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le bruit des nuages. (zephyr)

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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-01-26, 19:41
Comme tu détestes Akhora et ses décors paupérisés. Tu te demandes bien ce qui a pu te passer par la tête la première fois que tu as mis les pieds dans ce quartier, croyant naïvement que la pauvreté de ton compte en banque te rapprochait des pauvres hères qui rassemblait leur misère pour l'afficher aux yeux de tous. La pauvreté devrait être cachée, penses-tu, là où nul ne peut la voir. Pourquoi l'étaler au grand jour, comme si elle était digne d'être recherchée ? Tu ne comprends absolument pas. Comme toujours, dès lors que les choses sortent de ton schéma de pensée si bien établi, tu ne comprends plus grand-chose. Il faut dire qu'un quartier comme Akhora n'a jamais été fait pour toi. Tu as grandi au milieu de grandes demeures où le simple fait d'avoir de l'espace était signe de richesse. Comment se satisfaire de ces bidonvilles ? Si tu t'y es rendu au départ, c'était essentiellement par désœuvrement, parce que tu ne savais pas quoi faire de ton existence maintenant que tu étais privé de tout. Tu étais jeune et influençable. A présent, quand tu regardes en arrière, tu ne peux que rire.
Tu ne ressens aucune affinité pour le gang qui règne sur ces lieux. Tu en oublierais presque que tu es membre ; le nom de Kowalski ne saurait être entaché par l'appartenance à un regroupement de pouilleux. Presque. Par moments, tu te souviens que théoriquement, tu es membre et que tu as donc des droits (la notion de devoir t'étant curieusement étrangère, pour le coup). Et ces droits, tu comptes bien les faire respecter, dès lors que tu en as besoin. Tu n'aimes guère être redevable à des mendiants, mais tu te réconfortes en te disant que de toute façon, tu ne fais que de te servir d'eux. Tu ne leur donnes rien en retour. Tu as toujours été comme ça, Côme : tu prends sans jamais rien offrir en retour. Il n'y a peut-être qu'une seule exception à cette triste règle. Une seule. Et l'intéressé n'appartient pas audit gang ; tu n'as donc pas de souci à te faire.
Étant l'homme que tu es, tu ne peux pas te permettre de sortir dehors sans être correctement habillé. Ton smoking est ta marque de fabrique ; même au pire de la pauvreté, tu en portais un, bien qu'il fût vite abîmé - sachant que, si l'on suit ta conception, un simple accroc fait de ton habit un déchet bon à jeter, tout comme le fait que tu le portes depuis une saison. Tu t'es donc décidé pour le plus vieux de tous tes costumes ; c'est paradoxalement celui qui te va le mieux, comme s'il avait été coupé pour toi - alors que ce n'est pas le cas. Tu en vois tous les défauts, le fil qui pend au niveau de la manche et que tu n'oses pas couper par peur de tout défaire, le bouton très légèrement écaillé, le faux pli que tu ne parviens plus à faire partir, et bien sûr, le plus terrible : la décoloration. C'était un costume noir, et tout le monde dirait encore qu'il est noir ; mais tu considères qu'il est devenu gris foncé, et que l'on voit parfaitement qu'il a perdu de son éclat. Il n'empêche, costume abîmé ou non, à chaque fois que tu débarques à Akhora, tu fais tâche. On devine tout de suite que tu n'es pas un familier des lieux ; et ce n'est que ton assurance, que tu t'obliges à draper autour de toi tel un manteau, qui explique pourquoi on te laisse relativement tranquille.

Les affaires des autres membres du gang t'intéressent très peu. D'autant plus que si tu es là, c'est en quête d'informations. Tu as flairé un nouveau tuyau, qui nécessiterait un investissement à Akhora. Et, comme par hasard, c'est là que tu te souviens de ton affiliation. Tu ne prêtes pas vraiment attention aux regards de ceux qui te connaissent et savent que tu es un profiteur. S'ils n'ont pas envie d'un parasite dans leur gang, ils n'ont qu'à agir, ce n'est pas ton problème après tout. Tu les ignores donc, jusqu'à ce qu'un jeune homme s'approche vers toi, visiblement peu perturbé par ton apparence trop propre ou tes regards durs à son égard. Tu ne sais pas trop pourquoi, mais tu la sens mal, cette histoire. Elle ne peut que mal tourner. Tu t'efforces cependant de lui sourire en lui demandant :
« Je peux vous aider ? »
Tu ne l'as jamais vu, cet homme, mais avec ses lunettes et ses cheveux curieusement coiffés, il te fait penser à un intello qui n'est pas tout à fait conscient de la mode actuelle. En même temps, avec toi, toute coiffure qui a l'air un tant soit peu négligée te déplaît. Peut-être pas le genre de type louche et dangereux que tu t'attends à croiser à chaque fois que tu mets les pieds dans le quartier, mais presque.
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Zephyr
Zephyr
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2016-01-26, 20:41

Zephyr regardait le corps posé devant lui. Il respirait encore mais il savait qu'il était déjà mort, ses lunettes lui indiquant une activité cérébrale complètement brouillée, détruite. Il n'y avait rien à sauver. Ils étaient souvent dans cet état, ou déjà complètement morts, juste maintenus en vie par des machines. Il ne voulait pas savoir comment ils en étaient arrivés là, corps encore chauds sur la table froide, ni même qui les apportait, ou comment ils arrivaient dans cet état. Parfois il le savait contre son gré, des blessures apparentes ou des données lui donnant la réponse aux questions qu'il ne se posait pas. Lui n'était là que pour une chose, extraire correctement les organes qui partiraient dans des directions diverses et variées. Il ne s'intéressait pas aux détails du trafic effectué par le gang du nord. Il se contentait de faire ce qu'on lui demandait de faire, loin de toute éthique professionnelle. Il avait renoncé à l'éthique il y a bien longtemps de toute manière, et s'amusait d'imaginer Hippocrate se retourner dans sa tombe. Ca l'occupait quand il avait quelques regrets. Mais les corps anonymes ne l'ennuyaient pas, au contraire, c'était même plus simple pour lui, techniquement et moralement. Il ne volait rien, vu qu'on ne volait pas un mort. Profaner un cadavre et les implications spirituelles que cela avançait ne valait que quand on avait ne serait-ce qu'un peu de religieux au fond de son cœur, ce qui n'était pas le cas de Zephyr. Un corps était un corps. Du fric était du fric. Vendre des morceaux de corps au plus offrant, voilà de quoi il se chargeait. On lui procurait les corps, il découpait et livrait la marchandise. C'était un job comme un autre. Et bien moins fatiguant que de devoir recoudre et sauver les maladroits, les bagarreurs, les blessés du gang. Au moins les morts ne geignait pas à la moindre coupure. Ils étaient silencieux et parfois ce n'était pas plus mal.
Il observait donc le corps, celui d'une femme au visage banal, 35 ans d'après les relevés d'analyses qui lui revenaient un par un et s'affichaient sur ses lunettes. Groupe sanguin 0 négatif, voilà qui était parfait. Une nouvelle information s'afficha en haut à droite, et il su pourquoi elle était morte. Overdose. Il l'avait deviné aux traces de piqures qui parcouraient ses bras, mais elle ne souffrait d'aucune infection. Sans doute était-elle suffisamment riche pour faire ça proprement, mais pas prudemment, sinon elle ne serait jamais devenue cadavre anonyme dans une cave.

Le docteur se fit craquer les doigts et tourna la tête à la recherche de son assistant, avant de se rappeler qu'il n'en avait pas. Loin était l'époque où il avait des internes, des externes et des infirmières de bloc à son service. Mais il lui fallait quelqu'un, un peu par paresse, un peu par pratique. Même si les méthodes de conservations actuelles étaient déjà bonne, un organe reste quelque chose de capricieux dont il faut prendre soin. Et puis c'était plus rapide à deux, quand il avait quelqu'un pour déposer les organes dans les conteneurs cryogénisants. Ainsi ils partaient au stockage et servait dès que le gang avait une commande. Et dire qu'avant il fallait les utiliser dans les heures qui suivaient l'extraction. Définitivement, l'avancée de la médecine était une bonne chose. En attendant il n'avait toujours pas quatre bras et il s'extirpa de l'infirmerie pour aller chercher une victime. Quelqu'un qui avait l'air solide et ne s'évanouirait pas à la première goutte de sang comme la dernière personne qu'il avait choisie. Généralement ses assistants ne duraient pas longtemps, souvent consommés par le dégout, absolument ridicule car il n'y avait rien de dégoutant dans un corps humain, mais peut étaient ceux qui comprenaient cela. Il avait eut le droit à toutes les réactions, toutes risibles.
Si bien qu'on l'évitait un peu quand on savait qu'il y avait un corps en attente et que le doc cherchait sans aucun doute quelqu'un pour avoir une paire de mains supplémentaire. Et le voilà, sa victime du jour, toute rutilante dans son costume qui faisait tache un peu. Zephyr ne connaissait pas son nom, mais il l'avait déjà vu une ou deux fois dans le coin, ce qui en faisait sans doutes aucuns un membre du gang. Et voilà que la pauvre innocente victime lui demandait même si il avait besoin d'aide. Parfait.
"Oui, suivez-moi."

Et sans rien rajouter de plus, sans même vérifier qu'on le suit, Zephyr reprend le chemin de l'infirmerie où son cadavre l'attend toujours gentiment (c'est ça qu'est bien avec les
corps, ils ne bougent pas.) Lui avait déjà sa blouse, il en prit donc une autre qu'il tendit à son tout nouvel assistant "mettez-ça, faudrait pas salir votre costume" puis il s'approcha de sa jane doe de la soirée. "Bon, topo rapide, voici un corps. On ouvre ce corps, on prend les organes, on les mets indépendamment dans les boites à droite, et tadaaa, c'est fini. Des questions ? Non ? Parfait je commence" et il débrancha le cadavre, dont la respiration cessa rapidement avant de prendre son scalpel et de trancher d'un geste précis au milieu du torse.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-01-27, 00:37
Lorsque tu lui as demandé si tu pouvais l'aider, ce n'était qu'une simple formule rhétorique pour demander poliment à ce jeune homme ce qu'il te voulait. Après tout, il s'est approché de toi, et tu es bien trop guindé pour te contenter d'un simple « quoi ». Tu ne t'attendais pas vraiment à ce qu'il prenne la question au sens littéral et te fasse suivre de le suivre. Tu es occupé, après tout. Tu es toujours un homme occupé, œuvrant toujours pour bâtir ta nouvelle fortune, ta fortune personnelle, celle de Côme Kowalski ; tu n'as pas le temps pour aider les autres. Toutefois, peut-être peux-tu obtenir quelque chose de lui en retour. Alors tu suis la blouse blanche en te disant que tu pourras toujours te défiler au besoin. Il n'empêche, tu n'aimes pas trop son attitude, tu sens déjà qu'il y a anguille sous roche. Toi et ta politesse, franchement. Tu ne sais pas où il t'emmène. Tu ne connais que très peu ce quartier général ; tu te souviens parfaitement des lieux où tu t'es déjà rendu, car tu as bonne mémoire et tu préfères en savoir trop que pas assez. Tu es donc sûr de ne jamais t'être rendu dans cette partie-là, mais ce n'est pas plus mal. C'est toujours bien d'explorer un peu.
Tu supposes que la pièce où il t'emmène est une infirmerie. Avec sa blouse, tu en conclus qu'il est sans doute un médecin ou dans le genre - ce type de détail ne t'intéresse pas vraiment, tout ce que tu remarques c'est qu'il a l'air assez jeune mais qu'il pourrait être un peu plus âgé que toi. Pas forcément de beaucoup, mais peut-être un peu plus que vingt-deux ans. Non que cela t'intéresse, d'ailleurs. En fait, rien ne t'intéresse. Tu sais déjà que cela va te déplaire quand il te propose une seconde blouse pour ne pas te salir. Ton costume ne vaut peut-être rien, mais c'est le moins bon que tu as, et tu n'as pas envie d'en sacrifier un autre pour tes déplacements à Akhora. Bah, de toute façon, tu ne l'as pas payé, comme la quasi-totalité des vêtements que tu portes - toi aussi, on se demande souvent où tu te procures tes vêtements, sauf que ce n'est pas un mystère, tu les voles, tout simplement -, donc ça ne devrait pas te poser un trop gros problème. Cela t'ennuierait bien plus si tu avais dû le payer, ton costume. Enfin, allez expliquer cela à ces prolétaires. Le médecin ne comprendrait sans doute pas.
Tu n'as toujours pas enfilé la blouse qu'il est déjà en train d'expliquer ce qu'il attend de toi. Prélèvement d'organes. Que tu sais très bien être illégal, d'ailleurs ; tu es dans un gang, après tout, la légalité n'est pas vraiment au rendez-vous. L'idée ne te perturbe pas vraiment. En partie parce que tu n'imagines pas ce que tu vas vraiment voir - ça te retournera très certainement l'estomac d'un gentleman comme toi. Mais surtout parce que tu es bien plus habitué à l'idée de causer du tort qu'on n'a tendance à le croire. Après tout, tu es un escroc. Tu ne te salis pas les mains, mais le résultat n'est pas beau pour autant, et tu te fiches bien de savoir si des gens se sont donnés la mort à cause de toi. Ça ne t'empêche pas de dormir. Toute la misère du monde ne saurait te faire éprouver le moindre sentiment de culpabilité quand il s'agit de gagner de l'argent pour toi. C'est pourquoi, alors que l'homme débranche une machine qui ressemble un peu à ce que l'on voit dans un hôpital (honnêtement, tu n'en sais rien et ne t'en soucie pas), tu lui lances :
« Tout travail mérite rémunération. Vous me payez combien ? »
Ah, ça, c'est typique de toi, Côme. Avant de refuser purement et simplement, tu ne peux pas t'empêcher de parler affaires. Tu surmontes ton propre dégoût depuis un sacré moment, après tout : dégoût envers toi-même d'être devenu pauvre, dégoût envers les autres qui ne t'arrivent pas à la cheville. Tu es persuadé, bien à tort, que tu sauras surmonter toute nausée qui peut survenir pendant l'opération.
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Zephyr
Zephyr
le bruit des nuages. (zephyr) Tumblr_inline_nr72sgYwNL1txlwvy_500
2016-01-31, 23:27

Zephyr s’arrêta un instant dans sa découpe, c’était nécessaire, car il avait besoin de rire, d’hurler de rire plus précisément après la remarque de son nouvel assistant improvisé. Une rémunération ? Il n’avait manifestement pas compris le système d’un gang, et si il trouvait que Zephyr avait la tête de quelqu’un qui allait lui filler de l’argent, il se trompait très largement. Ce n’est pas comme ça que cela fonctionnait, et s’il voulait en avoir, il n’avait qu’à aller voir Hannibal. Et à l’idée de la tête qu’Hannibal ferait en voyant débarquer ce mec qui lui demanderait de l’argent, Zephyr ne put que rire de plus belle, presque impossible de s’arrêter, il du poser son scalpel et s’éloigner un peu du corps pour reprendre son sang-froid et s’essuyer les yeux. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu un tel fou-rire, il en aurait presque été reconnaissant à son nouvel assistant si il ne riait pas pour se moquer de lui tandis que la réflexion de l’autre avait sans doute été sincère ; ce qui rendait, très honnêtement, le tout encore plus drôle. « faut pas me faire ce genre de coup voyons, ça déconcentre. » Il essaya de reprendre son sérieux en revenant près du cadavre et en reprenant son outil de travail. « en tout cas merci, ça faisait longtemps que j’avais pas ri comme ça » puis il reprit sa découpe avant de prendre un écarteur pour ouvrir la cage thoracique et révéler les organes qui s’y cachaient. Et l’odeur avec, mais ça, Zephyr y était habitué, à cette odeur de sang et cette odeur d’organes, musc puissant et pas forcément des plus agréable à sentir. « Je m’occupe pas de ce qui est argent, j'suis pas comptable, il faudra voir ça avec Hannibal » lâcha-t-il vaguement tout en tendant une paire de gants en latex, identiques à ceux que lui avait. « Enfilez-ça aussi. »

Puis il s’attaqua à la découpe du cœur, avec des gestes habitués, experts, il savait parfaitement ce qu’il faisait, ce qu’il y avait à faire. Il se souvenait vite fait de la première fois où il avait assisté puis participé à une transplantation cardiaque. A ce moment-là de son existence, le corps du mort était un sanctuaire sacré qui profitait à la vie de tant autres, mais maintenant, il n’était plus qu’un tas de chair à ouvrir pour aller récupérer les biens précieux tant demandés. Shit happens, comme on disait. Peut-être était-ce le cynisme du survivant ou un désintérêt total de la cause morale, mais le Zephyr d’aujourd’hui n’était clairement pas le Zephyr d’autrefois. Une fois le cœur hors de son habitacle, il le fourra dans les mains de son tout nouvel assistant « attention, c’est fragile » commenta-t-il avant d’aller s’attaquer aux poumons. Un boulot bien fait est un boulot vite fait ; dans le monde du prélèvement d’organes en tout cas. Il fallait se presser, pour les préserver, mais pas trop non plus, histoire de ne pas faire de bêtises, mais Zephyr avait un parfait contrôle de ce qu’il faisait, en véritable expert, ce qui n’était pas forcément le cas du mec à ses côtés.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-02-01, 19:00
Tu te refuses de bouger tant que l'homme ne reporte pas à nouveau son attention vers toi, détournant prudemment le regard pour ne pas observer l'étendue de ses gestes. Malgré tout, tu fais preuve de prudence ; peut-être n'es-tu pas taillé pour ce job. Tu le fais cependant de manière totalement inconsciente ; tu restes persuadé que tu es capable de tout, que tu t'es déjà sali les mains. Mais l'argent ne salit que l'âme, tu devrais le savoir Côme. L'argent enivre l'esprit et détourne les cœurs de leurs élans spontanés ; au pire, il est capable d'emplir l'estomac, ou de financer toute autre modification corporelle - mais désirée par l'esprit. L'argent est un désir, en fait, un désir en soi ; un besoin pour un homme comme toi qui a toujours vécu entouré de ses bienfaits (c'est aussi vital, pour toi, que de respirer, l'argent est ton oxygène) ; un mode de vie, même, puisque l'on ne peut réaliser certaines choses que lorsqu'on le possède. Et tu le sais. Et tu continues sur cette voie, totalement inconscient du fait que tu pourrais te brûler. La honte de la pauvreté est une blessure bien pire pour l'âme déformée par quelques billets verts. Tu es enfermé dans ce cycle, Côme ; tu n'en sortiras jamais indemne.
Ça se voit, d'ailleurs. Ce qui, pour toi, te paraît normal, est source d'hilarité pour l'homme qui t'a amené jusqu'ici. Tu ne comprends même pas pourquoi il rit comme cela, et te contentes de le fixer de tes yeux sombres, parfaitement sérieux. Tu n'aimes guère sa façon de rire, tu la trouves si vulgaire, si populaire - quoique, est-ce vraiment surprenant, dans la mesure où tu te trouves présentement à Akhora ? Tu apprécies encore moins sa façon de refuser ta demande parfaitement sensée, en tendant une paire de gants en latex. Tu ne portes déjà pas la blouse, ça devrait pourtant être un indice suffisant de ton refus, non ? Tu mets cependant les gants ; l'idée de toucher quoique ce soit dans cet ersatz de bloc opératoire te révulse totalement et tu préfères ne prendre aucun risque. Le nom de Hannibal te dit quelque chose ; si tu y réfléchissais, tu serais sans doute capable de te souvenir que c'est le prénom du chef de ce gang, mais en bon élément que tu es, cela te passe complètement par dessus la tête.
Il est reparti faire ses... trucs, et tu poses les yeux sur ce dos tourné vers toi, dépité par l'absence totale d'attention qu'il t'accorde. Tu tentes de l'interpeller en disant : « Il est hors de question que je fasse quoique ce soit tant que je ne suis pas payé... » Mais bien sûr, il ne semble pas t'écouter, et tu soupires, essayant de trouver un coin où tu pourrais te poser en attendant qu'il daigne bien le faire. Tu n'as rien contre l'aider, vraiment ; un échange de faveurs, ça peut toujours être utile. Mais tu as comme l'impression que lui et toi, vous n'êtes pas sur la même longueur d'ondes. Ah, c'est donc ça, un « vrai délinquant ». Comme c'est beau, l'esprit grégaire.
Tu aurais pu continuer à s'extasier longtemps, mais voilà que le médecin place d'autorité quelque chose dans tes mains. Tu baisses les yeux, pour voir une espèce de truc visqueux et informe entre tes doigts gantés. Et, tu as beau ne pas savoir ce dont il s'agit exactement, tu comprends qu'il s'agit d'un organe extrait du corps de la femme allongée sur la table. Et le fait que l'extraction l'a sans doute tuée ne te dérange pas le monde du monde ; non, le problème, c'est qu'il a osé te fourrer ça dans les mains, sans te demander ton avis.
Tu laisses tomber le cœur, soudain nauséeux.
« Mon dieu, c'est dégoûtant. »
Si tu pouvais réfléchir correctement, tu serais au moins content d'avoir mis des gants. Mais, en l'occurrence, ce n'est absolument pas la pensée qui te préoccupe l'esprit. Tu cherches un endroit où tu pourras tranquillement vider ton estomac, et remarquant une espèce de bassine qui n'est a priori pas occupé, tu t'approches d'elle, te penche dessus, attendant l'inévitable.
« Mais vous êtes malade. » : parviens-tu à lâcher, le visage blanc.
Mauviette, va.
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Zephyr
Zephyr
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2016-02-03, 16:06

Et bah voilà, encore un qui n'avait rien dans le ventre. C'est incroyable ça, impossible de trouver quelqu'un de performant dans ce fichu gang. Qu'elles lui manquaient les infirmières quand même. Les infirmiers encore plus. Il regarda le coeur s'écraser sur le sol en poussant un long soupir. Ca allait pas du tout. Ils avaient des commandes à remplir et un organe abimé ne pouvait pas être livré. Surtout qu'un coeur c'était pas comme les reins, y'en avait pas deux, c'était un exemplaire unique. Avec ce groupe sanguin en plus, c'était encore plus rare. Il fit le tour du corps pour ramasser le coeur qu'il observa un instant, mais ce qu'il avait prévu était avéré, inutilisable. En plus probablement contaminé par le contact avec le sol. « Tss, un coeur tout neuf » lâche-t-il avant de se rapprocher du bac près duquel est penché l’autre chiffe-molle. Les gens du passé n’avaient aucune résilience, c’est dingue. Et ce n’est pas car il a vécu l’horreur incarnée qu’il pensait cela, lui n’avait jamais eu d’haut-le-cœur, même pendant ses premières années de médecine, même pas pendant ses premières opérations. Et là il n’y avait aucun enjeu, la personne étant déjà morte. Il jeta violemment le cœur dans le seau.

Il souleva l’autre par le col et le poussa contre le mur contre lequel il le plaqua. Il avait mis du sang sur ce beau costume mais il s’en fichait comme de sa première chemise. A vrai dire, Zephyr était furieux. Autant prélever des organes sur des personnes parfois mortes pour ça ne le dérangeait pas plus que ça moralement, autant gâcher des organes et donc rendre invalide, sans raisons, la mort des dites personnes était très dérangeant à ses yeux
« Malade oui, peut-être que je le suis, mais au moins je me sens pas mal pour un rien. » Il le relâcha et retourna près du corps avant de se tourner à nouveau vers lui et de lui jeter un regard noir en pointant le seau du doigt « vous qui parlez tant d’argent, savez-vous combien ça coûte, un cœur neuf ? Une fortune. Chaque organe que l’on prélève vaut plus que votre joli petit costume, voire que votre vie, ça dépend des clients. »  Il changea de gants, faisant claquer le latex. « Si on a pas de cœur en stock peut-être qu’il faudra que je me serve sur vous. » Menace, mais était-elle réelle ou non ? La colère de Zephyr était descendu et il avait dit cela d’une voix parfaitement calme et maitrisée, presque satisfaite de prononcer les mots qu’il venait de dire. « Alors venez m’aider à finir le reste, pour rembourser ce que vous nous devez. » c’était un ordre plus qu’une proposition, et Zephyr ne tolérerait plus un seul gâchis, et au cas où l’autre tente quoique ce soit, il avait toujours été très à l’aise avec un scalpel à la main, d’autant plus qu’il avait toujours son pouvoir pour prévenir toute tentative futile de fuite.
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-02-03, 20:34
Tu te sens curieusement mieux à partir du moment où ça sort. Tu avais oublié à quel point le corps peut vous lâcher quand vous n'avez pas le cœur bien en place. Au fond de toi, tu t'étonnes même de cette sensibilité. Toi qui, habituellement, semble si insensible, voilà que quelque chose te fait réagir. Si tu étais seul, tu prendrais très certainement le temps de réfléchir à cette nouvelle variable qui bouleverse tous tes jolis calculs. En te promenant à Akhora, tu es toujours parti du principe que rien de ce que tu n'y verrais ne saurait te faire de mal. Mais visiblement, non.  Il va désormais falloir que tu fasses preuve de plus de prudence. Car vomir, ce n'est décidément pas digne d'un gentleman. Il n'existe malheureusement aucun moyen de rattraper cette dignité perdue, et tu n'en voudras pas au témoin de ton infortune s'il décide de te mépriser ; à sa place, tu en ferais sans doute de même. Comme tu t'en veux, d'avoir fait preuve d'une telle faiblesse en public. Tu essaies tellement d'être impeccable, comme si tu voulais saisir la perfection à mains nues ; objectif trop chimérique pour être réalisable - mais tu en rêves. Si tu pouvais maîtriser ton corps comme un outil, alors tu serais heureux. Peut-être, cependant, cette entreprise se révélerait-elle dangereuse ; dès lors que tu objectivises ton corps, tu cours le risque de perdre tes dernières miettes d'humanité. Pourquoi encourir ce risque, Côme ? Que gagnerais-tu à devenir surhumain ? Rien. Même la fortune ne tend pas nécessairement les bras à ceux qui dépassent ce stade. Elle s'obtient par l'acharnement, et le flair.
Et tu baisses les yeux vers ton costume, et tu aperçois des tâches de sang - et tu veux gémir, Côme, mais tu retiens ce cri qui menace de s'échapper de tes lèvres parce que ce ne serait pas digne.
Costume fichu.
Lui qui était si miteux, où vas-tu en trouver un autre d'une qualité équivalente - à la fois assez bonne pour que tu daignes la porter, mais assez mauvaise pour être sacrifiable ?
Ta lèvre tremble à cette pensée infâme.
Tu n'as cependant pas le temps de t'enfermer dans la spirale sans fin du regret ; l'autre type t'empoigne violemment, sans crier gare, et te plaque. Tu lui lances un regard noir, choqué par une telle attitude. Quel barbare, franchement. Ne lui a-t-on pas dit que le meilleur moyen de communication était les mots ? Visiblement, le bon sens n'est pas une qualité très courante chez les prolétaires. D'autant plus qu'il s'exprime affreusement mal. Tu ne te sens pas bien, mais il y a une raison, encore faut-il qu'il daigne s'en rendre compte. Tu lèves les yeux au ciel, peu impressionné. Peut-être est-ce pour cela qu'il finit par te lâcher. Tu n'es peut-être pas le membre typique d'un gang, Côme, mais s'il y a une chose dont tu n'as pas peur, c'est des autres. Tu devrais les craindre un peu plus, parfois ; toutefois, tu sembles avoir déjà décidé que de toute façon, il ne te fera rien. Il ferait mieux de ne pas oser, d'ailleurs. Tu n'es peut-être pas encore quelqu'un d'important, mais tu le seras un jour. Ce jour-là, il sera déconseillé de se mettre en travers de ta route.
Pour le moment, cependant, tu n'es rien d'autre qu'un paumé en compagnie d'un autre paumé, avec en prime un costume fichu - et ce cœur aussi, comme il te le fait comprendre. Ah, enfin, il parle ton langage. Il aurait dû le dire plus tôt, tout de même, que ça coûtait les yeux de la tête. Autrefois, tu t'en serais sans doute peu soucié ; ta fortune aurait été plus élevée que tout ce que tu pouvais gâcher, de toute façon. A présent.. eh bien, tu pouvais au moins comprendre le concept de dette. Okay, pour le coup, il t'avait eu - mais c'était plutôt toi qui avais fait une erreur, cela ne comptait donc pas vraiment comme une victoire pour le docteur.
Soupirant, tu finis par te rapprocher du corps, en évitant soigneusement de le regarder. Tu ne peux cependant t'empêcher de lui faire regarder :
« Si vous savez combien coûte un cœur, pourquoi le donnez-vous à quelqu'un sans savoir s'il est prêt à le réceptionner ? C'est totalement stupide, vous en êtes conscient ? Vous l'avez gâché autant que moi, ce cœur. »
Et ça, tu n'en démordras pas. C'est aussi de sa faute pour avoir décidé que tu étais prêt à te saisir d'un cœur fraîchement extrait de son environnement naturel. Il ne t'a même pas accordé un seul regard, partant du principe que tu accepterais. Une attitude franchement stupide - car tu ne penses pas qu'il aurait été prêt à sacrifier un organe pour obtenir ton accord. Même toi, tu ne le ferais ; la perte serait trop grosse. Tu en conclus qu'il s'y connaît sans doute dans son domaine, mais qu'il a de grosses efforts à faire dans le domaine social. Tant mieux. Tu préfères être le plus fort, sur ce sujet-là.
« Si vous commenciez par m'explique ce que je suis censé faire ? exiges-tu d'un ton dédaigneux, comme si tu ne venais pas de lamentablement vomir quelques instants plus tôt. Je n'ai pas la science infuse. »
Et lui non plus, d'ailleurs - mais tu te retiens de le rajouter. Si en l'aidant, il accepte d'oublier que tu viens apparemment de gâcher une grosse somme, tu ne vas pas t'en plaindre. Tu détestes devoir quelque chose à quelqu'un. Tu préfères largement quand c'est l'inverse. Voilà pourquoi tu préfères toujours t'acquitter de ta dette aussi vite que possible.
Tu finis par l'enfiler enfin, cette fichue blouse qui aurait pu protéger ton costume.
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Zephyr
Zephyr
le bruit des nuages. (zephyr) Tumblr_inline_nr72sgYwNL1txlwvy_500
2016-02-09, 17:21

Décidément il n'avait pas choisis la meilleure personne pour faire ce boulot. Déjà il était manifestement peu compétant, le coeur mal accroché, maladroit, mais en plus il contestait absolument tout ce que Zephyr pouvait dire, sans oublié qu'il n'avait pas vraiment l'air d'avoir écouté ce que ce dernier lui avait expliqué en entrant dans la pièce. Cependant, et c'était un détail intéressant, il ne semblait pas non plus vouloir partir. Sinon il l'aurait fait depuis longtemps et n'aurait pas enfilé la blouse que le docteur lui avait remit un peu plus tôt. "je pense être le plus disposé à dire si un coeur est encore bon ou pas." Lâcha Zephyr avant de reprendre son scalpel. Il eut alors une idée, liée à l'intérêt si économique qu'avait son nouvel assistant. Les hommes étaient souvent bien rongés par des vices et l'envie d'argent n'en était que l'un des nombreux qui couraient l'humanité, ainsi, quand on était conscient des vices d'autrui, plus encore que des siens, on pouvait jouer avec cela. C'était la base de la manipulation. Aussi, autant utiliser cela pour essayer de motiver un peu l'homme, car la menace n'avait pas l'air de fonctionner, peut-être était-il plus courageux qu'il ne l'avait laissé croire jusqu'à maintenant. Mais plus intéressé, très clairement. Alors Zephyr avait un moyen d'augmenter encore cette impression. "On touche une commission sur chaque organe vendu, en tant que personne l'ayant collecté. Il est là votre argent. Et la vente d'organe, ça paye bien." Il ne commenta pas plus cette information avant de remettre une nouvelle paire de gants en latex et d'en tendre une à son assistant.

"Pour ce qu'il y a à faire, je vous l'ai déjà dit, dès notre arrivée." Le manque de mémoire de certaines personnes était désespérant. Zephyr se souvenait parfaitement des mots qu'il avait prononcé à leur arrivée en ce lieu. "Je prélève l'organe, je vous le donne et vous le mettez dans un des caissons cryogénique sur votre droite que vous activez en appuyant sur le bouton vert. Un enfant pourrait faire ça." expliqua-t-il avant d'ajouter "en évitant de le faire tomber ou d'aller vomir." C'était un petit commentaire qu'il jugeait nécessaire, au cas où l'autre ne se sente encore faible, hors de question de perdre encore un organe, même si ce qu'il s'apprêtait à extraire n'en était pas un. "On va passer à ce qui vaut le plus cher, bien plus que l'or, mais aussi ce qui est le plus délicat. Le visage." Et là, il allait voir si l'autre avait l'estomac bien accroché. Dans un monde où tout était enregistré, changer d'identité était très recherché, et quand on suit la logique de l'offre et de la demande, les nouveaux visages et empruntes digitales, un lot généralement vendu ensemble, valaient une petite fortune. Cette pauvre femme n'allait plus rien avoir de ce qui faisait son identité autre fois. Elle ne serait plus qu'une coque vide, condamnée à bruler pour faire disparaitre les traces. Et pourtant elle renaitrait, en quelque sorte, collée sur quelqu'un d'autre. Il découpa expertement la peau avec toute la délicatesse possible avant de finalement se retrouver avec le visage dans les mains qu'il passa à l'autre homme. "Faites bien attention, c'est fragile. Allez le mettre dans le caisson pendant que je m'occupe des paumes et des doigts."
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-02-10, 16:49
Le docteur pourra dire ce qu'il veut, le mal est fait. Tu es désormais persuadé qu'il est inconscient et ne sait pas faire correctement son travail. Oh, peut-être sait-il parfaitement réaliser les bons gestes, mais en dehors de cela... Il te fait penser à un geek pour qui son ordinateur est comme une extension de lui-même, mais qui, une fois qu'il en est privé, se révèle totalement incapable de survivre par lui-même. Non que ce soit un problème pour toi, cette obsession, tu t'en fiches bien. Tu as assez d'honneur pour accepter de l'aider pour rembourser ce cœur - et s'il te dit qu'il est le seul à pouvoir estimer un organe est toujours bon, ou non, tu as bien envie de lui faire remarquer qu'il a dit qu'il ne l'était plus. Peut-être est-ce un bon manipulateur ? L'idée te quitte d'office quand il commence à t'expliquer les tenants économiques de l'affaire. Tu éclates de rire. Tu ne doutes pas un seul instant qu'il dit la vérité et que ça rapporte bien. Mais s'il croit pouvoir te jeter de la poudre aux yeux, il se trompe. Tu es certain qu'il ne compte pas te payer, de toute façon. C'est juste une façon d'essayer de te convaincre de l'aider, mais ça ne prendra pas avec toi. C'est ton métier, tout de même, on ne peut pas t'avoir aussi facilement - même en agitant la promesse de pièces sonnantes et trébuchantes. Plus jeune, tu te serais laissé convaincre, car tu n'avais rien et tu avais besoin de cet espoir ; c'est bien pour cela que tu es là, aujourd'hui.
« Êtes-vous vraiment obligé de vous ridiculiser ainsi ? Je vous ai miséricordieusement donné l'avantage, ne le gâchez pas ou je m'en vais, dette ou pas. »
Et tu es sérieux. Tu gagnes de l'argent de plus en plus facilement, tu serais donc sans doute en mesure de rembourser les dégâts. Même si ça te ferait un trou dans le budget. Mais tu n'es pas comme ces pauvres du gang, tu as du bien (quand bien même tu te persuades que tu es toujours pauvre). Puis tu laisses tomber ton masque de dureté, essayant de te concentrer un peu plus.
« Non, vous ne l'avez pas dit. Vous n'avez jamais parlé de bouton vert ni de caisson cryogénique. Vous n'avez aucune mémoire, ma parole. Êtes-vous sûr d'être compétent ? »
La pique est volontaire ; après tout, il vient de te rappeler que tu n'avais pas le cœur bien accroché. C'est de bonne guerre, et tu respires profondément pour oublier ce que tu t'apprêtes à faire. Du moment que tu ne le regardes pas trop faire et que tu n'observes pas trop longuement ce que tu fais, ça devrait aller. Tu l'espères. Il te dit que vous allez passer au visage, en mentionnant que c'est ce qu'il y a de plus cher, et tu ne peux t'empêcher de lever les yeux au ciel. Bonté divine, est-ce qu'il allait continuer de te prendre pour un homme cupide (même si tu l'es) pendant longtemps ? Même si la vente d'organes te rapporte, ça ne t'intéresse pas. Question de fierté familiale ; un Kowalski n'a le droit de réussir que par les affaires. C'est une règle sous-entendue, mais absolue, et tu comptes bien respecter la tradition familiale. La seule chose qui peut t'intéresser, c'est que le gang auquel tu es censé appartenir se livre à des activités aussi lucratives. Tu n'en avais jamais pris conscience jusque là, pensant que c'était un regroupement de miséreux qui essayaient de survivre ; mais visiblement, il y a de l'argent qui coule à flots, ici. Peut-être devrais-tu essayer de t'intéresser plus à eux, finalement.
Tu prends la peau avec beaucoup de délicatesse et suit les instructions qu'il t'a données, appuyant sur le bouton vert comme dit. Tu ne fais même pas attention à ce que c'est ; au final, ce qui te répugne, c'est plutôt l'aspect sale de la chose. Mais l'idée de tenir un visage entre tes doigts ne semble pas te perturber outre mesure. Tu es bizarre, Côme. Mais il est vrai que tu as une certaine insensibilité vis-à-vis des autres ; tu te fiches bien de savoir que cette femme vient de mourir sous les coups de scalpel du médecin, ou que son identité sera utilisée par un autre - toi qui endosses de fausses identités à longueur de temps, tu ne pourrais guère t'en soucier plus.
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Zephyr
Zephyr
le bruit des nuages. (zephyr) Tumblr_inline_nr72sgYwNL1txlwvy_500
2016-02-16, 12:47
L’arrogance est l’un des traits de l’être humain que Zephyr tolérait le moins. Cela l’agaçait à une vitesse incroyable. L’autre était là, fanfaronnant comme si il avait une prétendue supériorité à étaler sur la face du monde. C’était relativement peu supportable. On aurait dit un enfant, revenant sur tous les détails pour pouvoir contredire qui voulait bien l’entendre. Zephyr se contint cependant et retourne à la découpe de la face intérieur des mains, opération délicate car cela demandait à ce que la couche de peau reste extrêmement fine. Mais il n’eut aucun problème à obtenir ce qu’il désirait, ayant déjà pratiqué la manœuvre des centaines de fois. Et après d’aucuns osaient le penser incompétent. Si un jour il avait le malheur de venir le voir blesser, il aurait le plaisir de découvrir l’incompétence du médecin. Oui, Zephyr avait la rancune facile, chaque homme possédait ses pêchés et le pardon n’était pas la chose que l’on obtenait le plus aisément de la part du Docteur. Même si il ne le montrait pas et reprenait des relations courtoises, il attendait le meilleur moment pour ressortir sa rancune. Il était sans aucun doute du pire type des rancuniers, surtout pour les personnes qu’il n’avait pas dans ses petits papiers, et c’était clairement le cas de son nouvel assistant.

Il ne parla quasiment pas du restant de l’opération, interrompant seulement le silence afin d’indiquer à l’ignorant de quel organe il s’agissait et où il devait aller. Une longue énumération, poumons, foie, reins, estomac, intestins, moelle épinière, même l’utérus, tout ce qui pouvait se transférer d’un être humain à un autre avait été enlevé, tout sauf le cerveau, qui déjà n’était plus en état mais qui en plus posait de graves problèmes déontologiques. Si on réussissait une greffe du cerveau, connectant nerfs après nerfs, rebranchant la machine du corps humain à son processeur avec réussite, qu’adviendrait-il de la personne ? Se réveillerait-elle, identique à avant mais seulement dans un nouveau corps, ou serait-elle complètement différente ? Quant était-il de la question de l’âme ? Tant de questions qui avaient trouvées une partie de leurs réponses, non pas à l’époque actuelle où il était impossible techniquement de réussir une telle prouesse, mais sept-cent ans plus tard à l’époque de Zephyr où la construction de cyborg complets avait révolutionné le milieu. Mais on s’éloignait de la situation actuelle. Désormais il ne restait plus grand-chose du corps, même de grandes zones de peau, comme celles du dos, avaient été retirée. Etait arrivé un corps cliniquement mort mais biologiquement encore en vie, et maintenant il ne restait qu’un cadavre impossible à identifier sans le registre dentaire ou adn. Mais il allait finir au four, le gang Nord possédant un incinérateur, bien utile pour faire disparaitre ce qui devait disparaitre. Une fois le corps fourré là-dedans, Zephyr se tourna vers son assistant.
« Pourquoi vous êtes-vous senti obligé de rester ? Rien ne vous y forçait, je ne pointais pas un flingue dans votre direction, et vous ne semblez pas avoir fait ça par amour du gang, alors pourquoi ?»
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-02-18, 19:48
Dans le fond, vous êtes de véritables gamins - lui et toi. En ce qui te concerne, ça ne paraît même plus surprenant ; tu te comportes en enfant capricieux, qui boude lorsqu'il n'obtient pas ce qu'il veut, qui ne supporte pas l'échec, refusant de se remettre en question, et qui n'imagine même pas sa vie s'il ne parvient pas à combler le moindre de ses désirs. Aspirant à la fortune pour elle-même, mais aussi pour le confort qu'elle te procure : le confort de l'enfant qui n'a pas besoin de travailler pour vivre, et qui, dès qu'il demande quelque chose, le reçoit sans délai. C'est ton enfance elle-même qui se transcrit à travers ton rêve. Un refus de la brutale réalité, de la façon dont les choses se déroulent pour les gens normaux - car tu ne veux pas être normal, non, comme l'enfant tu as ce complexe nombriliste qui te pousse à faire comme si tu étais au centre du monde. Rien d'étonnant, dès lors, à ce que le courant ne passe pas avec le médecin. Lui non plus n'est sans doute pas totalement adapté à ce monde ; tu le trouves mesquin, et tu ne serais pas surpris de le découvrir rancunier. Et à tes yeux, c'est totalement puéril. (Alors tu l'es ; dans les deux cas.)
Tu respectes cependant le silence qui s'installe entre vous ; tu es du genre à monopoliser la parole, mais tu penses aussi que cette situation est la sienne et qu'il vaut mieux le laisser faire. Rien ne t'empêche de reprendre l'ascendant par la suite ; tu ne sais pas encore comment, car tu n'y réfléchis pas, concentré sur la tâche qui t'a été assignée - et surtout, t'efforçant de ne pas fixer ces organes qui défilent pour ne pas ressentir à nouveau cette nausée, t'appliquant à les considérer comme de simples objets -, mais tu sais que ce sera sans doute possible si tu parviens à garder ton calme. Si. Car toutes ces minutes qui passent ne parviennent qu'à ancrer plus profondément ton ressentiment à son égard, et tu n'es pas certain que tu seras en mesure de te contrôler quand vous en aurez fini. Tu n'as que vingt-deux ans ; tu es encore jeune, et hélas, pas aussi talentueux que tu le voudrais, des fois.
Enfin, la tâche s'arrête, et tu pousses un profond soupir de soulagement. Ton dos, que tu as gardé trop raide pendant tout ce temps, commence à te faire souffrir, et ta nuque te tire. Tu jettes un regard vague sur tes gants ; tu as l'impression qu'ils sont rouges, mais ce n'est pas quelque chose qui te perturbe, finalement. Tuer métaphoriquement les gens est devenu si naturel pour toi que lorsque cela devient un peu plus concret, tu t'effraies moins de l'idée que tu ne le devrais. Tu es trop insensible, Côme. Trop de défauts sont en toi : ton indifférence pour les autres, ton incapacité à accepter l'échec, ton avidité, ta cupidité, tes caprices. Dans le fond, on se demande bien ce que les gens qui « t'aiment peuvent te trouver ».
Ah, si. Il y a peut-être quelque chose de bien en toi, quelque chose qui te sauve et fait que tu n'es pas totalement pourri. Avec un sourire, tu réponds à cette question qui semble le tarauder :
« Question d'honneur, mon cher ami. Je ne m'attends pas à ce quelqu'un comme vous puissiez comprendre, cela dit. Vous trouverez sans doute cela stupide, prouvant par là que vous l'êtes sans doute vous-même. »
Oh, quelle jolie tournure, Côme - on sent que tu l'as travaillée, celle-là. Voilà sans doute une de tes répliques favorites ; une façon pour toi de mettre en avant tes propres valeurs tout en minimisant celle des autres. D'un autre côté, cet homme semble considérer qu'en dehors de la contrainte physique ou du fanatisme, donc tu penses sincèrement qu'il est idiot. Tout comme il a voulu croire que tu faisais cela pour l'argent. Ah, mais tu viens de lui donner la clé de ton raisonnement. Dommage, car tu as conscience qu'un type sans foi ni loi saurait facilement retourner cet argument contre toi. Comme tu es bête. C'est bien la preuve que tu es un peu perturbé par l'opération, au final.
La seule solution : détourner l'attention de toi.
« Et vous, pourquoi faîtes-vous cela ? l'argent ? vous aimez ce gang sans doute plus que moi, c'est manifeste, mais l'aimez-vous assez pour vous salir les mains ? » Puis, une idée te traverse l'esprit et, avec une expression moqueuse sur le visage, tu rajoutes : « Au fait, le jour où vous mourrez, vous accepterez de prendre la place de cette femme, cela va sans dire ? »
Toi, tu ne veux pas. Tu veux disposer d'une belle sépulture qui sera la plus imposante du cimetière et qui prouvera que tu auras été un homme important. Un homme assez puissant pour influencer son temps.
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Zephyr
Zephyr
le bruit des nuages. (zephyr) Tumblr_inline_nr72sgYwNL1txlwvy_500
2016-02-23, 20:56

Il n'a que l'insulte à la bouche. Lui qui prétend agir par honneur ne semble pourtant en avoir aucun, et cela fait rire Zephyr silencieusement. L'honneur hein ? Est-ce tout ce qu'il reste comme justification à l'homme qui vient de commettre l'immoral ? Car après tout, ce prélèvement d'organe, cela reste tout simplement de la profanation de cadavre, rien d'autre. On prend ce que l'on nous a pas offert et on le revend pour faire du profit. Sur le plan moral, c'était terriblement malsain. Zephyr ne tremblait pas.  Il y a longtemps que sa moralité n'est plus à ça près. Il a vu pire, il a fait pire. Ce n'est rien, qu'un détail sur la liste des pêchés qui l'amèneront en enfer. Heureusement qu'il n'y croit pas, à l'enfer. Il ne croyait pas à l'au-delà de manière générale d'ailleurs. Pourquoi croire en quelque chose qui n'existe pas, ou qui, si cela existait, ne serait qu'une torture perpétuelle. Vivre éternellement, quelle horreur; la vie n'avait d'intérêt que si elle avait une fin et il plaignait les pauvres hères assez naïfs pour croire qu'il y avait quelque chose après. Une vie était assez suffisante, une après vie serait inutile ou cruel. En tout cas c'est ce que pensait Zephyr.

Si l'autre avait envie de croire qu'il était idiot, ainsi soit-il. Le Docteur n'avait jamais beaucoup à faire de ce que l'on pouvait bien penser de lui. S'attacher à ce genre de choses était trivial et n'aidait pas l'homme à avancer vers...vers n'importe quoi. Zephyr avait des objectifs et s'attrister que l'on pense qu'il était bête, pervers, cruel ou autre ne l'aiderait pas. Surtout que des avis venant de personnes comme celui qui l'assistait ne lui étaient que d'une utilité plus que mineure. Ce dernier lui posa la même question, pourquoi faisait-il cela. C'était une question à poser en effet. Pourquoi reniait-il toute moralité, faisait-il un fuck magistral au serment d'Hippocrate et s'adonnait-il à ce genre de chose ?
"Je fais ça car le gang en a besoin, et que j'ai besoin du gang, rien de plus. Et par besoin, je ne veux pas dire que je l'aime tellement que je ne peux vivre sans." Non, il en avait besoin de manière bien plus pragmatique, bien plus concrète. Mais il ne voyait pas l'intérêt de révéler les détails de ses plans à l'autre homme.

La deuxième partie de sa question était la plus intéressante, car elle portait sur les croyances profondes de Zephyr. Lui qui en tant que médecin digne de ce nom avait toujours eu sur lui sa carte de donneur.
"Un corps est un corps, je me fiche de ce qu'il peut m'arriver après ma mort." Cela revenait à ce qu'il pensait plus tôt. Si il n'y avait pas de vie après la mort, et même si il y en avait une, un cadavre n'était qu'un tas de muscles, organes, peau et sang assemblés qui ne servait plus à rien étant donné qu'il était désormais incapable de vivre ou bouger par soi-même; aussi la réponse à la question lui avait semblé aussi simple que naturelle. A quoi bon glorifier une enveloppe sans vie qui commence à se décomposer au moment où le dernier souffle se fait ?
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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-02-24, 18:50
Si tu n'as pas réussi à le convaincre que tu es sans doute un homme plus mauvais que tu ne le sembles, que tu n'as même pas l'excuse de la peur pour justifier que le meurtre d'une femme ne te dérange pas tant que cela, que tu n'as pas non plus le prétexte du besoin d'argent, alors c'est que tu as vraiment une sacrée veine, Côme. Tu n'as même pas conscience qu'il fait ressortir tes pires côtés, cette indifférence à l'égard du reste du monde, ton arrogance phénoménale, ta propension à juger les autres selon tes propres critères sans jamais remettre ton échelle de valeurs en cause, et plus encore. Vous semblez incompatibles, comme si vous ne parveniez qu'à vous irriter l'un l'autre et, ce faisant, ayant érodé le vernis de civilisation, à prouver que vous n'êtes que de bêtes hommes. Dans les deux sens du terme.
Et si l'homme en face de toi te dit qu'il fait cela par nécessité, alors ça ne fait que te convaincre de la pauvreté de ces gens. Et te donne envie de rire de leurs malheurs. Quand on a l'argent pour soi, on n'a pas besoin de faire quelque chose. On a besoin d'une nouvelle voiture, d'agrandir sa villa, de claquer son argent ; on n'a pas besoin de tout faire pour en gagner. C'est aussi simple que cela. Pour toi, ce gang a simplement fait de mauvais choix de vie. Non que tu puisses le leur reprocher, d'ailleurs ; il faut bien qu'il y ait des perdants, car plus il y a de vainqueurs, plus le butin se réduit. Tu rêves d'un trophée qui n'appartienne qu'à toi, que tu ne partageras avec personne (oh, vraiment personne, hein ?). D'un air hautain, tu lui réponds donc :
« Si le gang a besoin de moi, il n'a qu'à demander. J'ai de l'argent, moi, ce n'est pas comme si je refusais de partager non plus. »
C'est sans doute une mauvaise chose de dire « j'ai de l'argent » dans l'antre de voleurs et de meurtriers, mais tu n'as pas peur. Oh que non. Tu ne sais peut-être pas te battre, mais tu as d'autres qualités. Et tu sais très bien comment détourner les gens de leur objectif, si celui-ci ne t'arrange pas. Oh, bien sûr, tu n'as pas envie de partager ; cette partie-là est purement rhétorique, même si elle ne servira sans doute pas à te faire passer pour quelqu'un de bien. Cela dit, si on te supplie correctement, peut-être peux-tu faire un effort. Tu aimes bien qu'on te flatte. La vanité fait clairement partie de tes défauts.
Sa deuxième réponse te plaît plus, en revanche. Tu lances un « hum... » appréciateur, verrouillant ton regard sur lui. S'il y a une chose que tu détestes chez lui, c'est sa coupe de cheveux. Beaucoup trop longs, ils ont surtout le défaut d'être mal coiffé, ce qui, à ton sens, est un signe de mauvais goût. Difficile de distinguer ses goûts vestimentaires, car de toute façon, dans la mesure où tu t'habilles moins bien pour te rendre dans ce quartier, il y a fort à parier que lui-même fasse des concessions qu'il exerce. Mais sa chevelure, décidément. Tu ne t'en remettras pas.
« Parfait. Vous aurez la gentillesse de ne pas toucher au mien quand l'inéluctable se produira. Refilez le travail à quelqu'un d'autre. Tout à votre joie, vous risqueriez de faire des carnages. »
Ce n'est là qu'une plaisanterie, légère ; mais il pourrait te prendre au sérieux. Qu'importe. Tu finis par ôter gants et blouse, les jetant à terre sans aucune considération - y a-t-il des gens pour faire le ménage, ou est-ce lui qui s'en occupe ? tu aimerais bien que ce soit le second cas de figure - avant de te pencher sur le lavabo, désireux de te laver mains et bras, de te rincer visage et bouche. Tu jettes ensuite les yeux vers ton costume gâché, et soupires.
« Vous auriez des vêtements de rechange, peut-être ? Ne vous inquiétez pas, si vous ne voulez pas me les donner, je peux payer. »
Ce serait peut-être même mieux ainsi ; l'idée de lui être redevable de quoique ce soit t'est désagréable, autant ne pas t'endetter une nouvelle fois auprès de lui. Car tu considères que vous êtes désormais quittes, d'autant plus qu'en cas de problèmes, ce sera de sa faute s'il t'arrive quelque chose. Tu as une responsabilité dans cette histoire, désormais. Et ça ne semble pas tellement te perturber ; la machine semble bien huilée, ta participation devrait donc a priori passer totalement inaperçue. Pas de problèmes, donc.
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Zephyr
Zephyr
le bruit des nuages. (zephyr) Tumblr_inline_nr72sgYwNL1txlwvy_500
2016-02-25, 14:20

Ah, on en revenait à parler d’argent. Toujours l’argent, n’est-ce pas cela qui fait tourner la tête de l’être humain lambda ? L’argent, les billets verts était une drogue à laquelle on résistait plus ou moins bien, avec une réussite plus ou moins concrète mais à laquelle on pouvait aussi succomber pleinement. Zephyr était conscient de cette tare humaine, conscient aussi d’être l’un des dépendants. Il n’était ni prêtre ni moine et n’avait fait vœux de simplicité et de pauvreté. Quelle idée. Depuis des siècles on débattait de l’importance de l’argent dans le bonheur, mais envoyez chier un SDF en lui disant qu’il n’a pas besoin d’aide car il a déjà le bonheur et vous verrez bien que quelques pécules aident à être heureux. Zephyr, qui n’avait pas de bien propre, étant donné qu’il n’existait pas aux yeux de la ville. Aussi, ne crachait-il jamais sur un peu de cash et volait pour vivre tranquillement, véritable sangsue après de ses pauvres victimes. Et sans aucuns regrets.
Quand l’autre se venta d’avoir de l’argent, et qu’il sous-entendait être prêt à en donner au gang, cela arracha un petit rire au docteur ;
“Faites un don à Hannibal je suis certain qu’il appréciera le geste” lâcha-t-il un peu moqueur, toujours quand cela concernait l’argent. “Mais sachez que je ne parlais pas de gros sous quand j’évoquais un besoin du gang.” Et quant au gang qui avait besoin de lui, il avait clairement fait référence à ses capacités, même si l’autre ne semblait pas convaincu par ces dernières. Aussi très bien, il ne toucherait pas à son corps si jamais un jour il tombait sur son cadavre, mais il n’y toucherait pas non plus vivant, si on lui apportait blessé. L’égo était une chose qui se froissait rapidement, et celui de Zephyr ne faisait pas exception à la règle.

Quand il demanda des nouveaux fringues, il lui désigna un placard métallique dans un coin de la pièce ;
“servez-vous, je ne sais jamais où mettre leurs vêtements.” Il parlait bien entendu des vêtements des cadavres qui lui arrivaient, il y en avait à profusion, il trouverait bien quelque chose à sa taille et à son goût, plusieurs hommes d’affaire aux coûteux costumes ayant terminés sur la table du docteur. Après il fallait être capable de porter les vêtements d’un mort, ce qui moralement pouvait aller contre les valeurs de certains. Mais après ce qu’il venait de faire, ce n’est pas ce point qui dérangerait notre homme. Le dégoût peut-être serait la raison d’un refus. Pour Zephyr un vêtement était un vêtement peu importe son passif, mais tous n’avaient pas le pragmatisme de notre bon docteur.

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Côme Kowalski
Côme Kowalski
2016-02-28, 09:46
Tu ne comprendras sans doute jamais totalement ces gens qui n'ont jamais reçu ton éducation, et qui n'ont pas compris comment faire pour en gagner. Pourtant, ce n'est pas comme si c'était si difficile que cela. Il ne s'agit pas seulement d'être un bon mouton et de se trouver une place modeste mais sûre : tu te doutes que tous ces gens-là ne recherchent pas la tranquillité de l'esprit et de l'emploi, que c'est un autre besoin qui les meut. Quand tu regardes le docteur, tu aurais envie de lui dire que tu sais pourquoi on peut s'engager ; tu l'as fait toi-même, après tout, et pendant quelques temps (rapides) tu t'es laissé prendre au jeu. Avant de te rendre compte que ces gens-là n'avaient ni la volonté ni la capacité de faire bouger les choses. Bien sûr, cela relève de ton seul jugement, et tu te doutes bien que tes collègues de gang ne seront guère ravis d'apprendre ton opinion à leur égard. A supposer qu'ils s'en soucient, bien plus. Tu te montres volontiers distant avec eux, ce n'est pas pour rien. Même si tu devrais sans doute te mêler de leurs affaires un peu plus souvent, vu qu'apparemment, il y a de l'argent maintenant.
Et tu ne vois pas de quel autre besoin le gang peut avoir ; qu'est-ce qu'il y a de plus important que d'assurer sa survie, quand on est pauvres ? Tu ne vois pas. Ou peut-être est-ce ton expérience de la pauvreté qui a été très courte. Sans le regarder, tu rétorques :
« Bien sûr, bien sûr. Tout le monde sait que l'on fait les bonnes œuvres ici. »
Le docteur te signale une armoire métallique, et tu te stoppes un instant. Tu ne sais pas si c'est vraiment l'idée de porter les vêtements d'un mort qui te dérange, ou plutôt la pensée qu'il s'agit d'un signe de meurtres en masse. Tu baisses ensuite les yeux vers ton costume, vers les tâches qui le souillent. Et tu te rends compte que tu as vraiment un problème, parce que pour le coup, tu n'as pas envie de porter ces vêtements-là. Pas uniquement parce qu'ils ne seraient pas dignes de toi, non ; mais aussi parce qu'ils te semblent teintés d'une aura qui te paraît contagieuse. Comme un mauvais signe.
Tu le regardes enfin - et ton regard reflète ton trouble.
« Vous ne pouviez pas les brûler ou les donner à quelqu'un ? »
Ah, comme tu te figes, incapable d'aller plus loin. C'est que tu peux encore être sauvé, Côme ; que tu n'es pas vraiment mauvais, juste inconscient. Quelle logique d'ailleurs te pousse à ne pas te sentir gêné d'assassiner une dame mais à ne pas vouloir des vêtements d'un mort ? Une logique que même toi, tu as du mal à comprendre ; peut-être cela t'évoque-t-il ces organes, dont la pensée te rend toujours un peu nauséeux. Quel dilemme, cela dit. Si tu sors comme cela, il faudra te procurer des vêtements plus tard. Tu peux encore te permettre de te promener à Akhora comme ça ; mais hors de question qu'un de tes voisins t'aperçoive avec des taches de sang sur toi.
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