histoire -« On me dit fort que tous les jeunes hommes sont des trompeurs, qu'il ne les faut point écouter, et que tout ce que vous me dites n'est que pour m'abuser »
Molière
Non, Tobias n'a pas eu une enfance particulièrement malheureuse, ni particulièrement marquante.
Il n'a pas de mère alcoolique.
Ni n'a-t-il eu de père violent.
Tobias n'aime pas parler de son passé.
Tobias
n'a pas envie de parler de son passé.
Alors Tobias ne parle pas de son passé. Ainsi, si vous savez quoi que ce soit sur ce point, c'est que vous l'avez stalké, ou qu'il a fait une erreur et dans ce cas-là pardonnez le.
Tobias possède des parents laxistes, détachés. Pire, hippies. Il n'a jamais eu de compte à rendre à qui que ce soit. Il mettait donc déjà le bazard autour de lui, très jeune. De la même manière, il eut ainsi à se gérer seul dès l'adolescence, ce qui justifia les nuits passées dehors à errer sans but.
Au départ, Tobias n'a jamais eu personne pour s'inquiéter pour lui. Alors Tobias ne s'est jamais inquiété pour personne en retour. S'il est devenu adepte de cette attitude de je-m'en-foutiste c'est en premier lieu, en tant que jeune homme à la tête dure, par punition au reste du monde qui ne le mérite pas, évidemment. Alors que maintenant, il s'en fout seulement, purement, simplement.
A-t-il déjà aimé ? Qui sait. C'est une donnée effacée, inconnue de son histoire. Peut-être attend-t-il seulement que quelqu'un le marque véritablement, positivement et durablement.
Et puis.
Lorsque nous lui avons demandé. Qu'aime-t-il faire en particulier, en quoi est-il bon ? Il a éludé la question, il nous a ignoré.
Alors au fond Tobias c'est peut-être ça . Une carapace vide. Quelqu'un qui existe juste parce qu'il existe, point.
Peut-être que son existence est vide du début jusqu'à maintenant, qu'il se laisse vivre parce qu'on ne lui a jamais donné l'occasion de trouver une raison.
Que son existence se base sur l'attente d'une surprise, d'une bonne surprise qui n'arrivera jamais...
Possiblement, est-ce la raison pour laquelle il a choisi une occupation qui prend la plupart de son temps.
Ou peut-être pas. Peut-être est-il vraiment celui qu'il prétend être. L'indécis, hypocrite, libertin, farceur, sceptique, celui qui choisit de se faire implanter des ailes mécaniques par arrogance, pour se moquer de religions qu'il croit stupide. Ce Tobias là.
Qui sait...
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«On m'a demandé de dire qui j'étais. Je leur ai dit que je m'appelais Tobias.
On m'a dit que ce n'était pas assez, qu'il fallait que je me présente. Je leur ai répondu que je m'appelais Tobias, que j'étais un homme et que j'avais vingt ans.
On m'a demandé si je le faisais exprès, si je prenais tout cela pour un jeu, si je me moquais d'eux. Je leur ai répliqué qu'ils ne savaient pas poser les questions, et que ce n'était pas de ma faute, mais que oui cela m'amusait plutôt bien et que non je ne me moquais pas d'eux, mais que ça pourrait arriver, si c'était vraiment ce qu'on souhaitait. On s'est énervé après moi. J'ai ris. Je n'y suis pour rien; je l'admets; les gens sont pathétiques. »
« It doesn't get
better
it doesn't get better,
it doesn't get any better,
it doesn't get any better than this,
it doesn't get any more fabulous;
and as bad as it is,
it does not get any better.»
John GIORGNO
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