| | |  2016-01-29, 00:11 Accoté contre le comptoir du petit magasin chinois désert, X-Ray s'emmerdait au possible, attendant l'arrivée de son collègue, qui devait venir le remplacer dans quelques minutes. Il jeta un coup d'œil aux étagères, toutes pleines et bien rangées, et il arrivait à lire quelques caractères chinois ici et là, qu'il avait fini par apprendre avec le temps. Après tout, il s'était fait accepté ici parce qu'il avait promis de pouvoir au moins comprendre les clients lors des transactions, et beaucoup d'entre eux étaient chinois, ou du moins vivaient au Chinatown. Bon il avait eu de l'aide de son senpai aussi, mais juste pour avoir l'entrevue hein! Le simple souvenir de ses nombreuses soirées à essayer d'apprendre simplement les chiffres, le stricte nécessaire pour l’emploi, lui envoya des frissons. Il prit son cellulaire, qui était présentement en train de jouer Comin' in hot de Hollywood Undead à pleine capacité des petits haut-parleurs de son Samsung dinosaure, voulant vérifier si quelqu'un lui avait envoyé un message, car jusqu'à maintenant une fois qu'il finirait de travailler, il n'avait rien à faire encore, et c'était inacceptable. Tristement, personne ne l'avait contacté, et même les réseaux sociaux ne semblaient pas parler de quelconques évènements. Il laissa un soupire long et exagérément las franchir ses lèvres alors qu'il s'étalait mollement sur son comptoir. Aujourd'hui promettait d'être ennuyant au possible. Son collègue montra finalement le bout de son nez, précisément à l'heure où il devait commencer à travailler, et il le salua, allant prendre sa place derrière la caisse. Ça ne prit que quelques secondes à X-Ray pour attraper son cellulaire et aller dans l'arrière-boutique pour se changer, se glissant dans des vêtements bien plus confortables que son uniforme moche bleu et rouge. En se glissant dans ses vêtements baggys, un sourire stupide apparut sur son visage. Comme il venait travailler, il portait une veste par-dessus son chandail question que son patron ne lui pète pas un câble à cause de ses innombrables tattoos. Avant de sortir, il avait quand même pris la peine de brancher ses écouteurs, pour pas énerver son monde, mais la musique était tellement forte qu'il n'avait même pas vraiment besoin de les porter, alors il les gardait autour de son cou. Il eut à peine mis un pied hors de l'arrière-boutique que son collègue lui lança un regard quelque peu ennuyé, lui lançant un très gentil et agréable "Hey! Fais ton travail avant de partir! Lave-moi les planchers, tout de suite!" qui sembla grandement plaire à X-Ray puisqu'il dut se retenir de lui faire un charmant doigt d'honneur. Les planchers n'avaient jamais été plus propres, pour qui il se prenait lui au juste?! ... ah oui, son supérieur, c'est vrai. Se contentant de hausser les épaules, il alla chercher le ballet dans l'armoire se trouvant au fond du magasin, commençant tout de suite à ramasser les 5 grains de poussière qui couvraient le plancher. Il se mit à réfléchir à qui il pourrait appeler et passer la soirée en sa compagnie. Peut-être devrait-il juste faire un party lui-même? En entendant le bruit de la cloche indiquant qu'un client venait d'entrer, il sortit de ses pensées, se disant en fait qu'il devrait juste se dépêcher pour pouvoir partir plus vite. En se pressant comme ça, il finit par retomber dans ses pensées, et avant qu'il ne s'en rende compte il était en train de passer le balai sur les souliers du client, et en remarquant cela, il laissa un petit rire stupide s'échapper, marmonnant une excuse. « Désolé, enfin, ouais quoi. » Toutefois, en relevant les yeux, il fut frappé par l'apparence de la personne devant lui. Enfin, il ne s'agissait pas d'un de ses clients habituels, alors pas du tout. Il ne sut pas comment réagir sur le coup, ne faisant que la... que le...? Enfin, que regarder cette personne avec des yeux gros comme des balles de golf. |
|  | | | 2016-01-30, 18:33 Aujourd'hui, c'est journée emplettes pour Cloud. Ce n'est en effet pas si évident que cela d'être une personne si extraordinaire que les gens se retournent sur votre passage dans la rue. Bien sûr, certains secrets le resteront - comme la façon dont Cloud se procure ses vêtements, et qui a fait jaser plus d'un curieux -, mais d'autres peuvent être aisément dévoilés. En l'occurrence, concernant ses accessoires, Cloud aime bien faire le tour de petites boutiques (pas forcément japonaises, il fait souvent des entorses à son style vestimentaire en empruntant à d'autres cultures asiatiques, voire d'ailleurs, le critère essentiel étant que l'accessoire lui plaise). Il apprécie également de s'acheter des choses à manger, que ce soit de vrais plats ou des petites friandises délicieuses. Cloud est un curieux, un homme qui n'aime pas faire comme tout le monde, et il adore découvrir les autres cultures. Quelle tristesse, pour lui, que d'être né américain. C'est sans doute la nationalité la plus banale du monde ; malheureusement, il n'a pas choisi ses parents. S'il l'avait pu, il aurait certainement pris des individus bien plus responsables et respectueux que les deux énergumènes qui avaient négligé de l'élever, et qu'il nourrissait alors que ça aurait dû être l'inverse.
Le fait d'avoir de l'argent à foison n'est pas quelque chose qui convient à Cloud. Un peu, ça lui suffit, du moment qu'il a assez pour s'acheter des choses dont il n'a pas particulièrement besoin sans être en mesure de tout acquérir non plus. Pour le coup, il a fait un petit retrait en banque avant de partir faire son shopping. Petit par rapport au contenu de son coffre, bien plein - comme on tend à l'ignorer, car Cloud néglige souvent de préciser qu'il était autrefois mariée à une vieille fille riche qui lui a tout légué à sa mort. Mort qui n'a, bien sûr, aucun rapport avec lui. La somme empruntée pour le coup est un peu plus importante que ce qu'il transporte habituellement.
S'étant enfoncé un peu plus dans Chinatown qu'il ne l'a voulu, le recruteur aperçoit une boutique dans laquelle il n'est jamais rentré. Sans même se soucier de ce qu'il peut y avoir sur la devanture, l'homme rose pénètre dans le magasin, un grand sourire aux lèvres - y compris quand un employé commence à passer le balai sur ses pieds. Heureusement pour lui, Cloud porte des chaussures fermées aujourd'hui. L'homme présente des excuses automatiques, semblant peu se soucier de ce client, jusqu'à ce qu'il lève les yeux vers lui, semblant troublé par son apparence. Effectivement, Cloud a opté pour une tenue à sa mesure ; mais ce qui frappe surtout, ce sont ses cheveux, qu'il a laissé libres, en tressant quelques fils dorés dans certaines mèches et en en retenant d'autres par le biais d'épingles. Les cheveux, d'un rose bonbon parfait, lui tombent un peu devant le visage, et en cet instant, on aurait du mal à penser qu'il est un homme - à part, peut-être, en observant sa taille et son corpulence, mais cette dernière n'apparaît que très peu.
« Ah, mes chaussures, jeune homme ! » : s'exclame Cloud, épouvanté à l'idée qu'il puisse y avoir de la poussière dessus - et sa voix, rendue aiguë par l'appréhension, sonne plus féminine que d'habitude.
Cloud entreprend prudemment de se baisser - le problème de ses vêtements, c'est qu'ils sont encombrants, ça demande un peu de délicatesse pour faire de grands mouvements. Heureusement pour lui, il en a l'habitude à présent - des journées et des journées à porter de pareilles extravagances l'ont rendu plutôt à l'aise quand il doit se développer. Cloud se baisse avec une grâce provoquée par une éternité d'entraînement, ne semblant absolument pas gêné par l'entreprise - faisant illusion, comme à chaque fois. |
| | | | | 2016-01-31, 07:01 X-Ray fut visiblement surpris en entendant la personne devant s'exclamer à propos de ses souliers, et se pencher pour prendre soin du peu de poussière qui s'y était amassé. Toutefois, cela voulait dire que, figé sous cette stupéfaction, il eut le temps d'examiner correctement la personne devant lui, et boy oh boy, disons que cette surprise se changea très vite en satisfaction.
Si on lui demandait de décrire la personne devant lui, il sortirait probablement une bêtise du genre "princesse style asiatique". Elle était très colorée, enfin, surtout de rose, et elle portait plusieurs accessoires, qui semblaient tous à leur place et qui ne faisaient que donner quelques petits détails de plus à « l'œuvre » sous ses yeux. Et puis, elle bougeait de manière gracieuse, élégante, ce qui lui donnait un air délicat. À ce point, il ne faisait plus que l'examiner, il l'admirait, et franchement, il la trouvait vraiment très mignonne. Il aimait bien les filles colorées comme ça, ça leur donnait un petit air énergique, et vraiment cute.
Sous ses tattoos, on pouvait voir que ses joues commençaient aussi à prendre des teintes rosées. Il était plutôt clair qu'il n'était pas de glace face à la personne devant lui. Mais après tout, elle dégageait cette aura de personne qui sait s’habiller et qui prend soin d’elle, c’était toujours une bonne chose.
« Oh, wow, désolé mademoiselle, je ne vous avais pas remarqué, je me demande franchement comment j'ai fait d'ailleurs... »
Il sembla réaliser qu'il ne devait pas avoir l'air trop cool comme ça à passer le balai, et il s'accota sur l'étagère à côté de lui, tentant de se donner un air un peu plus en contrôle. Il bomba instinctivement le torse aussi, lui envoyant un sourire charmant. Ok, il ne devait pas foutre ça en l'air, c'était le moment ou jamais de bien paraître. Et puis, il avait toute sa soirée de libre, peut-être qu'il pourrait essayer de lui parler un peu.
« Je m'appelle Ray, enchanté, mademoiselle. Et vous êtes... mignonne, enfin, ça, je peux le voir. Plutôt, quel est votre nom? »
D'accord, jusque-là, c'était pas trop raté. Son senpai serait sûrement fier de lui s'il le voyait faire. Il était habituellement plutôt mauvais lorsqu'il se trouvait devant quelqu'un de mignon, ou de vraiment cool, il avait tendance à perdre son sang-froid et à dire tout ce qui lui passait par la tête sous l'embarras. Et puis, tout ce qu'il voulait au fond, c'était d'agrandir son cercle d'amis, parce que plus d'amis signifie plus d'occasions de faire des partys. Souvent, ses intentions étaient mal comprises, mais ce n'était pas suffisant pour le décourager. L’important est qu’il était rempli de bonnes intentions. Mais il ne devait définitivement pas avoir l’air trop génial maintenant, peut-être qu’il devrait commencer en fait par baisser le volume de la musique qui jouait si fort qu’il l’entendait comme s’il portait ses écouteurs en ce moment. Ouais, ce serait un bon début. |
| | | | | 2016-01-31, 11:33 Seule la conscience des regards posés sur lui et de l'impossibilité absolue de mal se comporter en public empêche Cloud de sortir quelques jurons (polis) à son interlocuteur. Il aime beaucoup sa tenue. Beaucoup. Et il ne supporte guère que l'on puisse l'abîmer en y lâchant quelques grains de poussière qui n'ont rien à y faire. Baissé, les yeux tournés vers ses chaussures qu'il prend soin d'effleurer délicatement d'un mouchoir sorti d'une poche dont nul ne connaît l'existence, comme un mystère supplémentaire qui vient s'ajouter à la longue liste des énigmes de Cloud. Il ne prête pas attention à l'employé qui vient de réaliser la catastrophe ; c'est en fait une manœuvre charitable de sa part, une façon de pouvoir s'esquiver poliment et oublier ce désagrément. Même si ses chaussures sont vernies, et donc assez sensibles à la poussière, le recruteur du gang sud n'est pas comme cela : il est prêt à passer l'éponge.
Enfin, ça, c'est avant de se faire appeler « mademoiselle ».
Ennuyé, il lève les yeux vers l'employé, qui le dévore du regard, les joues roses. Visiblement persuadé qu'il a affaire à une demoiselle. Cloud ne peut s'empêcher de soupirer. Il y a de nombreuses choses qui l'ennuient, des choses contre lesquelles il ne peut rien mais qui lui donnent envie de s'insurger, tant il les trouve injustes. N'est-il pas capable de voir que Cloud est un homme ? Est-ce ce rose et cette longue chevelure qui l'induisent en erreur ? Le recruteur n'a pas la moindre envie de coller aux codes. Et puis quoi encore ? Il sait qu'il serait obligé de garder ses cheveux bruns-châtain pour ne choquer personne (encore pourrait-il les garder long, mais exit toutes les fantaisies leur donnant lustre et mouvement), de s'habiller plus simplement, de devenir normal - cette simple pensée lui donne envie de vomir tant elle lui paraît épouvantable. Non, Cloud a envie d'être lui-même et d'exprimer ce qui se cache dans les tréfonds dans son âme.
Mais ça, tout de même.
Le regard noir, Cloud se relève et s'approche du type, exsudant la colère et la lassitude. Encore une fois. Encore une fois, et il passera de l'autre côté de la ligne - c'est déjà un mystère qu'il soit capable de se contrôler, qu'il se refuse à recourir à la violence alors que celle-ci sommeille en lui, ne demandant qu'à sortir de lui, à envahir ses poings bien virils pour remettre l'insouciant à sa place.
« Un conseil, jeune homme. Tu ne sais décidément pas draguer, alors n'essaie même pas. Bomber le torse comme ça, c'est juste ridicule et les demoiselles vont fuir. »
Cloud exagère un peu. Volontairement. L'employé n'est pas un cas désespéré, bien sûr, avec un peu plus d'assurance et de délicatesse il serait sans doute capable de parvenir à ses fins. Avec une fille qui ne se méfie pas trop. Toutefois, Cloud est assez énervé par cette manie qu'ont certaines personnes de voir ce qu'elles désirent voir, et non la réalité. Voilà pourquoi il préfère lui dire tout de suite de laisser tomber. Il voit bien que le gamin fait des efforts pour se faire bien voir, mais rien à faire ; le voilà classé du mauvais côté du tableau. Et si Cloud n'a pas l'air très impressionnant, il peut faire un ennemi assez redoutable ; simplement, tout le monde l'ignore.
Sans se départir de sa démarche maîtrisée et de ses gestes soigneusement millimétrés, Cloud avance son visage vers celui de Ray, légèrement menaçant.
« Je m'appelle Cloud, et si tu me dis encore que je suis mignonne, je ne te garantis pas que tu vas survivre à cette journée. »
La voix, plus grave et masculine, avec un ton que l'on associe volontiers à un homme, devrait constituer autant d'indications. Cloud ne parle pas comme cela normalement, il est beaucoup plus fantasque ; mais parfois, cela s'avère nécessaire. Quand on ne veut pas être une femme, il faut parfois avoir recours aux comportements « virils » pour le prouver. Cette injustice agace Cloud, mais il ne changera pas le monde. |
| | | | | 2016-02-01, 15:47 D’un coup, la demoiselle devant lui ne sembla pas trop heureuse de ses salutations, et il dut admettre qu’il aurait pu les travailler un peu. Mais rapidement elle eut l’air carrément irritée et il ne sut pas trop quoi faire, ce qui était pas mal le résumé de sa vie, se ramasser dans des situations dans lesquelles il ne savait pas trop quoi faire. Elle lui dit qu’il ne savait vraiment pas draguer, et bon, bien que ce n’était pas dans son intention de vraiment draguer plus que d’attirer son attention, il se sentit tout de même affecté par le commentaire. Puis, maintenant que ce n’était plus au sujet de ses chaussures, sa voix se voulait soudainement beaucoup plus grave.
Elle ne le fut que davantage lorsque, sur un ton grave et menaçant, son interlocutEUR, apparemment prénommé Cloud, s’avança pour lui dire de prendre garde à ce qu’il disait, car il avait déjà réussi à le mettre en colère et que sa vie était probablement en danger maintenant. Ray fut sincèrement pris de court, car ses émotions se mélangèrent et son cerveau ne fonctionna pas décemment. Mais est-ce que son cerveau marchait décemment d’ordinaire? Enfin, d’une part, il se sentait quelque peu menacé, et ça lui nouait la gorge et l’empêchait de parler. D’une autre part, il était sincèrement désolé de ne pas avoir porté plus attention et de l’avoir insulté de la sorte alors qu’il était probablement en route vers une belle journée. Et finalement, même si au final il était un homme, il n’en restait pas moins vraiment super mignon et ça aussi venait l’affecter. Il s’était approché en plus, ce qui n’aida pas les joues rosées du roux, qui le fixait droit dans les yeux, clairement embarrassées et cherchant désespérément quelque chose à dire pour rattraper la situation.
En plus, son collègue le regardait avec un regard noir, qui voulait dire « si tu te ramasses avec une plainte d’un client, je te botte le cul si fort tu ne pourras plus t’asseoir pendant un mois » et cela n’aidait pas le jeune homme à se calmer et à laisser son cerveau penser calmement. Sous ce genre de situation, Ray n’avait jamais vraiment su comment brillé et s’en sortir indemne, et s’il avait pu choisir, il aurait préféré ne rien dire et juste sourire bêtement jusqu’à ce que la situation soit passée. Mais le problème était que Cloud était si intéressant visuellement et hors de l’ordinaire qu’il avait envie de savoir pourquoi. Et puis, il n’avait rien à faire, et sa soirée serait probablement longue et ennuyante et c’était certainement le truc le plus intéressant qui lui arriverait aujourd’hui.
« Ah. Ah merde, je suis désolé, wow, je voulais pas être rude ou quelque chose, j’ai pas porté attention… enfin oui j’ai porté attention, mais j’aurais pu porter plus attention, enfin j’avais pas l’intention de te draguer, pas que t’es pas mignon, t’es super mignon, mais enfin, désolé Cloud. En échange, je te fais tout ce que tu veux acheter sur mon prix employé, ouais? »
Il tentait de rendre la situation plus détendue, mais il se rendait bien compte qu’il était horrible pour ce genre de choses. Il croyait que ses excuses sauraient lui plaire, par contre, enfin, lui elles lui plairaient. Pour montrer qu’il voulait continuer de discuter avec lui, il glissa sa main dans sa poche et en ressortit son cellulaire, stoppant le rap qui jouait à fond dans ses écouteurs et rangeant l’appareil dans son pantalon, lui offrant un sourire sincèrement désolé et amical. Et peut-être un peu idiot. Au final, tant que Cloud comprenait qu’il était en fait rempli de bonnes intentions, c’était tout ce qui comptait. Oh, il aurait du profiter du moment où il avait son cellulaire dans les mains pour lui demander son numéro. En fait, non, ça aurait probablement mal fini. |
| | | | | 2016-02-02, 19:26 Pourquoi diable les gens veulent-ils absolument que Cloud soit mignon(ne), cela le dépasse complètement. Il peut peut-être pardonné les adjectifs du type « excentrique » (il les prend plutôt positivement en fait, cela fait de lui un personnage exceptionnel qui se démarque des autres, quelqu'un qui sort de l'infâme norme), « bizarre » (il aime bien être quelqu'un qui sort des limites de la compréhension commune), « alien » (Cloud n'aime pas avoir les pieds sur Terre). Il aime même que l'on l'appelle « chose » car ça fait de lui une sorte d'être asexué, auquel il est difficile d'appliquer des attributs masculins ou féminins. Cloud est plutôt sympathique, dans le fond, puisqu'il laisse les gens penser ce qu'ils veulent. Mais visiblement, il n'aime pas que l'on le prenne pour une femme. Oh, ce n'est pas par misogynie - il serait très mal placé pour cela. Plutôt parce qu'il déteste qu'on lui rappelle ces insipides clichés, comme si on l'accusait de ne pas être un homme. Cloud n'a pas besoin d'une attitude virile pour se sentir masculin, est-ce donc si compliqué à comprendre ?
Pour certains, si, apparemment.
Le jeune homme en face de lui semble ne pas savoir comment réagir. Et Cloud ne va certainement pas le guider. Quelle idée, aussi, de vouloir draguer une demoiselle sur son lieu de travail. Voilà une attitude que son collègue, que Cloud aperçoit du coin de l'œil et qui ne paraît pas très content, ne saurait se cautionner.
Ray finit par se ressaisir, assez pour pouvoir présenter des excuses que Cloud estime correctes, quoique maladroites. Ses yeux restent cependant empreints de méfiance. « Mignon » ? Allez savoir pourquoi, Cloud n'apprécie guère cet adjectif. Peut-être un reliquat d'un passé que Cloud aimerait bien oublier, justement. Plus jeune, on ne l'a jamais dit excentrique ou bizarre ; en revanche, on l'a souvent trouvé mignon. Et Cloud n'aime pas cela. Être mignon, c'est être vulnérable. Et lui ne l'est pas.
« Et toi tu n'es pas mignon, tu es cromagnon. » : lance Cloud, mais cela ne le fait pas vraiment rire.
Si même ses jeux de mots ridicules ne font pas rire le recruteur...
L'homme rose plisse les yeux, observant attentivement Ray. Ce n'est pas qu'il est manipulateur, mais il a horriblement tendance à abuser de ce genre de situations. Il déteste les gens qui lui paraissent trop étriqués d'esprit, et malheureusement pour Ray, c'est bien ainsi qu'il l'a catalogué. Cloud s'éloigne un peu de lui, commençant à observer les étalages. Passant la main dans ses cheveux roses, comme pour narguer le pauvre employé qu'il martyrise, il finit par lancer :
« Je peux peut-être accepter ta proposition en guise d'excuses. Peut-être. Est-ce que tu as quelque chose à vendre qui puisse m'intéresser ? »
Oh, il en repère bien, des produits qui éveillent son attention. Mais ce serait beaucoup trop simple. Voilà pourquoi il demande à Ray de lui faire des suggestions. Il a bien envie de savoir ce que le garçon lui proposera en retour. Est-ce que ce sera aussi cliché que l'idée qu'il se faisait de Cloud lorsque celui-ci a franchi le seuil du magasin ? Ceci est une question très intéressante, pour le recruteur. |
| | | | | 2016-02-05, 22:01 En entendant la remarque sur le fait qu'il était cromagnon, Ray sut tout de suite que Cloud était toujours fâché malgré ses excuses, qu'il réalisait avoir été boiteuses, mais tout de même sincères. Aussi, l'air qu'il affichait montrait aussi très bien son mécontentement et son irritation. Il allait tenter de s'excuser une seconde fois, mais à son grand plaisir, Cloud lui dit qu'il accepterait ses excuses s'il trouvait quelque chose qui pourrait l'intéresser. Facile! Ce magasin regorgeait d'objets tous plus cool les uns que les autres, il devrait bien y en avoir au moins un qui lui plairait.
Il entreprit de regarder autour, et son regard se posa sur le premier item se trouvant sur la tablette où il était accoté. C'était un truc plutôt cool, il avait le même chez lui. Si même lui avait entrepris d'acheter ça, pas moyen que ça n'intéresse pas Cloud!
« Oh, ça, c'est bien! Tu vois, c'est un speaker, ouais? Mais il est sans-fil, alors du coup, tu peux rentrer chez toi et faire jouer ta musique et puis les speakers captent ça et tout et la fond jouer, c'est vraiment cool! Il y a de meilleurs modèles plus high-tech, mais il fonctionne super bien aussi! »
Il sembla réfléchir quelques secondes, se demandant quoi d'autre lui montrer. Il y avait tellement de trucs différents, et il ne connaissait pas ce que Cloud aimait, alors il ne pouvait pas se laisser inspirer par cela. Se grattant l'arrière de la tête, il en profita pour replacer le bandeau qui retenait sa chevelure rousse hors de son visage, et une idée de quelque chose de cool lui vint en tête.
« Ah! On a des bracelets vraiment cool aussi! »
À la place d'aller lui montrer où il se trouva, il reste exactement où il était, son grand sourire niait aux lèvres. Il tendit ensuite son bras, où il portait justement bon nombre de petits bracelets métalliques et en cuir, les agitant un peu, pour le show.
« Ils sont vraiment classes et puis ils viennent en paquet, genre, j'en ai juste acheté deux et tu vois le nombre que j'ai? C'est vraiment sweet! »
Son regard se porta finalement sur Cloud, lui souriant toujours, et faisant une expression signifiant qu'il faisait de son mieux pour trouver quelque chose qui plairait. Maintenant qu'il le regardait, il se demandait pourquoi il ne s'était pas basé sur son apparence pour essayer de deviner ce qu'il aimerait. D'affirmer que le jeune homme sortait de l'ordinaire état peu dire, et il était évident qu'il devait avoir une appréciation particulière pour les choses colorées. Cela lui fit tout de suite penser à un objet, que lui-même souhaitait s'acheter malgré le fait qu'il n'en ait pas encore eu la chance.
« Oh attend! Retiens ta réflexion deux secondes, je vais te montrer un autre truc! T'es un mec qui sort de l'ordinaire, alors faut que je te montre un truc qui sort de l'ordinaire aussi! Tu vas voir c'est vraiment cool! »
L'item en question se trouvait juste à côté, et il n'eut que quelques pas à faire avant de pouvoir le prendre. Il prit celui qui était ouvert et servait de démonstrateur, son visage démontrant clairement son intérêt pour l'objet. L'objet dans ses mains était en fait une paire d'écouteurs, il s'était sans aucun doute laissé guidé par sa passion pour la musique. Le casque était très coloré, à l'exception de la partie qui se situait sur les oreilles, qui était grise et dans laquelle on pouvait vaguement distinguer des motifs floraux. Ray sortit son cellulaire et brancha les écouteurs dedans.
« Ils sont vraiment cool tu vas voir! J'aimerais tellement m'acheter une paire comme ça! Allez bon, regarde. »
Il appuya sur play, et la musique rap se fit entendre de nouveau, ce qui activa les écouteurs, qui s’illuminèrent d'abord, puis au rythme de la musique, les couleurs variaient, et Ray n'était pas assez brillant pour savoir comment ils fonctionnaient, mais il savait que c'était très joli, et ça s'agençait bien avec la personne devant lui.
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| | | | | 2016-02-07, 16:58 Un sourire sarcastique aux lèvres, Cloud observe Ray se dépatouiller pour essayer de lui trouver quelque chose qui pourrait convenir. Cloud est affreusement difficile quand il s'agit de faire des achats - reliquat d'une période où son compte en banque était plutôt dans le négatif, et où il devait faire des choix. Et puis, de toute façon, les considérations esthétiques sont importantes à ses yeux. Un speaker, c'est bien beau, c'est sans doute très utile ; mais s'il n'est pas rose ou d'une apparence particulièrement originale, à moins qu'il propose des performances exceptionnelles, le jeune homme ne sera pas intéressé. Tel est son problème, à Cloud. Il ne cherche pas le bling blind, il recherche quelque chose qui sera en accord avec sa personnalité. Cloud secoue lentement la tête. Voilà un speaker qui ne va pas avec l'image qu'il se fait de lui. Ray ne se laisse pas démonter, allant lui chercher des bracelets métalliques. Assez mainstream, mais pas forcément désagréable ; l'idée n'est pas mauvaise, proposer un paquet de bracelets plutôt qu'un seul est une initiative relativement sympathique. Malheureusement, ces bijoux ne sont pas très travaillés. Cloud ne demande pas nécessairement quelque chose de raffiné, du moment que c'est unique - et voilà qui ne se distingue guère d'autres bracelets. Le fait qu'un garçon les porte n'influe en rien son jugement, d'ailleurs. Pour Cloud, les bijoux sont toujours unisexes.
Cloud soupire, comme pour lui faire comprendre que sa bonne volonté ne suffit guère. Ce n'est pas de sa faute : il n'a peut-être pas envie de juger le bonbon rose qui se tient devant lui à son apparence, ce dont Cloud lui est reconnaissant. Il y aurait en effet quelques jugements hâtifs que l'on pourrait faire à son égard - comme le considérer comme transexuel(le), par exemple, comme si un homme qui s'habille de façon considérée comme féminine se sentait forcément femme. Toutefois, il va devoir le surprendre pour de bon s'il veut se racheter à ses yeux. Car l'apparence de Cloud est tout de même à l'image de l'homme qu'il est : extraverti, joyeux, plaisantin, et surtout très élégant. Ray devait faire preuve de plus d'audace, et Cloud s'apprêtait à le lui dire quand le jeune homme semble soudain avoir un éclair de génie. Alors Cloud le laisse faire.
Ce que Ray lui propose est assez banal en soi : des casques, on en trouve partout. Toutefois, l'objet interpelle tout de suite Cloud. Chatoyant de couleurs à l'extérieur, fleuri à l'intérieur, Cloud sent toute la pensée qui s'est efforcée d'en faire un objet beau. Il irait parfaitement bien avec sa tenue, se surprend-t-il à songer. Et enfin, son sourire moqueur se transforme en sourire sincère, celui d'un enfant qui a trouvé le jouet de ses rêves. Sans rien dire, il laisse Ray brancher le casque et lui faire écouter quelque chose. Le son est bon, même si la musique n'est pas forcément à son goût - Cloud préfère les musiques plus folkloriques, plus ethniques. Celles que l'on entend moins fréquemment, celles qui sont moins populaires auprès du grand public.
Il ne pouvait pas se voir, mais il pouvait apercevoir son reflet un peu plus loin, et observer le rythme des lumières colorées défilant au rythme de la musique.
Il était amoureux de ce casque.
Décidant d'oublier totalement tout grief contre le vendeur qui lui avait permis de dénicher une telle merveille - car Cloud n'aurait sans doute pas jeté un coup d'œil dans ce rayon-là -, il se rapproche de lui et l'enserre dans ses bras. Son câlin est peut-être légèrement étouffant en raison des couches de tissu et du fait qu'il serre beaucoup plus fort qu'il n'y paraît, mais Cloud n'en a pas conscience.
« Ray, tu es un génie. Un « ray » génie. »
Éclatant de rire à sa blague somme toute lamentable, Cloud relâche sa victime et s'empare du téléphone de l'employé, essayant de voir s'il n'a pas, par hasard, une musique qui lui plairait plus que celle-là. Qu'elle n'est sa déception, en revanche, en constatant qu'il ne connaît pas la plupart des artistes et qu'il écoute sans doute beaucoup de rap. Tant pis, tout le monde ne peut pas être aussi fantasque que lui en goûts musicaux. Cloud lui rend le casque et le cellulaire, et lui demande avec un clin d'œil :
« Vous faîtes les emballages cadeaux, ici ? » |
| | | | | 2016-02-22, 17:45 Impatient de savoir s’il avait fait de bonnes propositions, Ray regardait l’homme tout vêtu de rose, attendant une réponse ou une quelconque réaction. Lorsqu’il le vit sourire, et non seulement cela, mais même venir l’enlacer avec joie, il lui rendit son étreinte avec grand plaisir, pour une fois qu’il avait réussi à se servir de sa tête pour faire quelque chose, il était plus qu’heureux que ça marche. Il se demanda si c’était compliqué de se déplacer avec autant de couches de vêtements sur le dos, il ne s’imaginait même pas porter quelque chose comme ça, un t-shirt et un jean lui étaient bien suffisants, et pourtant Cloud se déplaçait de manière si gracieuse on aurait à peine dit qu’il portait deux fois son poids en tissus.
Cloud était d’une si belle humeur maintenant qu’il se permit même de faire une blague, qui fit rire Ray sur le champ, parce que sa joie était presque contagieuse. C’était difficile de ne pas sourire devant un visage si radieux. On lui prit son téléphone des mains, et pendant un moment, il fut persuadé qu’il allait recevoir le numéro de téléphone de Cloud, mais quelle ne fut pas sa déception en réalisant que ce n’était pas du tout dans ses intentions. Cela ne ruina en rien sa bonne humeur, toutefois, il avait toujours l’occasion de lui parler d’avantages avant d’entreprendre quelque chose, mais il aimait bien les gens qui sortaient de l’ordinaire et il devait admettre que jusqu’à maintenant, Cloud remportait la médaille d’or.
À sa demande suivante, Ray ne savait quoi répondre, voulant lui offrir le plus bel emballage, mais sachant que dans le magasin il n’y avait que des sacs en plastique bien régulier. Il se gratta l’arrière de la tête, apparemment en train de réfléchir. Il aimait faire plaisir, après tout, et surtout aux gens qu’il voulait connaître plus ou de qui il souhaitait se rapprocher. C’était plus fort que lui, il aimait tant faire la fête et passer du temps avec les autres que ça en faisait une personne très sociable, ou plutôt trop sociable peut-être. Le fait est qu’il avait toujours eu tendance à comme qui dirait imposer son amitié à certaines personnes. Il savait reconnaître quand quelqu’un n’était vraiment pas enclin à lui parler, mais sinon, il était difficile de le faire changer d’idée.
« Désolé, on a que des sacs réguliers, désolé… mais je sais où tu pourrais le faire emballer! C’est toujours là où je vais pour la fête de ma mère. Allez, je te le paie pour me faire pardonner d’avoir balayé tes souliers, ok? »
Bien qu’il n’était pas bien riche, il se disait qu’il pouvait bien lui offrir un emballage cadeau si ça lui faisait plaisir. D’autant plus qu’il voulait s’assurer de ne pas avoir de plainte contre lui. Il doutait fortement que Cloud soit le genre à déposer une plainte après avoir eu un item en rabais, mais il ne pouvait s’empêcher d’être inquiet. La majeure raison était que son patron ne l’appréciait pas beaucoup et il le savait bien, probablement à cause de tous ses tattoos qu’il jugeait effrayaient les clients. Pourtant, Ray était si sympathique, il doutait que ses clients réguliers aient peur de lui. Le fait est qu’il voulait être certain que tout se passe bien, et peut-être si possible en apprendre un peu plus sur Cloud, ce serait définitivement quelque chose d’assez intéressant pour lui faire oublier sa journée jusqu’à présent ennuyante.
« On passe à la caisse, je te fais ça sur mon compte employé et je te montre la boutique cadeau, ça te va? »
Il accompagna le tout d’un sourire amical, qui démontrait facilement qu’il était très motivé de continuer leur conversation, puis se dirigea vers la caisse, allant vers l’arrière du comptoir et faisant un signe discret à son collègue pour lui faire comprendre qu’il avait su gérer la situation et que tout était sous contrôle. |
| | | | | 2016-02-23, 19:41 Tout entier gagné à la joie, Cloud pourrait danser. Ce qui serait, bien sûr, une mauvaise idée : les rayons ne sont peut-être pas trop étroits, mais ils n'auront jamais la largeur nécessaire pour que l'homme rose puisse déployer son euphorie. Il lui faudrait un espace plus grand que l'univers tout entier, au moins. Car Cloud est de ceux qui ont le bonheur facile, dès lors que toutes les contrariétés disparaissent. C'est un don rare, en ce monde d'insatisfaits où l'on râle pour le moindre petit souci. Cloud est le nuage ; le reste de son ciel n'est donc que clair et pur. Il a cette capacité à voir le bon en tout, à trouver de quoi lui rendre le sourire ; fruit d'une enfance passée dans le malheur et l'indignité, refus de ce traumatisme, tentative de ne jamais se laisser abattre. Cloud est un roc. Une leçon d'optimisme pour ceux qui se croient heureux, parce qu'ils ont tout, sans se rendre compte de la douleur qui sommeille en eux.
Cloud fait semblant de faire la moue en entendant que non, la boutique ne propose pas d'emballages cadeaux. Dans le fond, ça ne le dérange pas tant que cela ; mais, tout de même. C'est mieux quand c'est cadeau, non ? D'autant plus que Ray accepte de le payer à sa place, ce qui ne fait que renforcer sa joie. Cela dit, la moue feinte de Cloud porte ses fruits, puisque Ray veut ensuite lui montrer un autre endroit où il pourrait l'emballer. Cloud reprend donc son expression extatique en hochant vigoureusement la tête.
« D'accord, mon chou à la crème, faisons cela. »
Cloud le laisse donc s'occuper de l'article, tout en observant une dernière fois les rayons du magasin. Peut-être finira-t-il par revenir, une autre fois, si jamais il se promène dans le quartier. Même si a priori, ce qu'il voit est peu susceptible de l'intéresser, si on peut trouver des perles comme ce merveilleux casque, cela peut valoir le coup de chercher un peu. Cloud n'a rien contre le fait de passer plusieurs heures à écumer les rayons ; pour avoir un style impeccable, il faut y consacrer du temps et de l'énergie (en plus de l'argent). D'autant plus qu'il a du travail à côté ; être recruteur n'est pas de tout repos, ça demande également un certain investissement. Ah, c'est que Cloud est un homme occupé, franchement.
Voyant Ray se porter à nouveau à sa hauteur, avec un sourire, Cloud lui tend le bras, comme pour l'inviter à le prendre.
« Bien, si nous y allions ? Je te suis, Ray. »
Le tout sur un ton parfaitement normal, comme s'il n'était pas en train de lui proposer de le tenir par le bras. |
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