'ai pas cité un nom au hasard ? Ahh et merde, je n'veux pas le savoir ! Au moins à présent, la petite diablesse semble satisfaite et calmée. Pointer du doigt Hannibal avec victoire n'est par contre, pas très malin. Je glousse à l'écoute de sa piètre excuse. Le vin ? Bien sûr...

Je reprends la dégustation de mon plat, plus tranquille. « ... C'est très bon. » Je lève les yeux à sa rencontre et sourit, flatté.  Il semble un peu absent... À croire qu'il est également habité par cette sensation étrange - cette sensation qui ne me quitte plus. Jack, réagis, crève l'abcès. Pas le temps. « Oui crô bon ! On peut jouer à un jeu ? Papa ferme les yeux ! Hanni donne moi un objet et papa va devoir deviner ! » Aurore est plus rapide...

D'un soupire je cède à son désir et ferme les yeux en m'adossant plus confortablement à ma chaise. J'entends quelques cliquetis et la minute suivante, elle dépose un objet plutôt léger dans mes mains. Je le touche et examine toutes ses coutures. Un collier assurément. Il est froid, métallique, rectangulaire... Je crois deviner quel est son genre. Dans l'armée, il est plutôt courant. « Alooooors ? »

À l'aveuglette, je pose l'objet sur la table. Une plaque identitaire, je crois ?

Je rouvre les yeux sans vraiment attendre qu'Aurore ne me le permette. Je n'ai pas besoin de lire les inscriptions gravées sur son métal pour connaître l'identité de son possesseur.

Hannibal... Alors que mon verre m'offre la dernière goutte d'alcool, mes prunelles cherchent les siennes. Ce genre de collier a triste réputation puisqu'il ne sert son hôte que si celui-ci décède. Je me demande quelles sont ses relations avec sa famille... Non Jack, si tu le regardes ainsi, tu vas te noyer !

Immédiatement j'en reviens à mon assiette et mon verre, tous deux vides. Je soupire. Sans me faire prier je me ressers du vin et m'étire longuement les jambes. De manière presque volage, elles touchent celles d'Hannibal. Tant bien que mal je m'oblige à garder l'entièreté de mon calme, histoire de ne pas rougir. Pour autant, je ne démêle pas mes jambes des siennes. Jack, la sensation bizarre augmente. Jack, fais gaffe...

Papaaaa, donne moi un truc à toi maintenant ! Hanni, ferme les yeux hein !

Je réfléchis. Seulement j'ai du mal. Beaucoup de mal... Putain mais pourquoi je démêle pas nos jambes ? Jack, oh, reste zen !

Mh... Tiens, prends ça.

Aurore me regarde, un peu perplexe. C'est que je viens de lui donner mon paquet de cigarette, froissé et quasi décharné. Jack, mauvais père ! Encore une fois, je soupire...

Et cette foutue sensation qui me la joue guerrière s'en va t-en guerre. J'ai de plus en plus de difficultés à faire taire mes envies - elles me laminent presque l'esprit. Il suffit que je le regarde pour cela. Alors je fuis. Or fuir une personne que vous touchez et qui se tient pile en face de vous, c'est galère. Et merde ce que je donnerais pas pour me lever et le plaquer contre le mur. Merde, merde, merde ! J'veux que ces fourmilles que j'ai dans le ventre dégagent ! Bordel !

Aurore. Pense à Aurore. Elle rit et son rire me rappelle le son d'un grelot. Concentre toi d'ssus Jack.

Oh et, on fait un cache-cache après, hein ? Avant le dessert, comme ça après on a de nouveau faim !

Je me frotte le visage d'une main. Aurore... Mon phare dans la nuit, mon port d'attache - mon foutu petit démon. Je grommelle, peu sûr que l'idée soit judicieuse. Petite réflexion... Au moins toute notre attention à lui, comme à moi, se porterait sur elle...

Si Hannibal est d'accord.


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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
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2016-02-04, 15:51

But suddenly I feel the shining sun Before I know it This dream was all gone
musique – Bingo. Jack est l'heureux gagnant de ce jeu d'une simplicité hallucinante. Tu supposes que les enfants ont encore beaucoup de choses à découvrir et qu'Aurore n'aurait jamais trouvé le nom de plaque identitaire ou « dog tag » pour désigner ce qu'elle avait dans les mains. Mais visiblement, le fait de vous regarder jouer l'amuse. Tant mieux, après tout. Il y a des gamins constamment insatisfait et il faut croire qu'elle n'en fait pas partie. Tu remets la faute sur l'absentéisme de Jack depuis sa naissance ; elle se contente de ces modestes moments, et tant mieux.
Puis enfin, c'est à ton tour de jouer. Au moment où tes paupières se ferment, tu sens quelque chose de chaud effleurer ta jambe. Tu tiques avant de réaliser que ce n'est rien d'autre que celle de Jack.
Que ce n'est rien d'autre que celle de Jack. Tu dis ça comme si ça n'avait aucune importance. Tu aurais aimé que ça soit le cas, vraiment. Tes lèvres tremblent un moment et tu n'oses pas bouger de peur de tout empirer. Et ça ne te dérange pas tant que ça.

L'objet vient jusqu'à toi. Tu le tâtes maladroitement. C'est fin, abîmé. On dirait du carton. C'est carré. Une boîte ? Boîte de quoi ? Ca vient de Jack, qu'est-ce que ça peut bien être.
Tu rapproches le machin de ton visage et l'odeur qui s'en dégage est vraiment immonde. Tu grimaces. Ah, ça y est.

« ... Cigarettes. »

Tu tires la langue de dégoût avant de rendre le tout à son propriétaire. Il faut vraiment qu'il fasse quelque chose pour sa dépendance à la clope, l'heure est grave.
Tu restes un peu mou, un peu silencieux, reprenant ton repas. La seule à sourire à grandes dents, c'est Aurore. Tu la vois gigoter à côté de toi en secouant ses jambes sous la table et elle meuble la conversation. Chose qui t'amuse intérieurement car, un peu plus tôt, c'est Jack qui voulait discuter avec toi. On fait un cache-cache après, hein ? Visiblement ils attendent ton accord.

« Très bien. »

Soupires-tu avec un sourire à la fois fatigué et enjoué.

« Ok, bon je vais compter jusqu'à 50. »

A trente-quatre ans, tu n'es pas certain d'avoir la souplesse d'un enfant, surtout dans un tel appartement. Et puis tu préfères laisser Jack avec Aurore pour ce tour-ci, ça risque d'être amusant. Tu rêves de le voir tordu en deux en regrettant amèrement d'avoir regretté ce jeu. Rien qu'à y penser, tu pouffes.

« Un... Deux... »

Tu fermes les yeux et croises les bras. Tu entends les chaises glisser sur le sol et les pas accélérer avant de disparaître au loins.

« [...] Cinquante. Ok j'espère que vous êtes très bien cachés. »

Tu soupires – encore – et te lèves. Les lieux sont soudainement bien calmes.
Tu commences à faire le tour des différentes pièces en commençant par le salon, autour du canapé et derrière les quelques meubles présents. Ce n'est pas bien grand, la partie sera courte. Tu te diriges vers le couloir de l'entrée et fait glisser la porte du placard.

« Trouvé, Jack. »

À vrai dire, vu sa taille et sa carrure, il ne pouvait pas vraiment aller ailleurs. Tu murmures :

« On peut parler vite fait ? »

Tu reposes ton bras contre l'encadrement du placard et t'approches de lui. Il fait plus sombre ici, mais tu devines ses yeux verts dans cette obscurité et son visage.

« À quoi tu joues ? »

Ou plutôt à quoi on joue ? Car tu es tout aussi coupable que lui. Mais tu as besoin de réponses, là, tout de suite. Ca te hante, ça t'obsède. Tu n'arrives plus à penser pleinement depuis ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Tu veux juste savoir si c'est seulement dans ta tête ou.. Si tout ça est partagé.
Tu tends ta main vers lui, elle flotte dans le vide et se fige lorsqu'un bruit retentit depuis la chambre. Aurore a dû s'agiter, mais ça a eu le mérite de te sortir de tes pensées.

« ... Bon, laisse, allons la chercher. »

Est-ce que tu veux vraiment savoir, après tout ? N'est-ce pas mieux de s'ignorer ? Tu es vraiment perdu.
Tu attrapes Jack par le poignet et l'emmène avec toi jusqu'à la chambre. Maintenant, il ne reste plus qu'à trouver Aurore. Peut-être qu'elle n'est même pas là, après tout. Tu ignores si ton intuition est toujours aussi mauvaise alors...

« Fais attention Aurore, je vais te trouver. »

Tu te baisses d'un coup et soulève le drap du lit. Mais rien sous celui-ci. Merde. Dans le placard ? Tu l'ouvres. Non plus. Derrière le rideau ? Non. Et derrière ce meuble ? Toujours pas.

« J'aurais juré avoir entendu un truc pourtant... »

Souffles-tu.


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2016-02-04, 18:00

YOU BELONG TO MY DESIRES

carbone x hannibal


Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il refuse de jouer à cache-cache. Il tient sans doute autant que moi à se changer les idées et plus généralement, à faire plaisir à Aurore... Celle-ci est redoutable à ce jeu, comme à tous les jeux d'ailleurs. Je suis persuadé qu'elle a su trouver la meilleur cachette contrairement à moi. En même temps c'est plutôt difficile vu ma taille et mon manque d'imagination.

C'est donc dans le placard du couloir que je me trouve. Si il est un peu étroit, il a le luxe d'être dans l'obscurité et j'aime l'obscurité. Je l'aime car je m'y sens bien, coupé du monde, coupé du visible. J'ai presque l'impression de fondre avec le décors. Enfin un peu de paix. « Trouvé, Jack. » Le mince filet de lumière suffit à me gifler la rétine. Hannibal. Il est là, face à moi et bien évidement, le flux de mes pensées reprend ainsi que mon étrange sensation. « On peut parler vite fait ? »

Je me redresse et m'avance un peu plus à la lumière. Sans piper mot je le regarde et l'invite à poursuivre. « À quoi tu joues ? » Je fronce les sourcils, presque vexé d'être mis devant le fait accompli. Je ? Il oui ! Non... Nous.

Je le sens bouger mais je ne distingue pas son geste. C'est alors qu'un bruit nous parvient de ma chambre, ou du moins, de l'autre bout de mon appartement. Je soupire, presque soulagé de ne pas avoir à répondre à Hannibal.

Tandis qu'il m'entraîne à sa suite par le poignet, je me surprends à être excessivement docile. Je pourrais très bien me dégager et prétexter avoir entendu du bruit dans une autre pièce. Au lieu de cela, je le suis, je songe. Je songe à ce que j'aurais pu lui répondre. Je ne sais pas. C'est flou, c'est brouillon. J'ai admis le désirer. J'ai admis vouloir plus qu'un toucher. Je ne reviens pas là dessus. Alors quoi ? J'ai peur ? Je crois. Oui... J'en suis sûr même. J'ai peur de ce que je peux et veux faire. J'ai peur d'être le seul dans cet état. Mais tout à l'heure il... Ah Jack putain, t'es trop con. Fais chier !

« J'aurais juré avoir entendu un truc pourtant... » Je sors de ma léthargie. Nous sommes dans ma chambre. Je ne l'avais pas remarqué. Aurore ne s'y cache apparement pas. Je ravale ma salive, soudain envahi par la colère. Est-ce une ruse ? L'a t-il fait exprès ? Non. Je le sais. Pourtant je lui en veux. Je lui en veux car cette sensation fauve me pousse à bout. Je lui en veux car il m'a pris au piège. Je lui en veux car nous sommes seuls.

Je n'aime pas les hommes.

Pas possible. Ai-je vraiment dit cela ? Aussi crument, aussi sèchement ? C'est vrai, je n'aime pas les hommes. Or le lui dire est stupide car c'est une excuse, c'est une tentative de fuite. Jack, ne sois pas lâche. Hannibal est un homme mais Hannibal est différent...

Mes tempes me martèlent, mon coeur fait la guerre à mes côtes. Je tremble. Aurore ne rentre pas, Aurore ne se manifeste pas. Jack, tu ne peux pas fuir, tu ne peux pas te sauver.

Plus la peine de me résonner, plus la peine de réfléchir. Cette sensation latente que je redoutais tant finit par triompher. Je le pousse violemment d'un coup de pied contre le mur le plus proche. Le fracas est lourd. Je veux lui faire mal.

Ma voix est rauque, presque teint d'une animalité primaire.

Tu me fais chier.

Je ne veux pas qu'il s'estime victime d'une farce, d'une moquerie ou d'un autre de nos jeux. Je me dresse face à lui et engloutis son ombre de la mienne. Mon désir gronde. Il me rend agressif. Je me saisis de son col et le tire vers le haut. Son visage touche le mien, reliés par nos souffles, par nos fronts. La tension qui me dominait éclate.

Ses yeux, j'y plonge. Ses lèvres... j'y écrase les miennes. À cet instant précis, une chaleur électrique traverse par spasmes effrénés chacun de mes muscles. Je veux plus. Mes mains tombent de son col et se perdent aux pans de sa nuque. Je veux plus. Mes lèvres s'ouvrent, un soupire s'en échappe et décède dans sa gorge. Je brûle. Ma langue cherche la sienne. Un goût de vin, un goût de feu. Leur ballet est une fièvre. À son contact, je deviens liquide. Je veux plus... Mais je ne peux pas.

Je me sépare de sa chaleur et le faire est une souffrance. Un instant, un bref instant, je reste à quelques centimètres de son visage. Un instant durant lequel ma respiration regagne avec peine un juste équilibre. Un instant durant lequel je souhaite mourir dans ses prunelles. Tu me rends dingue, m'avait-il dit...

Hannibal, c'est toi qui me rends dingue.

Je recule de quelques pas et passe une main sur mon visage. J'ai le coeur encore aux aboies et mon entre-jambe me gêne. Jack, respire, calme toi... Pense à Aurore. Près d'une minute je reste immobile, concentré sur chacune de mes inspirations et expirations.

Mes mains cessent tout doucement de trembler. Je le regarde, incertain et encore embué par ce désir de le posséder tout entier.

Sortons... Allons chercher Aurore et... et nous irons manger le dessert.

Je ne sais même plus quoi dire ni quoi faire. Existe t-il des discours préparés à l'avance pour ce genre de situation ? Si oui, j'en aimerais une copie. Lentement je sors de la chambre mais prends garde à ce qu'Hannibal me suive. Au fond de moi, la peur demeure. La peur qu'il m'en veuille, la peur qu'il déguerpisse, qu'il m'abandonne.

Aurore, attention, on arrive !

Calme toi Jack, calme toi. S'il s'enfuyait, je crois que j'en mourrais.

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Hannibal D-J Somerset
Hannibal D-J Somerset
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2016-02-04, 19:52

Baby would you like to spend the night the whole night and maybe if you play it right you can be all mine
musiqueJe n'aime pas les hommes.
Tu lèves la tête vers lui. Pourquoi dit-il ça ? Tu t'en fiches. Ce n'est pas ton problème. Toi non plus, tu n'aimes pas ça. Mais pourquoi ça t'serre le cœur comme ça ? Pourquoi- Tu me fais chier. Ton dos s'est fracassé contre le mur. Tu es un peu sonné et tu le regardes, médusé. Qu'est-ce qui fait le plus mal, Hannibal ? Le coup de pied ou les mots ?
T'as bien ta petite idée là-dessus.
Tu as envie de partir. Tu as envie de le cogner et de claquer la porte derrière toi. Tu es en colère et tu es à la fois effrayé. Son ombre te dévore et tu te sens ridiculement petit. Les centimètres ne comptent plus. Il te pèse avec son regard et ça te suffit pour que tu veuilles te rétracter. Tu t'es arrêté de respirer et tu découvres ce même visage qu'il avait pris lors de votre première rencontre. Un visage que tu aimes et que tu n'aimes pas. Que va-t-il faire ? Te mettre dehors ? T'insulter ? Joue-t-il vraiment à un jeu ?

Non.
Il t'embrasse.

Il t'embrasse et tu écarquilles les yeux, surpris pas son geste. Un geste que tu ne faisais qu'attendre depuis... Depuis bien longtemps ? Ton souffle s'accélère, ses mains parcourent ta nuque, tu t'éprends de la saveur de ses lèvres, tu l'accompagnes dans cette danse endiablée et surtout : tu perds le contrôle. L'adrénaline, l'excitation, l'embarras. Tout se mélange dans ton corps. Tu es prêt à exploser dans les secondes à venir.
Lorsqu'il s'arrête, tu te sens orphelin de lui, de son baiser. Tu en veux encore.
Tu en veux plus.

Hannibal, c'est toi qui me rends dingue.
C'était donc ça, depuis le début ? Si seulement tu n'étais pas encore sous le choc des événements, tu aurais rigolé. Mais tu ne peux rien faire. Tu restes contre le mur, les mains crispées.
Tu n'en crois pas tes yeux. Tu n'en crois pas tes lèvres. Jack a vraiment fait ça ? Tu as vraiment accepté ? Que s'est-il passé ?

Tu as envie de l'appeler, qu'il ne te tourne pas le dos, mais pour lui dire quoi ? Tu es bouche-bée. Tu n'as rien à rétorquer, tu n'as aucune défense ni aucune explication à fournir. Jack reprend le jeu et tu imagines bien qu'il va être plus difficile que vous ne le pensiez pour tous les deux. Mais tu ne peux pas le laisser s'échapper comme ça. Tu veux... des réponses. Tu veux... des raisons. Tu veux... des explications.
Mais, surtout ; tu le veux lui.

Ton corps bouge de lui même, ta main presse son bras avec hargne et tu le ramènes vers toi, dans la chambre. Tu fermes la porte d'un coup et le pousse contre cette dernière tandis que tu viens plaquer ses poignets au dessus de sa tête, contre la paroi. C'est sans hésiter que tu reprends ce qu'il avait commencé. C'est un baiser plutôt sauvage, qui découle de toute la tension accumulée. Tu pinces sa lèvre entre tes dents quand tout à coup, une voix retentit dans une pièce voisine.

« J'ai gagné, j'ai gagné ! »

Tu ouvres les yeux et te mets doucement à rire. « Elle a le don pour arriver aux bons et aux mauvais moments. Comme son père. » Susurres-tu contre ses lèvres.
Tu t'éclaircis la gorge et ouvre la porte, découvrant la petite Aurore. Tu te sens libérer d'un poids, sans doute celui de la crainte que Jack puisse s'en vouloir pour son geste. Au moins, c'était désormais clair : tu venais d'y répondre.

« Bien joué. Ton papa est vraiment, vraiment nul. »
« Hihi. Pourquoi tu as claqué la porte ? »
« Oh euh.. J'ai cru que tu étais derrière et j'y ai été un peu trop fort. Bon, maintenant j'ai encore plus faim. »

Faim de quoi ? Tu jettes un coup d'oeil à Jack et pose sa main sur son épaule. Ton regard veut tout dire : détends-toi, ça va aller.
Tu te fais violence pour paraître relativement insensible à tout ça. La vérité c'est que tu n'avais jamais embrassé quelqu'un depuis la mort d'Ellen. Par peur qu'elle ne finisse par apparaître dans ton esprit et te bloque, par peur d'être infidèle mais tu n'avais pas pensé à elle un seul instant. Tu te sens libre, jusqu'à une certaine limite.
Ton cœur reprend peu à peu une cadence vivable mais sous la ceinture, c'est plus embêtant. En espérant que la nourriture te fasse changer les idées. Tu attrapes Aurore par la taille et la soulève pour la porter sur ton épaule : elle est large et musclée, un véritable fauteuil pour un si petit gabarit d'enfant. Elle rigole, et tu te diriges jusqu'à la table. Tu reposes la gamine sur sa chaise.

« Jack bouge tes fesses ! »


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