Une nuit imprévue — EMPEROR

Attendant calmement sur le lit, tu scrutais minutieusement toute la pièce. En fait tu étais beaucoup trop calme ; tu cherchais en réalité une solution de secours. Tu voulais juste sortir de cet enfer. Ta veste se trouvait à côté de toi. Buvant encore une gorgée de ton whisky, tu déboutonna les premiers boutons de ta chemise. C'était la première fois que tu allais le faire en dehors de chez toi et encore plus avec cette personne. Rien n'était prévu, et ça te rend fou de ne pas pouvoir contrôler la situation. Même s'il était dans la salle de bain, tu restais là, à l'attendre. Tu pourrais partir maintenant, mais non. Tu attendais qu'il vienne et qu'il te fasse tourner en bourrique. Tu devais être maso. Pourquoi attendre la personne que tu aimais le moins afin qu'il te démonte la boite, littéralement ? Oui c'était vraiment du masochisme.

Commandant un verre de whisky, tu fis jouer une carte plastifiée entre tes doigts. Ta journée fut longue et tu avais besoin de décompresser. Rien à faire ce soir, tu voulais juste te soûler un peu pour rentrer et t'assoupir dans ton lit.

Il n'y avait pas beaucoup des monde dans ce bar ; deux ou trois alcooliques habitués et toi, un p'tit jeune sorti de nul part. Tu ne sortais pas avec tes amis parce que tu n'en avais pas, ou très peu. Tu n'avais besoin de personne pour aller dans le monde merveilleux de l'ivresse. Allez encore quelques verres et tu pourras rentrer chez toi en titubant.

Tu posas ton verre sur la table de chevet et s'effondra de tout ton corps sur le lit moelleux, tellement moelleux que tu pourrais t'y endormir. Mais l'écho des la douche de l'autre côté t'empêchait de somnoler. Fermant les yeux un instant, t'essayais d'oublier ce début de nuit qui allait être longue... Très longue.

Le monde des licornes bleues et roses commençaient à apparaitre dans ton esprit, Morphée voulait te pendre dans ses bras et d'emporter dans son entre. Mais une agréable odeur masculine venait titiller tes sens, ce qui te fit gémir doucement. Quelque chose se trouver au-dessus de toi, ou plutôt quelqu'un. Tu ouvris doucement les paupières et vit ce sourire plein de satisfaction. Tes yeux encore mi-clos, tu fronçant les sourcils en gage de mécontentement. En plus d'être si fier de t'avoir capturé, il se trouvait torse nu au-dessus de toi. Et tu n'aimais pas ça. Tu sentais encore la chaleur de la douche sur lui. « Déjà là, je suis pas très bien mais tu crois que j'aurais supporter de te voir à poil sous la douche ? » rétorquas-tu mesquinement. Bien qu'au fond de toi tu savais que tu prenais toujours la douche avec tes petits amants, tu aurais pu le faire avec lui par habitude. Non jamais tu ne lui feras plaisir. Mais bordel qu'est-ce que tu avais envie de le prendre dans tes bras, d'enrouler les tiens autour de sa nuque comme un enfant qui se cacherait du bruit des orages. Mon dieu qu'il t'attirait avec son body de malade.

Tu essayais de contrôler tes petites pulsions en serrant la couverture entre tes doigts car tes habitudes allaient sûrement revenir, même si c'était lui devant toi. Colle un enfant tu fis la moue et détourna le regard. Mais à quoi tu pensais ? C'est justement l'expression facial qu'il ne fallait pas que tu fasses : les gens te disait mignon quand tu faisais la moue et ça leur donnait encore plus envie de te croquer. Tu le fis peut-être inconsciemment pour qu'Emperor tombe sous ton charme... Que de futilité, il n'avait pas besoin de ça pour te croquer, il te manipulait déjà, ne restait plus que de passer à l'action.

Tu ne fis pas attention au monde qui t'entourait et bu cul sec ton verre. Tu regardais de temps en temps ton portable, en espérant qu'aucun client n'avait besoin de toi pour des transaction de dernière minute. Un homme arriva près du comptoir. Tu sentais que ce n'était pas encore l'un de ces alcooliques qui avaient recrutés, mais la fainéantise était plus forte que tout et tu ne te retournas pas.