dayum son where'd you find this ? ; ALEKSEÏ

WHY SO SERIOUS ?

Nique sa mère le réveil. Voilà ce à quoi Alekseï avait pensé lorsqu'il entendit son téléphone faire un bordel sans nom. Il se mit alors à réfléchir ; un réveil à 5h du mat ? Il n'avait jamais fait ça... Ce n'était clairement pas une heure descente pour se lever ; quelqu'un qui l'avait appelé ? À 5h du mat ? Mais qui peut bien l'appeler à une heure pareille ? C'est avec ses yeux encore collés qu'il se décida tant bien que mal de diriger sa main vers sa table basse, tentant d'attraper son téléphone ; une nouvelle alerte ; un message vocal... L'oncle Sam ? Mais qu'est-ce que c'était que cette merde ? L'écouter maintenant ou plus tard ; voilà quel était le dilemme d'Alekseï. Il se leva, quittant difficilement son lit et sa couette, se dirigeant vers le frigidaire, attrapant un verre de jus de pomme et s'alluma une cigarette avant d'appeler la messagerie qui lui transmit le dit message ; qu'est-ce qu'il avait bien pu laisser comme connerie ? « Esh salut mon n'veu ! Alors je te propose un petit rencard vite fait dans un bar de Cheenbury cet aprèm vers... J'sais pas moi 16h ou un truc du genre. Genre pour parler entre bons amis t'sais allez la bise poto. » Un silence avant qu'il n'envoie voler son téléphone dans la chambre et qu'il s'étale de nouveau dans son plumard. Ce mec est totalement perché, ce n'est pas possible. Mais l'oncle Sam était ainsi et on ne pouvait clairement pas lui en vouloir ; on l'aimait comme ça. Alekseï éteignit sa clope rapidement et se rendormit aussi vite qu'il fut réveillé...

L'heure du rendez-vous été arrivé bien plus vite qu'il ne l'avait imaginé. Esmeralda n'avait pas eu besoin de lui au final ; ce qui l'arrangeait en soit, mais annulé quelque chose quelque minutes avant n'était pas quelque chose qui lui avait fait plaisir ; il était presque certain qu'elle l'avait fait exprès pour le faire chier... Se massant la nuque à travers les rues de la ville, une clope au bec, il cherche le dit bar de Samuel ; mais ce con n'avait pas donné de nom... Pourquoi ne pas l'appeler pour lui demander ? La flemme ; en vrai Alekseï n'était pas en état de réfléchir, encore trop déchirer et pas assez réveillé. Il marche, encore et encore, recherche une tête connue dans certains bars ; des gens le dévisageaient, dieu qu'il avait honte de se pencher pour vérifier l'intérieur... Les gens avaient dû le prendre pour un gros stalker ; ou un mec pas clair. Il avance encore et encore et ses yeux s'arrêtent sur une enseigne « Chez Francis »... Et Samuel était dedans. Il n'aurait pas pu choisir autre chose ? Alekseï c'était contenter de le penser ; mais il n'allait certainement pas le sortir devant Sam. Entrant dans le bar, il commanda un scotch sec avant d'aller rejoindre la table de son acolyte et lâcha en tirant la chaise vers lui. « La prochaine fois dit moi le nom du bar man ; j'ai passé les rues au peigne fin... » Il se laissa tomber sur la chaise, s'ébouriffa la tignasse et lâcha de nouveau. « Et ne va pas me dire 't'avais qu'à m'appeler pour me demander où j'étais' ; j'avais la flemme. » Non, autant lui dire cacher que tu n'y avais pas pensé. « Alors ? Que me vaut cette invitation oncle Sam ? Quelque chose à me dire ou juste envie de picoler avec ton pote de toujours ? » Il avait posé la question avec son naturel habituel ; dans le fond, il se demandait si ce n'était pas pour parler encore de leur ex ; après tout, c'est ce qui les avait rapprochés ; leurs divorces respectifs.

Samuel & Alekseï ▬ #00CC99 ▬ Amour sur toi mon frère
© Paindore

YOU ARE A IDIOT

Sam était toujours ainsi, il prenait toujours les choses avec entrain et rigolade. Parfois, Alekseï se demandait s'il le faisait exprès, s'il se forçait ou s'il n'avait vraiment aucun problème. Sur ce point là, son acolyte était une énigme. Il ne cherchait jamais à savoir le fin mot de l'histoire ; par peur de se prendre encore une blague de merde dans la tête ; une façon peut-être de détourner la question ? Un petit soupir sort de sa bouche avant de voir les verres apparaître devant eux, attrapant son verre de scotch, il trinqua avec Sam avant de l'approcher de ses lèvres pour en boire une gorgée. C'est alors que l'oncle fit une blague qui le fit presque recracher par le nez... Francis ? Et s'ils s'appelaient tous Francis ? Critère pour travailler « Chez Francis » s'appeler Francis. Un léger rire s'échappa sans son accord, sans qu'il ne puisse le contrôler, avant de reprendre son sérieux habituel ; quand Sam commença à raconter son histoire. Aucune raison de l'appeler ? Alors pourquoi commençait-il à lui raconter cette histoire ? C'était la première fois qu'il l'entendait celle-ci. Un coude sur la table, un sourire en coin, il écoute en silence. C'était toujours ainsi avec Sam ; ils en venaient toujours à parler « d'elles ». De ses femmes qui ne sont désormais plus là. Les glaçons tournent dans son verre qu'il contemple, le visage un peu nostalgique.

Le récit que lui raconte Sam lui décroche plusieurs sourires ; surprenant en soit, il aurait presque oublié comment sourire de bon cœur ; heureusement qu'il avait quelqu'un comme l'oncle dans son entourage. Le voilà qui se masse la nuque alors que l'oncle finit son récit ; il se redresse sur sa chaise, reprend une position descente avant de reprendre son sérieux. Et ça, s'était quelque chose qu'Alekseï n'aimait pas voir. Un sourcil arqué de surprise, il attend patiemment la sentence ; qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir lui sortir encore ? « Et sinon ta femme c'est quand qu'elle a appris que t'étais gay ? » Un silence radio. Même le bruit qui venait des alentours ne lui parvenait plus aux oreilles. Il osait dire un truc pareil avec un sérieux presque perturbant ? Il y croyait vraiment à sa connerie en plus ? Un nouveau soupir, ne pas le prendre au sérieux. Le verre s'approche de nouveau de ses lèvres, une bonne lampée avant de répondre après avoir posé son verre sur la table. « Et toi ? Ta femme t'a quitté à cause de tes blagues vaseuses ? » Répondre à une question par une autre question, c'est souvent ce que l'Irlandais faisait quand il était un tant soit peu agacé. Il n'avait clairement pas envie de parler d'elle, pas aujourd'hui, mais il savait pertinemment qu'il n'y couperait pas.

Faisant tourner de nouveau les glaçons dans son verre, il cherche ses mots, que dire ? Autant se lâcher et dire la vérité. « Ma femme en a juste eu assez que je ferme ma gueule sans arrêt, que je ne lui dise rien. » Histoire on ne peut plus vrai, certes, il avait amorcé la sentence, s'il avait dit clairement les choses, peut-être seraient-ils encore ensemble. Mais avec des « et si » on changerait le monde et ce n'était pas là l'objectif d'Alekseï. Il avait voulu l'écarter ; en soit il avait réussi. « Désolé de briser tes espoirs l'ami, mais j'suis pas gay, donc entre toi et moi ça va pas être possible. » Il reprit son verre, le termina d'une traite avant de redemander la même chose au serveur qui s'était approché. « Mais puisqu'on est dans la confession, sache qu'elle me manque parfois. » Pour ne pas dire tout le temps. Il ne voulait certainement pas se l'avouer, mais passer à autre chose quand on avait tout ce que l'on recherchait ; ce n'est clairement pas facile. Nouveau soupir ; cette envie de fumer qui le démange ; reste zen. « Bref, j'ai pas envie d'en parler ; c'est vraiment pour parler « d'elles » que tu m'as fait venir ? Alors lâche toi, n'hésites pas. » Ouais, qu'il se lâche pour deux, parce que lui, il n'en avait pas la force ; enfin, après deux ou trois verres, il sera peut-être un peu plus bavard ; même si les Irlandais on plutôt une bonne descente.

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TAKE MY HAND TONIGHT

Il allait se mettre à regretter d'avoir répondu aussi sèchement ; c'était déjà le cas en fait ; Alekseï était pris de remords. Il savait très bien au fond de lui que Samuel ne faisait que l'asticoter ; plaisanter avec lui. Pourtant, sans trop savoir pourquoi, ni comment, c'était sortit, comme ça, tout seul. Agacé ? Peut-être qu'il l'était un peu, il fallait avouer qu'il n'avait pas passé une nuit très agréable. Il continuait de penser à elle malgré lui, il ne comprenait pas pourquoi et c'était bien ça qui l'agaçait le plus ; qui le faisait boire plus que de raison ; bref, il était paumé ; aussi paumé que Samuel apparemment ; qui buvait sans doute pour pouvoir parler un peu plus librement... Ou parce qu'il voulait seulement apprécier le bon goût de la bière. Le menton dans le creux de sa paume, accoudé sur la table, il voit bien l'expression de son ami changer ; ouais, il regrettait encore plus maintenant. Le voilà qui s'excuse, qui se justifie ; mais il n'y avait rien à pardonner et encore moins de quoi s'excuser ; Alekseï était juste comme lui ; un peu maladroit.

La bière devait avoir atteint un coin de l'esprit de Samuel ; le voilà qui délirait presque un peu. La vie ? C'était ça la vie ? Bah putain ; chienne de vie. Son verre de scotch entre les doigts, il en boit une nouvelle gorgée avant de lever son verre à cette remarque ; ouais, c'était ça la vie ; une vie qui te baise jour après jour ; quelle belle vie n'est-ce pas ? Le voilà qui entame sa deuxième pinte de bière et un sourcil se haussa de surprise ; il le sentait, il allait devoir le porter à la fin de cette « soirée » ; boire comme des trous à même pas cinq heures de l'après-midi ; c'était quand même vachement triste ; c'est fou ce que les femmes pouvaient rendre les meilleurs des hommes en gros déchets. Un rictus se forma sur le coin des lèvres d'Alekseï alors que Samuel reprenait la parole. « Et sinon ouais, on pourrait soit parler d'elles, soit de... J'sais pas. Peut-être des "gens qui sont d'humeur estivale" ? » Estival... Est. Gang de l'Est ; nous. L'Irlandais leva son verre et lâcha alors « On a vachement l'air d'humeur "estivale" frère. » Ce qui voulait bien évidemment dire « arrête tes conneries ; parlons d'elles tant qu'à faire. » Il boit encore de concert avec son interlocuteur, son grand pote. C'était souvent ainsi ; surtout récemment. Ils se retrouvaient peut-être un peu trop souvent pour parler de celles qui ne faisaient plus partie de leurs vies... Affligeant ? Un peu oui, surtout quand on connaît l'histoire ou la vie d'Alekseï ; il ne pouvait pas se plaindre, ni même continuer à être peiné par son absence ; il était le responsable ; elle avait juste pris les devants avant qu'il ne le fasse ; avant qu'il n'amorce une séparation qu'il savait beaucoup trop douloureuse. Un soupir alors qu'il finit son verre de scotch et qu'il demande encore une fois au serveur de lui servir un verre ; une pinte de bière, cette fois-ci. S'il devait raccompagner Sam, il allait falloir ralentir.

« Mais sinon petit hors-sujet, mais mon ex putain, elle était quand même sacrément bonne j'te jure. » Il n'en doutait pas une seconde ; c'était sans doute la vingtième fois qu'il lui disait ; parfois, Sam se répétait, l'alcool était clairement néfaste pour son cerveau ; mais cela ne dérangeait absolument l'Irlandais ; il était heureux de le voir parler ; habituellement, c'est lui qui rabâche. Sa pinte arrive devant lui ; il amorce alors de nouveau la conversation. « Ouais, j'veux bien te croire ; la mienne aussi était d'une beauté déconcertante. » Mais ce n'est pas pour son physique qu'il l'avait choisi, pas grâce à son physique qu'elle lui avait tapé dans l'œil ; mais par sa personnalité haute en couleur, par le fait qu'elle puisse le sermonner comme personne, par sa façon à lui faire des reproches, cette manière de rire... Non, il n'allait pas replonger dans le mélodrame, hors de question. « Elle est venue récupérer des affaires hier dans la journée... » C'était pour ça ; pour ça qu'il était autant plombé ; pour ça qu'il se remettait à culpabiliser pour un rien. Une grosse gorgée de bière, le verre de nouveau sur la table, il lâche une nouvelle fois en soupirant. « J'pensais pas que la revoir dans l'appartement me rendrait comme ça. Quand je la vois au QG, j'tente de faire face ; mais là, c'était carrément différent. » Une clope, il avait besoin d'une clope ; peut-être même d'autre chose, il fallait qu'il s’anesthésie le crâne ; fallait qu'il arrête de penser. « Tu ne trouves pas qu'on est pitoyable sérieux ? J'pense pas qu'elles se prennent autant la tête que nous à ressasser le passé. » En fait, il en savait rien, mais il espérait dans un sens que ce ne soit pas leur cas ; ce n'était carrément pas vivable comme situation. Nouvelle gorgée, il attend, il ne sait carrément plus quoi dire ; en vrai, il fait tout pour fermer sa gueule ; l'Irlandais en à assez, il était temps de tourner la page, de passer à autre chose.

Samuel & Alekseï ▬ #00CC99 ▬ faut qu'un des deux gerbe #die
© Paindore